Médicaments : méfiez-vous des achats sur internet !
Parce qu’un médicament n’est pas un produit comme un autre, sa distribution et sa vente sont réglementées, notamment dans les pays français où des pharmaciens veillent à leur qualité, de la production aux comptoirs des pharmacies. Acheter ses médicaments sur internet où les contrefaçons sont très nombreuses peut donc exposer le consommateur à un risque réel.
« Le médicament sert à guérir, à identifier ou à prévenir une maladie, explique Frédérique Ducrocq-Montblanc, pharmacien inspecteur à la direction des Affaires sanitaires et sociales (DASS). Il est composé d'un ou de plusieurs principes actifs qui permettent de corriger ou de modifier les fonctions organiques. Sa fabrication et son action sont contrôlées avec soin et il ne peut être vendu sans autorisation. »
Derrière une apparence souvent trompeuse, un faux médicament peut quant à lui, contenir les bons ingrédients, mais en quantité insuffisante ou excessive, ou les mauvais ingrédients. Fabriqué par des trafiquants motivés par les gains financiers importants générés par ce marché, le faux médicament est au mieux inefficace (pas de principe actif) et au pire, mortel (contient un produit toxique). Mais parce qu’il ne soigne jamais convenablement et parce qu’il est fabriqué dans la clandestinité sans aucun contrôle sanitaire, le faux médicament est toujours dangereux.
Attention aux contrefaçons
« Malgré des lois encadrant l’achat et la vente de médicaments en ligne, internet demeure une plateforme privilégiée par les trafiquants pour écouler de faux médicaments à grande échelle », poursuit Frédérique Ducrocq-Montblanc. En dépit des risques, souvent méconnus, de nombreux consommateurs sont en effet séduits par les prix ou le côté pratique de l’achat en ligne. « Il faut savoir que, selon l’OMS, un médicament sur deux vendus sur internet est une contrefaçon, et que moins d’une pharmacie en ligne sur vingt serait légale. »
Dans le cadre de la lutte contre la contrefaçon médicamenteuse menée par l’Etat, liée notamment à l'augmentation de commandes de produits de santé sur internet - en métropole, mais aussi en Nouvelle-Calédonie -, le message mérite d’être répété : « Acheter des médicaments en ligne peut présenter un risque pour la santé ou pour la vie ! ».
D’autant plus que tous les pays sont touchés et qu’aucune catégorie de médicaments n’est épargnée par la contrefaçon : sirops contre la toux, paracétamol, antibiotiques, médicaments vétérinaires et même, vaccins et produits de chimiothérapie…
Et les médicaments génériques ?
Le médicament générique n’est pas un faux médicament, mais une copie autorisée d'un médicament original. Cette copie est légale quand le brevet qui protège l’original tombe dans le domaine public. Réglementés, les génériques ne posent donc aucun problème en terme de santé publique.
Consommateurs avertis
L’Institut international de recherche anti-contrefaçon de médicaments (IRACM) a lancé une campagne de sensibilisation proposant « 12 règles d’or » pour ne pas risquer sa santé ou sa vie en achetant un médicament sur internet. Relayée localement par la DASS, elle doit permettre aux consommateurs d’être mieux armés pour choisir une e-pharmacie et éviter les contrefaçons.
A savoir qu’en Nouvelle-Calédonie, les pharmacies ne sont pas autorisées à avoir de site internet.