Les tendances du premier baromètre eau-santé

Les tendances du premier baromètre eau-santé

23 avril 2021

Santé et social Environnement et énergie

Parmi les résultats, l’étude révèle que sept Calédoniens sur 10 se déclarent prêts à changer leurs habitudes de consommation pour préserver la ressource en eau.

Parmi les résultats, l’étude révèle que sept Calédoniens sur 10 se déclarent prêts à changer leurs habitudes de consommation pour préserver la ressource en eau.

Le premier baromètre eau-santé en Nouvelle-Calédonie, piloté par la direction des Affaires sanitaires et sociales, a été publié. Selon cette étude, financée par le programme européen PROTEGE*, les Calédoniens estiment que la qualité de l’eau du réseau est bonne, voire très bonne. Avec des nuances à apporter selon les zones géographiques et les différentes perceptions d’une eau dite potable. 

Porté par la Politique de l’eau partagée, qui a été adoptée par le Congrès en 2019, le projet de baromètre eau-santé rejoint l’une des thématiques de travail du projet de coopération régionale PROTEGE qui a permis de le financer. L’enquête téléphonique, menée en mai 2020, a touché un échantillon représentatif d’un peu plus de 1 500 personnes sur l’ensemble de la Nouvelle-Calédonie. Objectif ? Recueillir auprès des Calédoniens leurs perceptions par rapport à la qualité de l’eau et aux risques sanitaires associés, leurs connaissances des services de l’eau ou encore leurs représentations de la ressource.

Déterminant de santé

« Ce diagnostic doit permettre d’établir des axes de sensibilisation et des outils adaptés à chacune des problématiques identifiées et aux différentes zones géographiques. Et dans un second temps, d’engager la population dans un changement de comportement vis-à-vis de la ressource en eau », indique Karine Saumë de la direction des Affaires sanitaires et sociales. « Selon l’Organisation mondiale de la santé, 24 % des maladies et 23 % du nombre total de décès dans le monde sont dus à des facteurs environnementaux. En agissant sur la qualité de l'eau et sa perception, l'objectif est d'améliorer la santé des Calédoniens », ajoute l’ingénieur sanitaire en charge des eaux de consommation. Dans le plan Do Kamo voté en 2018, l’eau est un des déterminants de santé sur lequel il faut agir pour le bien-être de la population.

Karine Saumë est ingénieur sanitaire en charge des eaux de consommation au service de santé publique de la direction des Affaires sanitaires et sociales.

Karine Saumë est ingénieur sanitaire en charge des eaux de consommation au service de santé publique de la direction des Affaires sanitaires et sociales.

 

Mauvaise perception des risques sanitaires

Les données de l’enquête, analysées par la direction des Affaires sanitaires et sociales, ont confirmé « une mauvaise perception  des risques que l’eau consommée peut avoir sur la santé ». Avec une note moyenne de 14 sur 20, l’eau du réseau est jugée bonne, essentiellement par les résidents du Grand Nouméa. Sa qualité est plus souvent critiquée dans les zones Sud, Nord-Est, VKP et aux îles Loyauté. À cet endroit notamment, « le fait que l’eau soit chlorée est mal accepté par une partie des habitants. Ils l’associent à une eau non potable », signale Karine Saumë.

Communiquer davantage

De même, si neuf Calédoniens sur 10 utilisent l’eau du robinet comme source principale d’alimentation, le baromètre montre que les personnes ayant une autre source (eau de pluie, prélèvements dans les rivières, forages privés…), ont davantage confiance dans la qualité de cette eau. « Alors que ce sont des sources ni contrôlées, ni gérées par des collectivités publiques. Il faut casser les idées fausses et mieux sensibiliser la population aux enjeux sanitaires », souligne l’ingénieur. Autre enseignement, les usagers, de manière générale, méconnaissent les services de l'eau (traitement, assainissement, entretien des réseaux, facturation...).
En première approche, les résultats du baromètre eau-santé sont souvent en contraste avec les données des gestionnaires de l’eau et les réalités du terrain sur certains territoires. Ils traduisent ainsi la nécessité d’intervenir davantage sur les sujets de l’eau afin de réduire les écarts existants.

* Projet régional océanien des territoires pour la gestion durable des écosystèmes

Cinq profils de consommateurs

Le baromètre eau-santé dresse une typologie des consommateurs qui comprend cinq catégories :

  • Les motivés : ces usagers perçoivent l'ensemble des problématiques liées à l'eau, notamment sanitaire et environnementale. Ils s'attendent à une dégradation dans le futur tant au plan de la quantité que de la qualité.
  • Les solidaires : peu conscients du risque sanitaire lié à l’eau, ces consommateurs sont en revanche assez critiques sur le rapport qualité/prix de l'eau et sont conscients du problème de l'accès à la ressource. Ils ont déjà mis en place des écogestes et sont prêts à en faire davantage.
  • Les conscients peu concernés : raccordés au réseau, ces usagers, principalement aux îles Loyauté, utilisent en priorité une source alternative, c'est pourquoi ils se sentent peu concernés par les problématiques liées à l’eau de distribution. Toutefois, ils pensent qu'il y aura une dégradation de la ressource à long terme.
  • Les sceptiques : ces consommateurs ont totalement confiance dans le réseau de distribution d'eau potable et sont sceptiques quant aux problématiques liées à la ressource. Situés en majorité sur le Grand Nouméa, ils pensent qu'il y aura toujours de l'eau douce.
  • Les éco-restreints : raccordés au réseau, ces foyers généralement modestes se préoccupent d'abord du rapport qualité/prix jugé trop élevé. La problématique de la ressource en eau n'est pas leur priorité.
profils consommateurs eau.png

 

Le baromètre eau-santé est disponible en téléchargement sur le site du programme PROTEGE, dans la rubrique Documentation.

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