La Calédonie parée en oxygène médicinal
Le gouvernement a fait le choix de soutenir la production locale d’oxygène médicinal. Depuis le début de la crise sanitaire, l’entreprise Gazpac et la direction des Affaires sanitaires et sociales travaillent conjointement pour anticiper les besoins. Et assurer à la Nouvelle-Calédonie l’autonomie nécessaire en oxygène, indispensable au traitement des cas graves de Covid-19.
Les membres du gouvernement Yannick Slamet et Vaimu’a Muliava se sont rendus sur le site de la société Gazpac Calédonie, l’unique fabricant de gaz en Nouvelle-Calédonie, en particulier d’oxygène médicinal. « Le gouvernement nous a permis de faire des investissements en termes de mise aux normes, de capacités de production et de stockage », rappelle Romain Babey, président de l’établissement pharmaceutique. Dotée d’une usine de liquéfaction et de conditionnement, la société peut produire 6,5 tonnes d’oxygène liquide par jour, tandis que sa capacité totale de stockage est d’environ 220 000 litres, dont 95 000 litres pour le stock stratégique géré par la direction des Affaires sanitaires et sociales. En complément, six iso-containers mobiles d’une capacité de 18 tonnes d’oxygène liquide chacun sont immédiatement disponibles. « Le gros intérêt de produire de l’oxygène liquide par rapport à la forme gazeuse est de pouvoir stocker des volumes très importants et de diminuer les risques liés à la pression, explique le chef d’entreprise. Cette solution permet d’anticiper les pics de consommation tels que ceux liés à la crise du Covid-19 ».
Volume stratégique
« Au vu de la situation sanitaire, il est rassurant de pouvoir s’appuyer sur cette production et ce stock de gaz médicinal qui est un élément prépondérant pour la prise en charge des malades, souligne Yannick Slamet. C’est une bonne chose d’avoir ce médicament à portée de main », ajoute le membre du gouvernement chargé de la santé. « À ce stade, l’oxygène médicinal est le médicament le plus efficace pour le traitement du Covid-19. Par une meilleure oxygénation, il contribue à améliorer l’état de santé du patient. Il est administré à différents niveaux, de 5 litres jusqu’à 60 à 80 litres par minute », confirme Frédérique Ducrocq de la direction des Affaires sanitaires et sociales. Avec le volume stratégique d’ores et déjà disponible, la Nouvelle-Calédonie dispose donc d’une certaine autonomie. Et en cas de besoins supérieurs à sa capacité de production, Gazpac Calédonie dispose des moyens nécessaires pour importer de la matière première depuis la Nouvelle-Zélande ou l’Australie.
Soutien à la Polynésie française
« La Nouvelle-Calédonie dispose là d’un outil de haute technologie normé qui est le résultat d’une co-construction public-privé pour le plus grand bénéfice de sa population. À un moment où le monde est fracturé par cette pandémie qui interroge chaque pays sur ses capacités propres, nous pouvons dire aux Calédoniens que nous sommes prêts et autonomes et aux Polynésiens qu’ils peuvent compter sur notre assistance. Bel exemple du fleuron de notre industrie locale que nous devons absolument valoriser et accompagner », indique Vaimu’a Muliava, chargé du suivi des relations avec les collectivités d’outre-mer du Pacifique, en lien avec le président du gouvernement. Depuis le début de la crise sanitaire, plus de 1 500 bouteilles et 36 tonnes d’oxygène liquide ont ainsi été envoyées en Polynésie française par la société Gazpac, en collaboration avec la direction des Affaires sanitaires et sociales.