La lèpre en Nouvelle-Calédonie exposée au Médipôle
À l’occasion de la 70e édition de la Journée mondiale des malades de la lèpre, organisée du 27 au 29 janvier 2023, une exposition sur la lèpre en Nouvelle-Calédonie a été installée dans le grand hall du Médipôle. Elle est le fruit d’un travail entre le gouvernement, la direction de la culture de la province des Îles Loyauté, le Médipôle ainsi que de nombreux contributeurs et est financée par la fondation Raoul Follereau.
Si la plupart des pays industrialisés ont aujourd’hui réussi à éradiquer la lèpre, cette maladie tropicale n’est pas à prendre à la légère en Nouvelle-Calédonie où entre trois et dix cas sont détectés chaque année. « Il s’agit de la première maladie infectieuse responsables de handicaps », a souligné Vanessa Top, du bureau de prévention et des programmes de santé publique de la direction des Affaires sanitaires et sociales (DASS).
Afin de marquer la 70e édition de la Journée mondiale des malades de la lèpre, onze panneaux ont été installés dans le grand hall du Médipôle de Koutio. Ils décrivent la maladie, ses symptômes, son traitement, mais aussi son histoire en Nouvelle-Calédonie.
En effet, le territoire a été durement frappé par la lèpre à une époque et a durablement marqué la population. « Cette maladie est encore liée à une certaine stigmatisation, a expliqué Vanessa Top. L’idée de cette exposition est de changer le regard sur la lèpre, de faire prendre conscience à la population et aux soignants qu’elle existe encore et qu’elle peut se soigner. »
Objectif « Vers zéro lèpre »
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a lancé pour la période 2021 – 2030 une stratégie mondiale de lutte contre la lèpre baptisée « Vers zéro lèpre ». « Le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie s’inscrit dans cet objectif, a indiqué la membre de la Dass. Pour y arriver, il faut faire du dépistage actif de la maladie. »
D’où l’importance d’informer les Calédoniens. Pour ce faire, l’exposition restera un mois dans le grand hall du Médipôle avant de devenir itinérante. Elle terminera son périple en province des îles où elle servira à valoriser l’ancienne léproserie de Cila, à Lifou, qui sera réhabilitée en site culturel et historique.
La lèpre, une maladie négligée
La lèpre est une maladie tropicale négligée causée par le bacille de Hansen (Mycobacterium Leprae). Elle touche principalement la peau, les nerfs, la muqueuse des voies respiratoires supérieures et les yeux. Son incubation est lente (en moyenne 5 ans) et peut durer entre 3 et 20 ans.
C’est durant cette période qu’apparaissent les symptômes de la maladie :
- tâches blanchâtres ou rougeâtres qui peuvent apparaître sur l’ensemble du corps et être accompagnées d’une perte de sensibilité ;
- gonflement du visage, des mains ou des pieds ;
- nez qui coule pendant plusieurs mois ;
- fourmillements dans les extrémités.
La maladie se transmet par des gouttelettes d’origine buccale ou nasale ou lors de contacts étroits, prolongés et fréquents avec une personne infectée et non traitée. Ce n’est cependant pas une maladie très contagieuse. En effet, elle ne se transmet pas par des contacts ordinaires (se serrer la main, jouer ensemble, travailler dans un même bureau, etc.).
La lèpre se diagnostique grâce à des examens réalisés par un spécialiste. Ils consistent en un prélèvement de suc dermique au niveau des lobes de l’oreille, un prélèvement de mucus nasal et une biopsie cutanée. Le diagnostic précoce, le suivi des malades et de leur entourage doivent être encore renforcés pour permettre d’éradiquer définitivement cette maladie sur le territoire. En l’absence de traitement, ou lorsque le diagnostic est réalisé tardivement, la maladie peut entraîner des lésions progressives, sous forme de paralysies et/ou de plaies traînantes.
La lèpre se guérit. Le traitement consiste à associer deux à trois antibiotiques qui doivent être pris tous les jours sur une période allant de 6 à 24 mois. La contagiosité devient quasiment nulle dès les premiers jours de traitement.