La vaccination bat son plein
Le président du gouvernement Thierry Santa a présenté un premier bilan de la campagne de vaccination contre le Covid-19 lancée le 20 janvier. La Nouvelle-Calédonie a franchi le cap des 10 % de la population vaccinable (personnes de plus de 16 ans) qui ont reçu deux injections.
Au 23 avril 2021, près de 60 000 doses du vaccin Comirnaty® de Pfizer/BioNTech, livrées gratuitement par l’État, ont été administrées. À l’issue d’un premier trimestre de campagne, on dénombre un peu plus de 23 000 personnes vaccinées (ayant reçu les deux injections) contre le Covid-19 et 12 350 en attente de leur deuxième dose. « La Nouvelle-Calédonie a la chance d’avoir un temps d’avance pour poursuivre sa stratégie et protéger sa population contre le virus, et le meilleur moyen pour cela, c’est la vaccination, a rappelé le président du gouvernement. Ce n’est surtout pas le moment de baisser les bras car malgré toutes les mesures prises, le risque zéro n’existe pas ! Nous ne pourrons pas toujours rester à l’écart du monde, il faut nous préparer », a ajouté Thierry Santa.
Un tiers des personnes fragiles vaccinées
Depuis son lancement, la campagne de vaccination est organisée par publics prioritaires, selon la stratégie vaccinale du gouvernement. Ainsi, plus de 3 875 professionnels en première ligne, c’est-à-dire en contact avec les personnes potentiellement infectées entrant sur le territoire, ont reçu au moins une dose de vaccin depuis le 20 janvier. Pour les 75 ans et plus, qui ont eu accès au vaccin début février, ce nombre atteint presque 5 000 personnes, soit plus de 45 % de la cible. Les personnes qui souffrent de diabète, d’hypertension, d’insuffisance rénale ou encore d’obésité sont un peu plus de 9 600 à avoir franchi le pas. Au total, environ un tiers des personnes fragiles (résidents de maisons de retraite, plus de 75 ans et personnes atteintes de comorbidités) ont déjà reçu au moins une injection. La vaccination de ces personnes reste, à ce stade, l’objectif principal du gouvernement car ce sont les plus susceptibles de développer une forme grave de la maladie et d’être hospitalisées, voire de décéder. « Un équilibre doit également être trouvé par rapport à nos capacités hospitalières », a précisé le président du gouvernement. Au-delà de l’immunité collective, un taux de couverture vaccinale à atteindre parmi cette population est à l’étude.
Ouverture aux 50 ans et plus à partir de la mi-mai
« Beaucoup de personnes souhaitent se faire vacciner, mais ne font pas encore partie des publics prioritaires, a signalé Thierry Santa. C’est pourquoi le gouvernement collégial va étudier la possibilité d’abaisser l’âge à 50 ans d’ici à la mi-mai ». Les prochaines livraisons de doses permettent tout à fait de l’envisager. « Près de 10 000 doses sont désormais envoyées toutes les semaines, a annoncé Thomas De Deckker, secrétaire général adjoint du gouvernement, qui est en lien avec les services de l’État sur ce sujet. Ce rythme pourrait atteindre 15 000 doses par semaine à partir du mois de juin ».
Une vingtaine de centres de vaccination
La vaccination n’a eu de cesse de monter en puissance, à l’image des centres qui sont actuellement au nombre de 25 répartis sur l’ensemble du territoire. Le président du gouvernement a profité de ce point d’étape pour remercier les partenaires, publics et privés, qui soutiennent ainsi la campagne : centres hospitaliers, provinces, la Cafat, le SMIT, KNS, etc. En parallèle de la vaccination, Thierry Santa a évoqué parmi les perspectives, la réduction de la quatorzaine hôtelière à sept jours, soit une « septaine », pour les personnes vaccinées. Cette évolution du sas sanitaire et les conditions de sa mise en œuvre seront également examinées le mardi 27 avril par les membres du 16e gouvernement réunis en collégialité.
Vaccins sous contrôle
Comme tout médicament, les vaccins contre le Covid-19 font l’objet d’un suivi minutieux dans le cadre de la pharmacovigilance « qui consiste à détecter, évaluer et analyser tout effet indésirable d’un médicament pour sa meilleure utilisation et la protection de la population », a exposé Sévérine Page, en charge du sujet à la direction des Affaires sanitaires et sociales. Sur plus de 58 000 injections du vaccin Pfizer, 92 déclarations de pharmacovigilance ont été enregistrées. « Dans plus de 80 % des cas, il s’agit d’effets indésirables connus : douleur au point d’injection, fatigue, maux de tête, fièvre et frissons », a précisé la pharmacienne. Les autres cas concernent notamment deux accidents vasculaires cérébraux et deux zonas. Leurs analyses ont aussitôt été lancées en Métropole avec des cas similaires détectés. « Pour l’instant, il n’y pas de suspicion de lien avec le vaccin concernant les AVC », a annoncé Séverine Page. Les investigations sont encore en cours pour les zonas. Trois œdèmes de Quincke sont également apparus dans les 15 minutes après la première injection et ont immédiatement été pris en charge dans les centres de vaccination équipés pour cela. Par ailleurs, le décès d’une personne de plus de 95 ans, en fin de vie, a été déclaré. La vaccination a finalement été mise hors de cause à la suite de la découverte d’une autre cause de la mort. « Si le virus circule en Nouvelle-Calédonie, il faut s’attendre à de nombreuses hospitalisations, des décès et beaucoup d’arrêts de travail. Les bénéfices du vaccin sont réels par rapport aux risques ! », a conclu Séverine Page.