Les enseignants, relais de la sécurité routière

Les enseignants, relais de la sécurité routière

27 novembre 2017

Sécurité et prévention Éducation et formation

Les participants ont testé leurs connaissances au cours d’un test blanc du code de la route.

Les participants ont testé leurs connaissances au cours d’un test blanc du code de la route.

À quelques semaines de leur toute première rentrée des classes en tant qu’enseignants, vingt-sept élèves stagiaires de l'Institut de formation des maîtres (IFMNC) ont participé à une session de sensibilisation à la sécurité routière. Objectifs : leur permettre de devenir des usagers de la route exemplaires et des prescripteurs actifs des règles de bonne conduite auprès des élèves.

Le cursus de formation des instituteurs calédoniens dispensé par l’IFMNC s’achèvera désormais par une session de trois demi-journées consacrée à la sécurité routière et organisée par le bureau d’éducation routière (BER) de la direction des Infrastructures, de la topographie et des transports terrestres (DITTT).

« Partant du constat que les comportements inadéquats sur la route sont souvent liés à un manque d’éducation, nous avons décidé de cibler en priorité les enseignants », explique le responsable du BER, Massimo Bonfiglio. Le coup d’envoi de cette opération a été donné le 21 novembre, à la DITTT, avec la toute première session de sensibilisation de vingt-sept élèves stagiaires de l’IFMNC.

Au programme des trois demi-journées de cette formation : l’expérience d’un accident de la route à bord du simulateur « autochoc », un audit de conduite grandeur nature, un examen blanc du code de la route, des témoignages d’accidentés de la route – responsable, victime et famille de victime –, des interventions de la police nationale et de la gendarmerie, etc. Et, pour finir, la découverte d’outils éducatifs pour aborder ce sujet avec les élèves (permis piéton, valise pédagogique de la Prévention routière, etc.).

Engendrer des comportements adéquats

« On n’a pas le temps de s’ennuyer, reconnaît Charlotte. Cette formation est dense, on aborde tous les sujets liés aux dangers de la route : la vitesse, les mauvaises habitudes qui s’installent, l’alcool bien sûr… » Un programme chargé dont les objectifs sont d’amener les participants à se remettre en question, à tester leurs connaissances et à apprendre à enseigner les bons comportements aux élèves. « Cette sensibilisation me semble évidente, poursuit Nadia. On parle là d’un problème de société. C’est notre rôle de faire prendre conscience aux enfants des dangers de la route et d’engendrer chez eux des comportements adéquats. »

Pratique, théorique, ludique, cette opération a aussi marqué les esprits des futurs instituteurs. « Je suis chamboulée, confie Sandrine à l’issue des témoignages de Moïse et d’Emmanuel (Ndlr - voir encadré). C’est important de se rappeler que ça n’arrive pas qu’aux autres et que, même si c’est un sujet difficile à aborder avec les élèves, il faut le faire. Nous sommes des partenaires de la sécurité routière et nous devons travailler dans ce sens auprès des enfants. »

Dès 2018, cette sensibilisation sera systématisée à tous les élèves stagiaires de dernière année de l’IFMNC. Elle pourrait également être étendue aux autres établissements de formation des enseignants, dans le cadre de la formation initiale, mais aussi de la formation continue obligatoire tout au long de la carrière.

 

Leurs témoignages

Emmanuel Heafala

« Un soir, j’ai pris le volant alors que j’avais bu. Je me suis endormi… J’avais 29 ans et j’étais enseignant à la tribu d’Unia. Depuis, je vis dans ce fauteuil roulant. Je partage mon expérience dans l’espoir que ceux qui l’entendent ne reproduisent pas la même erreur. »

 

Moïse Ngazo

« C’est mon cousin qui conduisait la voiture. Moi, je dormais. Il s’est endormi lui aussi… J’avais 25 ans et j’étais professeur au collège Do Neva. J’ai passé trois mois dans le coma et je n’ai commencé à reparler qu’un an après. Je témoigne pour que les gens comprennent que ça n’arrive pas qu’aux autres… »

 

Moïse Ngazo et Emmanuel Heafala (au centre), une partie des élèves stagiaires et Massimo Bonfiglio (à droite).

Moïse Ngazo et Emmanuel Heafala (au centre), une partie des élèves stagiaires et Massimo Bonfiglio (à droite).