Thanks for this wonderful gift !*
*Merci pour ce superbe cadeau ! Le War Memorial Museum d’Auckland a offert un nautile gravé au Musée de Nouvelle-Calédonie. L’objet, réalisé par un ancien prisonnier du bagne à la fin du 19e siècle, a été remis en main propre à la responsable des collections du Musée, mardi 25 juillet. Il y rejoindra les collections historiques de l’établissement.
« C’est une pièce magnifique que je suis très heureuse de pouvoir ramener en Nouvelle-Calédonie, mon pays d’origine », a déclaré Séverine Hannam, responsable du département de sciences naturelles du War Memorial Museum d’Auckland. Calédonienne résidant en Nouvelle-Zélande depuis plusieurs années, la jeune femme est en effet à l’origine de ce cadeau hors du commun. « Ce nautile gravé était au musée d’Auckland depuis longtemps, mais il n’a jamais fait partie de la collection, c’est pourquoi j’ai proposé de le ramener en Nouvelle-Calédonie. » Une idée rapidement acceptée par le directeur du département de sciences naturelles du musée néo-zélandais, Tom Trnski, pour qui « cet objet a plus de sens ici, que dans nos réserves ».
Très finement ajouré tel de la dentelle et dans un rare état de conservation, ce nautile présente un portrait gravé de Sadi Carnot, qui fut Président de la République française de 1887 à 1894, date de son assassinat à Lyon. Sous ce dessin, on peut lire d’inscription « S. Carnot » et, sur les côtés du coquillage, les mots « Honneur », « Gloire » et « Patrie ».
Le nautile, symbole de la Nouvelle-Calédonie
« D’après nos recherches, l’artiste à l’origine de cette œuvre est Alphonse Daltroff. Un jeune homme français emprisonné en Métropole à plusieurs reprises pour vol, et finalement envoyé au bagne en Nouvelle-Calédonie vers l’âge de 20 ans. Nous pensons qu’il a gravé ce nautile au lendemain de la mort de Sadi Carnot », a expliqué Séverine Hannam lors de la remise officielle de l’objet. Cet artiste inconnu aurait probablement utilisé une technique similaire à celle des bambous gravés (outil en métal et encre de chine).
« Cette pièce est tout à fait pertinente par rapport à l’histoire de la Nouvelle-Calédonie. Elle a donc sa place dans la petite collection d’objets liés à l’histoire du bagne, ou réalisés par des bagnards, que le Musée de Nouvelle-Calédonie abrite déjà, a indiqué sa responsable des collections, Marianne Tissandier. Elle y sera protégée, conservée et exposée aux côtés de pièces similaires ».
Touchés par ce geste, les agents du Musée ont échangé une coutume de remerciement avec le directeur du département de sciences naturelles du musée d’Auckland et sa responsable des collections. « Un geste en retour de ce que vous nous avez apporté, de la part de tous les Calédoniens, ont précisé les agents. Thanks for this wonderful gift ! »