La transition énergétique en marche
Engagée sur la voie de la transition énergétique, la Nouvelle-Calédonie doit développer son parc d'énergies renouvelables. Une volonté inscrite dans sa programmation pluriannuelle des investissements actuellement en phase de consultation publique.
Programmation pluriannuelle des investissements ou PPI : derrière cette appellation, se cachent les moyens de production électrique à mettre en œuvre pour atteindre les objectifs fixés par le Schéma pour la transition énergétique (STENC) adopté au Congrès le 23 juin. Un texte capital qui va permettre à la Nouvelle-Calédonie de s'inscrire dans l'Accord de Paris par l'intermédiaire de la France, « avec sa propre feuille de route », a rappelé Philippe Dunoyer. Le membre du gouvernement, en charge notamment de l'énergie, a présenté aux médias cette politique ambitieuse aux côtés des acteurs qui la font vivre (voir encadré).
Donner son avis
À l'horizon 2030, le STENC vise une production d’électricité d’origine renouvelable équivalente aux besoins de la distribution publique et l'autonomie électrique dans les Îles. La PPI détermine la façon d’atteindre ces objectifs. Quelles filières énergétiques développer, dans quelles quantités, à quel endroit et à quel rythme ? Le grand public est invité jusqu’au 26 août à se prononcer sur ce projet, avant son examen au gouvernement, sur le site www.maitrise-energie.nc. « Cette consultation publique est obligatoire, d’abord par souci de transparence, explique Bastian Morvan, chef du service de l’énergie à la Dimenc. Elle offre aux Calédoniens l’occasion de donner leur avis. Des commentaires peuvent être laissés via un formulaire et seront synthétisés dans un rapport présenté au gouvernement. »
Doubler la part du renouvelable
Hydroélectrique, éolien, solaire et biomasse sont les filières renouvelables pour lesquelles le gouvernement attend des projets de la part des professionnels du secteur. Sur la Grande Terre, il est proposé de développer 193 mégawatts (MW) de puissance supplémentaire par rapport aux 153,7 autorisés actuellement. Par ailleurs, les énergies marines et la géothermie feront l'objet d'études, tandis qu'une certaine quantité d’énergie thermique fossile à mettre en œuvre n'est pas exclue, cela pour garantir la permanence de la fourniture d’électricité. « Cette programmation apporte de la visibilité aux acteurs économiques et publics. Les énergies vertes représentent un secteur de développement colossal pour la Nouvelle-Calédonie car les objectifs du STENC sont bien de changer les habitudes de consommation électrique à tous les niveaux », a assuré Philippe Dunoyer.
Ils l'ont dit
Le 21 juillet, au gouvernement, la parole a été donnée aux acteurs du BTP, du logement social, des filières du renouvelable... sur des actions inscrites dans le schéma. Extraits.
« Nous sommes très favorables à la réglementation énergétique des bâtiments issue d’un travail collaboratif. De plus, elle va créer de nouveaux emplois. » (Serge Damizin, 1er vice-président de BTP-NC)
« La réglementation énergétique des bâtiments a un coût, mais qui est amorti sur la durée. » (Stéphane Yoteau, président de l’association des maîtres d’ouvrages sociaux)
« Nous sommes maintenant capables de produire de l’énergie renouvelable sans argent public et à un coût compétitif. Un mix énergétique permettra d’atteindre les objectifs. » (Cédric André, Quadran Pacific)
« La maîtrise de l’énergie est un réel levier de compétitivité pour les entreprises. » (Matthieu Ladiesse, conseiller développement durable à la CCI)
« Le Point info-énergie, permet aux Calédoniens d’obtenir un conseil gratuit pour les aider à réduire leur consommation d’énergie et faire les meilleurs choix pour produire leur électricité à partir d’énergies renouvelables. Le conseil est délivré sur un simple coup de fil (n° vert : 050605) ou sur prise de rendez-vous. » (Ludovic Branlant, conseiller du Point info-énergie)
« Avec mon installation photovoltaïque, l’objectif est d’autoconsommer, pas de revendre de l’électricité. Gérer sa production passe par une éducation au sein de la famille. » (Hervé Girault, particulier bénéficiant du tarif d’achat du surplus d’électricité photovoltaïque)