Rencontre avec des experts de la condition féminine
Sous l’égide du secteur de la culture et de la condition féminine du gouvernement, animé par Déwé Gorodey, une délégation de Calédoniennes a effectué une « mission d’expertise et de rayonnement culturel » en Métropole. De Rouen à Rochefort, en passant par Paris, les femmes sont allées à la rencontre d’acteurs engagés dans les domaines de la condition féminine, de la culture et de l’économie sociale et solidaire.
« Cette mission s’intègre dans le plan d’actions de la politique de la condition féminine du gouvernement et dans ses priorités qui sont d’agir pour l’autonomisation et l’émancipation des femmes, ainsi que pour l’égalité hommes-femmes. Nous souhaitions échanger avec des spécialistes sur des sujets qui ont donné lieu à des actions précises », explique Astrid Gopoea du secteur de la condition féminine qui faisait partie de la délégation aux côtés d’autres représentantes de l’institution, de membres de la toute jeune ONG « Femmes pays » et d’artistes.
Échange d’expériences
Au premier rang de ces sujets figurait la lutte contre les violences faites aux femmes. Le 23 mars, le groupe a répondu à l’invitation de l’université de Rouen afin de participer à un colloque sur les précarités sociales et psychiques. Cette intervention a permis de prolonger l’échange d’expériences avec des professionnels venus en Nouvelle-Calédonie en octobre 2017 pour former des femmes à la prise en charge des victimes de violences.
« Les participants ont montré beaucoup d’intérêt pour les actions menées en Nouvelle-Calédonie », souligne Astrid Gopoea. Dans la même lignée, les femmes ont échangé avec l’association d’aide aux victimes de Caen et ont eu un entretien de haut niveau à Paris avec la députée Marie-Pierre Rixain, présidente de la délégation aux droits des femmes à l’Assemblée nationale.
Promouvoir l’économie sociale et solidaire
Le deuxième domaine au cœur de ce déplacement concernait l’économie sociale et solidaire. La délégation s’est rendue en Bretagne – région moteur de ce mouvement en Métropole avec près de 45 000 associations fédérées au sein de la Chambre régionale de l’économie sociale et solidaire (CRESS) – et a été reçue notamment par la vice-présidente du conseil régional. « L’économie sociale et solidaire est un moyen pour les femmes de gagner en autonomie, ce qui participe à la diminution des violences à leur encontre. Nous n’avons pu que constater l’intérêt de ce mouvement dont il faut continuer à soutenir le développement chez nous », affirme Astrid Gopoea. Créée en 2014, sous l’impulsion du gouvernement, l’association FEES en Nouvelle-Calédonie, qui porte la banque d’économie solidaire et la boutique Arti’FEES, rassemble actuellement plus de 300 groupes de femmes de tout le pays. Également mise en place à l’initiative de l’exécutif le 8 mars dernier, l’ONG « Femmes pays » a bénéficié de cette mission. La structure, qui doit en particulier promouvoir les droits des femmes, est revenue forte d’outils et d’idées d’actions pour renforcer la capacité des femmes à se mobiliser.
L’exposition fait un carton
En fin de séjour, après un passage au festival du cinéma et de la littérature du Pacifique Sud à Rochefort, la délégation de femmes a été accueillie à la Maison de la Nouvelle-Calédonie (MNC) pour une exposition-animation sur le thème « Nattes, gestes, paroles ». L’événement a rencontré un beau succès et a attiré un public plus large que celui des habitués de la structure calédonienne à Paris. « Les objets artisanaux exposés sont partis comme des petits pains », lance Astrid Gopoea. Ce rendez-vous devrait être renouvelé chaque année, toujours en partenariat avec la MNC, dans des villes de province.