Trois jours de fête pour les droits de la femme

Trois jours de fête pour les droits de la femme

27 mars 2018

Société

Un marché et des ateliers d’échanges ont animé la journée au centre culturel Tjibaou.

Un marché et des ateliers d’échanges ont animé la journée au centre culturel Tjibaou.

Au centre culturel Tjibaou le 8 mars, à Lifou le 16, puis à Ponérihouen le 24, la Journée internationale des droits de la femme a été célébrée cette année par le gouvernement dans chacune des trois provinces.

Jeudi 8 mars, des femmes de tout le pays étaient réunies au centre culturel Tjibaou, à Nouméa, à l’occasion de la Journée internationale de la femme. L’événement était organisé par le secteur de la condition féminine du gouvernement. En l’absence de Déwé Gorodey, ce sont deux autres membres féminins du gouvernement, Cynthia Ligeard et Valentine Eurisouké, qui représentaient l’exécutif.

Une grande partie de la journée était consacrée à des ateliers, et le matin une conférence présentait un bilan de la politique de la condition féminine, vingt ans après les accords de Nouméa.  À l’extérieur, un marché proposait légumes et produits artisanaux rapportés des trois provinces. L’une des originalités de la stratégie calédonienne en la matière est le développement d’une économie solidaire, notamment autour de l’agriculture familiale et de l’artisanat, des activités fondamentales pour les femmes vivant en tribu.

La création d’une ONG baptisée "Femmes pays" a également été annoncée lors de cette journée. Isabelle Tyuienon-Oujanou en a été désignée la présidente. Fondatrice de la Fédération communale de Canala en 1993, elle milite dans les mouvements féminins du pays depuis une trentaine d’années. Cette nouvelle structure fédérative sera « l’interlocuteur de référence auprès des pouvoirs publics, des services, des associations et des personnes concernées, au niveau pays, régional et international », explique-t-elle. Elle assurera des missions relatives aux droits des femmes, à l’égalité hommes-femmes, aux violences à l'égard des femmes. Elle sera aussi chargée de promouvoir l’économie sociale et solidaire, l’artisanat traditionnel, l’art et la culture, et de participer aux évènements relatifs à ces missions en Nouvelle-Calédonie et au-delà.

D’une même voix

À Lifou, le vendredi 16 mars, une centaine de personnes – femmes, hommes, coutumiers, etc. – se sont mobilisées pour célébrer, à leur tour, la Journée internationale des droits de la femme. Le changement était au cœur des discussions qui ont animé cette rencontre ; celui des mentalités, de la nature des rapports hommes-femmes, de la vision des femmes dans la société…

Les festivités se sont enfin refermées le samedi 24 mars, à Ponérihouen. La petite commune de la côté Ouest a accueilli ce jour-là jusqu’à 200 participants. « L’implication des femmes dans le développement économique a été le sujet majeur de nos échanges, rapporte Rolande Trolue, collaboratrice de Déwé Gorodey en charge du secteur de la condition féminine. Mais le temps fort de la journée a été la pose de la première pierre de la Maison de la femme. » Financé par le gouvernement (265 millions de francs), cet établissement sera un lieu d’information, d’échange, de formation, mais aussi d’accueil de courte durée pour les femmes en difficultés. Cet « outil en faveur de l’émancipation des femmes » sera animé par des personnels qualifiés. Son ouverture est attendue en fin d’année.

Quelques jours après l’agression d’une femme à Canala, la Journée de la femme à Ponérihouen a aussi été l’occasion pour les habitantes de la côte Est de montrer leur solidarité avec celles de la commune voisine. « Certaines ont pris la parole pour dénoncer ces actes odieux, et toutes portaient un bracelet orange, la couleur de la Journée internationale des droits de la femme », termine Rolande Trolue.

 

La première pierre de la Maison de la femme de Ponérihouen a été posée le 24 mars.

La première pierre de la Maison de la femme de Ponérihouen a été posée le 24 mars.

 

 

 

Rosine

« Je fais partie de l’association des femmes de Maré. Nous sommes trente à être venues à Nouméa pour la Journée internationale de la femme. Je vais pouvoir rencontrer d’autres mamans, découvrir ce qu’elles font, partager avec elles, apprendre et transmettre aux plus jeunes. Je fais du tressage et je fabrique de belles choses avec de la récup’. Ce marché est une bonne chose pour nous permettre de vendre nos produits à Nouméa. »

Rosine

 

Maria

« C’est une journée importante pour mettre en valeur le savoir-faire de toutes ces femmes dans un esprit d’ouverture. Vendre nos produits d’artisanat ou agricoles nous permet d’avoir de petits revenus. Nous avons aussi un lieu de vente à Nouméa avec le local Arti’fées. Ces activités comptent beaucoup pour ces mamans. Aujourd’hui, je vais aussi participer à l’atelier sur les modèles de développement social pour échanger sur les problèmes que nous rencontrons. »

 

Maria

 

 

 

 

 

 

Sur le même sujet