Les Chinois débarquent
Ce mercredi 28 décembre, le paquebot Costa Atlantica de la compagnie Costa Croisières effectuait une escale inaugurale à Nouméa. À son bord, 2 000 croisiéristes dont plus de 1 900 Chinois. Un nouveau marché en perspective.
Parti de Chine, le Costa Atlantica effectue une croisière de quarante-cinq jours dans le Pacifique Sud. Il accueille 2 000 croisiéristes, très majoritairement chinois, dont quelques diplomates et journalistes. Ce mercredi, il a accosté à 9 h à Nouméa. Une grande première, pour une courte halte de douze heures. Alors que se tenait à bord le traditionnel échange de plaques d'escale inaugurale entre le capitaine italien du paquebot et le commandant du Port autonome de Nouméa, les touristes partaient à la découverte de la ville. Ceci grâce à la volonté commune du gouvernement calédonien et du haut-commissariat : embarqués à Papeete, des agents de la Police aux frontières ont en effet délivré des visas à tous les croisiéristes chinois pour qu'ils puissent descendre du navire.
Une escale test
Ce premier toucher en terre calédonienne constitue un banc d'essai avant l'éventuelle ouverture de lignes régulières à moyen terme. D'autres escales ont été testées, comme Pago Pago, les Salomon ou Bora Bora. Pour les professionnels du tourisme local, le marché chinois devient aujourd'hui une clientèle potentielle. Résolument engagée dans une politique de diplomatie économique régionale, la Nouvelle-Calédonie est depuis 2015 à nouveau membre du South Pacific Tourism Organization (SPTO) et vient d'adhérer à l'Association australienne de la croisière. Deux entités sur lesquelles s'appuyer pour une meilleure représentation internationale, notamment sur le marché chinois. Au terme de longues négociations, les autorités chinoises sont désormais en passe de signer un protocole attribuant le statut de destination touristique agréée à la Nouvelle-Calédonie.
5 milliards pour l'aménagement d'infrastructures d'accueil
Parallèlement, dans le cadre de contrats de développement, un milliard de francs sera consacré, en partie, au futur terminal croisière en grande rade (contrat État-Nouvelle-Calédonie) et un autre milliard dédié à l'aménagement des pontons de l'Île des Pins, de Lifou et d'un futur site dans le Nord de la Grande-Terre (contrat État-intercollectivités). De son côté, le Port autonome a engagé 3 milliards pour l'amélioration de ses infrastructures, notamment le prolongement du quai qui, à l'horizon 2022, permettra d'accueillir trois paquebots simultanément.
Une stratégie à l'horizon 2025
Rappelons que les Ateliers du tourisme, lancés il y a un an par le gouvernement et les trois provinces, ont abouti début décembre à la définition d'une stratégie de développement touristique des services et des loisirs. Objectif, fixé par les professionnels lors des ateliers, accueillir 200 000 touristes et plus d'un million de croisiéristes à l'horizon 2025, à travers un tourisme durable, respectueux de notre environnement naturel exceptionnel et impliquant les populations locales. Sur la feuille de route, est préconisée la création d'une agence de développement touristique de la Nouvelle-Calédonie. Ses missions : assurer la promotion internationale et piloter la stratégie. Ensuite, la réaffirmation du rôle de la desserte aérienne, avec l'augmentation des capacités de transport d'Aircalin et Air Calédonie et, pour la première, la poursuite des engagements pris dans le cadre des contrats de destination dédiés à l'Australie, la Nouvelle-Zélande et le Japon. Le secteur de l'hébergement fait l'objet d'une attention particulière du gouvernement, en matière de financement et de défiscalisation. Au total, le tourisme pourrait employer quelque 10 000 personnes d'ici à 2025.