Douze nouveaux agents de sûreté pour l’aérodrome de Lifou

Douze nouveaux agents de sûreté pour l’aérodrome de Lifou

29 août 2019

Éducation et formation Emploi et travail

Les heureux diplômés (seuls 11 d’entre eux ont pu être présents) en compagnie des partenaires et des formateurs.

Les heureux diplômés (seuls 11 d’entre eux ont pu être présents) en compagnie des partenaires et des formateurs.

100 % de réussite ! C’est le résultat exceptionnel obtenu par un groupe de douze demandeurs d’emploi résidant en province des Îles à l’issue d’une formation au métier d’agent de sûreté aéroportuaire. Le diplôme leur a été remis mardi 27 août, à la direction de la Formation professionnelle continue (DFPC). Il leur permettra de devenir les tous premiers agents de sûreté aéroportuaire de l’aérodrome de Wanaham.

Ils sont cinq femmes et sept hommes âgés de 22 à 34 ans et sont désormais titulaires d’un diplôme de la Nouvelle-Calédonie de niveau 4, celui d'agent de sûreté aéroportuaire (ASA). Dans quelques semaines, ils formeront la première équipe de ce genre à l’aérodrome de Lifou où ils contrôleront les passagers et les bagages qu’ils emporteront avec eux en cabine. Conformément à l’évolution de la réglementation aéroportuaire (lire l’encadré), les aérodromes calédoniens sont en effet tenus de se doter, sous deux ans, de cette prestation sous-traitée à des entreprises privées. En 2018, une trentaine d’ASA ont ainsi été formés pour l’aérodrome de Magenta avec le concours de la DFPC. « Après cette première opération, la province des Îles nous a sollicités pour un projet de formation similaire afin de répondre aux besoins de Wanaham qui doit se conformer à la réglementation cette année », explique Aurélie Habault, responsable de projet de formation à la DFPC. Objectif : former des Loyaltiens sans emploi afin de leur permettre d’accéder à un poste d’ASA, à Lifou.

 

Une sélection rigoureuse

 

Un partenariat est alors noué entre l’Établissement provincial de l’emploi, de la formation et de l’insertion professionnelle pour les îles Loyauté (EPEFIP), le Groupement pour l’insertion et l’évolution professionnelles en Nouvelle-Calédonie (GIEP-NC), la direction de l’Aviation civile, le Conseil national des activités privées de sécurité, le haussariat et Air Calédonie. Une campagne de communication de terrain est lancée pour annoncer l’ouverture de cette formation et plus de 70 candidatures sont déposées, dont 40 sont retenues. Le processus de sélection se poursuit par des tests et un entretien de motivation menés par une psychologue du travail et un formateur. À l’issue de ce recrutement, douze candidats sont retenus.

 

Une formation théorique et pratique

 

« Il s’agit d’une formation pointue, étroitement liée à la réglementation, précise Aurélie Habault. Elle a duré deux mois et s’est déroulée à Nouméa dans les locaux du prestataire de formation qui dispose d’un plateau technique et d’un logiciel d’entraînement. Grâce à l’appui de la Chambre de commerce et d’industrie, les stagiaires ont aussi pu s’exercer en conditions réelles, sur les machines de l’aéroport de La Tontouta. »

Les stagiaires ont suivi deux modules successifs : celui d’agent de sécurité, puis celui d’agent de sûreté aéroportuaire. « Cette formation est la même, en termes de contenu et de certification, que celle délivrée en Métropole, souligne le responsable de l’organisme qui a délivré la formation. C’est le niveau le plus élevé des qualifications d’agents de sécurité sur le territoire. »

 

D’autres recrutements à venir

 

Le financement de la formation a été partagé entre la DFPC pour les coûts pédagogiques (4 millions de francs) et la province des Îles pour les frais de déplacement et les indemnités des stagiaires. À noter qu’une deuxième session de formation ASA, financée en intégralité par la DFPC, vient de commencer – Lifou a besoin de 18 agents de sûreté aéroportuaire au total – et que d’autres sessions seront nécessaires pour répondre aux besoins de l’île des Pins, de Maré, d’Ouvéa, puis de Koné.

 

« Votre métier est capital pour la sécurité de tous », a rappelé Pierre Trotro, directeur de l'éducation, de la formation, de l'insertion professionnelle et de l'emploi à la province des Îles.

« Votre métier est capital pour la sécurité de tous », a rappelé Pierre Trotro, directeur de l'éducation, de la formation, de l'insertion professionnelle et de l'emploi à la province des Îles.

 

 

 

« Vous serez en relation avec les passagers et serez leur premier contact : c’est un rôle important », a souligné Éric Paluch, directeur territorial du conseil national des activités privées de sécurité.

« Vous serez en relation avec les passagers et serez leur premier contact : c’est un rôle important », a souligné Éric Paluch, directeur territorial du conseil national des activités privées de sécurité.

 

dsc_0055_web.jpg
Anne Iwanejehe, 29 ans
« Après un bac ES, j’ai commencé des études d’infirmière que je n’ai pas poursuivies. J’ai alors travaillé comme accompagnatrice scolaire. J’ai appris l’organisation de cette formation sur Internet, un peu par hasard, et je me suis dit "Pourquoi pas ?". La perspective d’un emploi sur Lifou m’a convaincue de postuler. La formation était très dense, surtout le module ASA, mais quand on est motivé, on y arrive ! »

Jacques Cilako, 33 ans
« J’ai passé un Bac technicien en bâtiment, puis j’ai travaillé pendant deux ans dans une entreprise du bâtiment à Nouméa. Après ça, je suis retourné à Lifou où je fais des petits boulots : peinture, menuiserie, etc. Je suis aussi pompier volontaire, bénévole à la SNSM – Société nationale de sauvetage en mer – et j’ai été éducateur sportif bénévole. Quand j’ai vu qu’on cherchait des candidats pour cette formation, j’ai tenté le coup parce que le bénévolat et le volontariat, ça ne suffit pas à faire vivre une famille… »

La réglementation aéroportuaire

À la suite d’une étude d’évaluation des risques, l’État, compétent en matière de réglementation de la sûreté aéroportuaire, a décidé le déploiement progressif de nouvelles mesures dans les aéroports domestiques de Magenta, Lifou, l’île des Pins, Maré, Ouvéa et Koné. Elles prévoient la création de postes d’inspection et de filtrage des bagages cabines et des passagers, dans l’ensemble de ces aérodromes d’ici à deux ans. L’objectif est de renforcer la sécurité des vols en limitant notamment l’emport en cabine d’alcool, de matériel dangereux ou encore d’armes, telles que les sabres.

Les bagages transportés en soute ne sont pas concernés par cette mesure, contrairement à la réglementation en vigueur à l’aéroport international de La Tontouta.

Liens utiles