Un pan méconnu de l’histoire calédonienne dévoilé

Un pan méconnu de l’histoire calédonienne dévoilé

27 février 2024

Culture Société

L'exposition a été inaugurée au foyer vietnamien.

L'exposition a été inaugurée au foyer vietnamien.

Avec le soutien du membre en charge de la culture, Mickaël Forrest, l’association Témoignage d’un Passé a officiellement inauguré l’exposition « Exilés et condamnés indochinois en Nouvelle-Calédonie » le 21 février au foyer vietnamien, en présence des membres du gouvernement Yoann Lecourieux et Christopher Gygès. Cette cérémonie a attiré de nombreux visiteurs, notamment les descendants de condamnés et d’exilés qui ont découvert avec beaucoup d’émotion le contenu de l’exposition.

L’exposition « Exilés et condamnés indochinois en Nouvelle-Calédonie », offre une fenêtre sur une partie de l’histoire calédonienne peu connue, dédiée à la communauté vietnamienne de Nouvelle-Calédonie. Elle est l’œuvre de l’association Témoignage d’un passé, avec le soutien du gouvernement, et notamment celui de Mickaël Forrest, chargé de la culture, et de l’université de Leicester, en Angleterre.

Promouvoir la rencontre entre les communautés

Cette nouvelle exposition s’inscrit dans la continuité de l’exposition itinérante « Les Kanak et le bagne » inaugurée le 16 mai 2022 à l’occasion de la journée internationale de la paix par le gouvernement, l’association Marguerite et l’association Témoignage. Elle témoigne de la volonté du 17e gouvernement, exprimée par le président lors de sa déclaration de politique générale, d’« accompagner le processus d’appropriation historique et identitaire engagé en valorisant la contribution de toutes les communautés à l’histoire, à l’identité et à la culture, pour conforter le poteau central de la Nouvelle-Calédonie ».

Comme l’a souligné Yoann Lecourieux, « elle poursuit la même démarche du gouvernement  d’éclairer les pans d’une histoire calédonienne longtemps taboue et méconnue ».

"Cette histoire des exilés et condamnés indochinois en Nouvelle-Calédonie est la preuve du chemin parcouru avec les autres communautés" a déclaré Yoann Lecourieux

"Cette histoire des exilés et condamnés indochinois en Nouvelle-Calédonie est la preuve du chemin parcouru avec les autres communautés" a déclaré Yoann Lecourieux.

Cette exposition vise à contribuer à « à faire connaître cette histoire qui est la preuve de la résilience des exilés et condamnés indochinois et témoigne du chemin parcouru avec les autres communautés et reflète la richesse du paysage multiculturel calédonien » a indiqué Yoann Lecourieux.

Avec ce nouvel opus, cette exposition vise à renforcer les liens entre les communautés et à éclairer des pans de l’histoire partagée par les Calédoniennes et les Calédoniens qui composent la société d’aujourd’hui. Pour Christopher Gygès, « ce type de rencontre et d’exposition ne fait que grandir la Nouvelle-Calédonie qui peut être fière d’avoir accueilli beaucoup de monde en son sein ».

Cette exposition est « un lien entre les communautés, a confié Yves Mermoud, président de l’association Témoignage d’un passé. Nous espérons qu’elle contribue à la démarche du gouvernement d’inscrire le bagne calédonien à la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO ».

20 panneaux pour retracer une histoire peu connue

 

Pour réaliser cette exposition « Exilés et condamnés indochinois en Nouvelle-Calédonie », l’association Témoignage d’un passé a collaboré avec deux professeures de l’Université de Leicester en Angleterre, Clare Anderson et Lorraine Paterson. Spécialistes internationales de l’histoire des bagnes dans le monde, elles ont effectué un séjour de deux semaines sur le territoire à la rencontre des familles vietnamiennes descendantes de forçats indochinois et des associations et amicales de la communauté.

L’exposition, richement documentée, est constituée de 20 panneaux qui retracent l’histoire des condamnés indochinois, depuis le bagne de l’île de Poulo Condore devant les côtes du Vietnam, jusqu’à leur arrivée au bagne de la Nouvelle-Calédonie. Les prisonniers étaient envoyés sur différents sites en fonction de leur statut : politique ou droit commun.

Elle évoque le travail des condamnés vietnamiens qui, au-delà des mines de nickel, étaient  domestiques, palefreniers, majordomes, typographes, interprètes, cuisiniers, pêcheurs, etc.

Certains prisonniers au destin particulier sont mis en lumière, parmi lesquels la seule femme vietnamienne envoyée en Nouvelle-Calédonie en tant que condamnée, Le Thi Cam.

Enfin, l’exposition aborde l’empreinte que la culture vietnamienne a laissée en Nouvelle-Calédonie et les multiples relations qui se sont nouées avec les autres communautés. Elles sont illustrées par des panneaux consacrés à quelques familles issues de condamnés indochinois restés en Nouvelle-Calédonie.

Extrait du dernier panneau de l’exposition.

Extrait du dernier panneau de l’exposition.

 

 

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