La Nouvelle-Calédonie à la 24e réunion des ministres de l’économie du FIP
La Nouvelle-Calédonie à la 24e réunion des ministres de l’économie du FIP
02 août 2024
Le membre du gouvernement chargé de l’économie Adolphe Digoué, a participé en visio-conférence à la 24e réunion des ministres de l’économie du Forum des îles du Pacifique (FIP) les 1er et 2 août 2024. Il était représenté sur place par Gaston Wadrawane, délégué pour la Nouvelle-Calédonie à Fidji. L’occasion d’exposer aux pays membres les défis sans précédent que doit relever la Nouvelle-Calédonie après les évènements qui ont plongé le territoire dans une profonde crise économique et sociale.
Les ministres de l’économie et des finances du forum des îles du Pacifique (FIP) se sont réunis à Suva à Fidji, les 1er et 2 août 2024. Cette rencontre annuelle, présidée pour cette 24e édition par le ministre des finances de Tonga Tiofilusi Tiueti, joue un rôle essentiel pour les pays membres, en portant leurs préoccupations et problématiques économiques devant les instances régionales et internationales.
Les États et territoires membres du FIP partagent des enjeux et des défis communs dans la région. Leur insularité les rend notamment vulnérables aux effets du changement climatique, ainsi qu’aux conflits mondiaux qui donnent naissance à de nouveaux défis.
Dans ce contexte, les ministres ont examiné les réponses politiques de chaque pays membre dans leurs efforts pour :
- renforcer la résilience économique, financière et budgétaire ;
- développer et diversifier les économies ;
- soutenir les efforts de relance économique et assurer la pérennité des économies du Pacifique.
Qu'est-ce que la réunion des ministres de l’économie et des finances du Forum (FEMM) ?
Il s’agit d’un rendez-vous annuel des ministres de l’économie et des finances du Forum des îles du Pacifique.
Avant la réunion des ministres, les hauts responsables des régions, les responsables des finances et de l'économie se réunissent pour délibérer sur les questions qui seront soumises aux ministres.
Quels sont les enjeux prioritaires de la 24e réunion des ministres de l’économie et des finances du forum ?
- feuille de route stratégique pour le développement de l’économie du Pacifique (PRED) ;
- recommandation sur la domiciliation du « Pacific Resilience Facility » (PRF), mandaté pour trouver des financements pour la résilience des communautés qui font face aux effets du changement climatique ;
- discussions autour des relations bancaires (« Correspondant Banking relationship »).
Les conclusions de la 24e réunion ministérielle seront présentées aux dirigeants du forum qui se réuniront prochainement à Tonga.
La Nouvelle-Calédonie face à des enjeux économiques de taille
Pour la Nouvelle-Calédonie, Adolphe Digoué, membre du gouvernement chargé de l’économie, a assisté à l’ouverture de la réunion en visio-conférence jeudi 1er août. C’est Gaston Wadrawane, délégué pour la Nouvelle-Calédonie à Fidji qui l’a représenté en présentiel.
Il a rappelé à ces homologues la situation économique dans laquelle se trouve la Nouvelle-Calédonie à la suite des émeutes débutées le 13 mai 2024 : « les événements violents de ces deux derniers mois ont entraîné la destruction totale ou partielle et le pillage de plus de 700 entreprises, principalement dans les secteurs du commerce de détail, de l'industrie et de la construction […] Dans le secteur privé, on estime que quelque 15 000 employés, soit 25 % de la main-d'œuvre totale, ont perdu leur emploi », a-t-il exposé.
À ce stade, le gouvernement estime la perte de PIB à -24 %. L'évaluation financière de l'ensemble des besoins dans les secteurs privé et public est estimée à plus de 260 milliards de francs.
Pour répondre aux besoins urgents de financements, le gouvernement a travaillé avec l’État au travers de prêts, d’avances et de subventions. Dans ce contexte, le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie a lancé un plan de « Sauvegarde, refondation, reconstruction et relance », qui vise à allouer des ressources financières pour traiter les questions clés afin de sauvegarder le tissu économique et le système social.
Dans le cadre de ce plan, le gouvernement souhaite aussi rétablir l'autonomie financière afin de préparer le plan de reconstruction et de relance.
Renforcer la coopération régionale en temps de crise
Adolphe Digoué et Gaston Wadrawane ont par ailleurs souligné que « la Nouvelle-Calédonie continuera à renforcer l'intégration régionale, notamment en termes de commerce et d'investissement ». Des partenariats public-privé sont actuellement à l’étude et des discussions sont en cours avec l'Australie et le Japon.
« La coopération régionale permet également d'explorer des opportunités en termes de mobilité de la main-d'œuvre vers l'Australie et la Nouvelle-Zélande », ont indiqué les représentants calédoniens.
Outre les secteurs visés par le programme PALM (Pacific Australia Labour Mobility) actuellement en discussion avec l'Australie, la Nouvelle-Calédonie a exprimé son intérêt pour l'intégration de programmes de mobilité pour les emplois qualifiés, en particulier dans l'industrie minière et la métallurgie.
Ces différentes pistes en matière de coopération régionale devront s’intégrer à son nouveau plan de développement, « qui devra, comme l’a précisé Adolphe Digoué, fixer les priorités du territoire, en cohérence avec la stratégie 2050 pour un Pacifique bleu plus prospère ».
Le Forum des îles du Pacifique (FIP)
Créé en 1971, le Forum des îles du Pacifique (FIP) est la première organisation politique régionale regroupant initialement seize États et territoires, aux statuts institutionnels variés.
Initialement admise au statut d’observateur au lendemain de l’Accord de Nouméa en 1999, la Nouvelle-Calédonie devient membre associé du Forum en 2006. En Septembre 2016, la Nouvelle-Calédonie et la Polynésie française sont finalement admises au statut de membre à part entière lors du 47e Forum des îles du Pacifique à Pohnpei, en Micronésie.
Le FIP compte 18 membres dont l'Australie, les Îles Cook, Fidji, Kiribati, les Îles Marshall, la Micronésie, Nauru, Niue, la Nouvelle- Zélande, Palaos, la Papouasie Nouvelle-Guinée, les Îles Salomon, les Îles Samoa, Tonga, Tuvalu et le Vanuatu.
Le forum compte également neuf observateurs que sont les Samoa américaines, le Timor Oriental, Wallis et Futuna, le groupe ACP Pacifique, la Banque mondiale, la Banque asiatique de développement, le Secrétariat du Commonwealth, les Nations Unies, et la Commission des pêches du Pacifique central et occidental (WCPFC).
Le siège du secrétariat général est basé à Suva. La présidence de l’organisation est assurée, à tour de rôle, par les chefs d'État ou de gouvernement des pays membres selon le principe de « gentlemen agreement ».
Le forum qui constitue la première organisation internationale politique de la région Pacifique réunit chaque année son sommet des dirigeants pour fixer les grandes orientations en matière de politique régionale et définir la feuille de route de l’ensemble des agences techniques du conseil des organisations régionales du Pacifique (CORP), dont la CPS et le PROE.