Pose de la première pierre symbolique de la bibliothèque Bernheim

Pose de la première pierre symbolique de la bibliothèque Bernheim

26 avril 2024

Culture Aménagement du territoire

Nicolas Kurtovitch, Wali Wahetra, Ezrah Bouchet (petite-fille de Déwé Gorodey), Vaimu’a Muliava, Louis Le Franc et Pascale Servent (mairie de Nouméa) ont posé la première symbolique du futur établissement.

Nicolas Kurtovitch, Wali Wahetra, Ezrah Bouchet (petite-fille de Déwé Gorodey), Vaimu’a Muliava, Louis Le Franc et Pascale Servent (mairie de Nouméa) ont posé la première symbolique du futur établissement.

Une cérémonie de pose de la première s’est déroulée jeudi 25 avril sur le chantier de réaménagement et d’extension de la bibliothèque Bernheim, en présence du haut-commissaire Louis Le Franc, de Vaimu’a Muliava, membre du gouvernement chargé de la construction, ainsi que des équipes de la direction des achats, du patrimoine et des moyens, des représentants du conseil d’administration de la bibliothèque et de la ville de Nouméa. L’occasion également de rendre un hommage particulier à Déwey Gorodey, femme de lettres et de culture.

Les travaux de réaménagement et d’extension de la bibliothèque Bernheim, qui ont débuté le 1er septembre 2023, ont pris deux mois d’avance sur le calendrier initial. Le bâtiment de lecture publique, construit il y a 42 ans, a déjà été entièrement démoli pour laisser place à un nouvel édifice plus grand et plus moderne. Quant au bâtiment historique datant de 1901, il sera réhabilité, en tenant compte notamment de l’accessibilité aux personnes à mobilité réduite.

Des travaux qui avancent bien

Huit mois après le début des travaux, cette cérémonie de pose de la première pierre avait une portée toute symbolique. La date n’a pas été choisie au hasard puisqu’elle s’adosse à la « Fête des bibliothèques », initiée par la bibliothèque Bernheim et le réseau REDOCAL il y a une quinzaine d’années.

 « C’est un moment de grâce qui inscrit cette opération dans une longue tradition des éveilleurs de conscience » a déclaré Vaimu’a Muliava. C'est aussi une très belle collaboration entre l'État, le gouvernement et le conseil d'administration de la bibliothèque qui cofinancent ».

Le projet s’inscrit dans le cadre du contrat de développement État/Nouvelle-Calédonie 2017-2023 pour un montant de 1,4 milliard de francs.

Pour Louis Le Franc, « c’est une opération d’intérêt général située au cœur de Nouméa. Elle concerne aussi la préservation du patrimoine avec la conservation de l’ancien bâtiment ».

Les équipes de la DAPM ont présenté le projet d'extension et de réaménagement de la future bibliothèque.

Les équipes de la DAPM ont présenté le projet d'extension et de réaménagement de la future bibliothèque.

 

Véritable repère au sein de la capitale, l’établissement revêt une dimension sociale comme l’a rappelé Wali Wahetra, présidente du conseil d’administration de l’établissement. « La bibliothèque Bernheim est présente dans le vécu de tous les Calédoniens et notamment ceux des Îles et du Nord qui, il n’y a pas si longtemps, devaient venir à Nouméa pour étudier. Bernheim leur a offert un espace de travail de qualité ».

« Tout le personnel se réjouit de pouvoir intégrer les nouveaux locaux de la nouvelle bibliothèque que nous souhaitons moderne, inclusive et conviviale », a souligné la directrice adjointe de la bibliothèque Bernheim, Simeï Paala. La fin du chantier est prévue pour septembre 2025 avec une marche à blanc au premier semestre 2026.

Une création symbolique à portée éducative

Les équipes de l’établissement ont souhaité inscrire dans ce projet une dimension symbolique matérielle et immatérielle, à travers un objet emblématique qui représente l’esprit de ce lieu de culture.  Ils ont imaginé « l’Arbre à l’Être », une création inédite qui symbolise l’arbre de vie en représentant la connexion et l’unité. Cet objet totem a été réalisé avec des matériaux issus de la valorisation des anciens bâtiments de la bibliothèque Bernheim, et notamment de l’ancien escalier, en étroite collaboration avec la direction de la protection judiciaire, de l’enfance et de la jeunesse de la Nouvelle-Calédonie (DPJEJ).

Le service éducatif de prévention et d’insertion (SEPI) de la DPJEJ, par le biais des ateliers de jour, a associé quatre mineurs, encadrés par deux éducateurs techniques, à l’élaboration d’une œuvre faisant sens et alliant le travail de différents matériaux : bois, ferronnerie, peinture…

« C’est avec joie que nous présentons l’Arbre à l’Être et nous remercions les jeunes de la DPJEJ pour la créativité dont ils ont fait preuve, a souligné Simeï Paala, directrice adjointe de la bibliothèque Bernheim.

 

« L’arbre à l’Être », réalisé en partenariat avec la DPJEJ, représente la dimension culturelle immatérielle du lieu et rend hommage à Déwé Gorodey.

« L’arbre à l’Être », réalisé en partenariat avec la DPJEJ, représente la dimension culturelle immatérielle du lieu et rend hommage à Déwé Gorodey.

 

La création rappelle le lien à la nature, à la culture et aux arts et exprime la force et la croissance universelles. « L’Arbre à l’Être » matérialise également le lien avec la famille et les ancêtres, l’immortalité et la renaissance, tout en évoquant la quiétude et la paix.

L’hommage à une femme de lettres et de culture

 

À travers cette sculpture, c’est aussi un hommage émouvant qui est rendu à Déwé Gorodey membre du gouvernement chargée de la culture de 1999 à 2019 et écrivaine kanak reconnue qui nous a quittés en août 2022.  À l’initiative du Salon international du livre océanien (SILO), Dewé Gorodey a œuvré pour la reconnaissance de la littérature calédonienne et soutenu le projet de rénovation de la bibliothèque Bernheim dès ses prémices.

« Il nous a semblé naturel de rendre hommage de cette manière à cette grande dame de lettres kanak », a confié Simeï Paala.

 

Ezrah et Leïla Bouchet, petite-fille et fille de Déwé Gorodey, étaient conviées à cette cérémonie symbolique.

Ezrah et Leïla Bouchet, petite-fille et fille de Déwé Gorodey, étaient conviées à cette cérémonie symbolique.

 

Un extrait de son poème Écrire, publié dans le recueil de poésies Dire le vrai, co-écrit avec Nicolas Kurtovitch en 1997, a été gravé dans le livre intégré à « L’Arbre à l’Être ». Évoquant l’acte d’écriture, ce poème fait écho symboliquement à l’acte de lecture auquel est dédié le nouveau bâtiment de la bibliothèque où « la terre et la pierre parlent » pour former les nouvelles générations qui l’utiliseront.  

 

 

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