Des renforts sanitaires pour aider les soignants
Les experts nationaux envoyés dans le cadre de la crise sanitaire ont présenté le bilan de leur mission aux autorités calédoniennes. Un premier contingent de renforts est attendu dès le 21 septembre au soir pour venir assister les personnels hospitaliers face à l’épidémie de Covid-19.
À la demande du gouvernement, six spécialistes de Métropole ont été dépêchés par l’État en Nouvelle-Calédonie il y a une semaine environ. Leur mission : établir un diagnostic de l’organisation et du pilotage médical de crise, estimer et identifier les besoins en renforts, mais aussi « évoquer des pistes pour se structurer à plus long terme et éviter de nouvelles vagues », a indiqué le Pr Étienne Gayat, directeur médical de crise de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP). En lien avec la direction des Affaires sanitaires et sociales, la mission a visité l’ensemble des établissements hospitaliers, quelques centres médico-sociaux et a échangé avec les autorités sanitaires des Îles. « Nous avons pu constater une organisation efficace qui réunit les autorités sanitaires, les directeurs d’hôpitaux et les professionnels de santé. L’enjeu de la coordination a été bien compris, a noté le spécialiste. La Nouvelle-Calédonie dispose d’équipements récents. Les besoins identifiés sont essentiellement humains, ce qui est normal pour répondre au plan de prise en charge des patients Covid ».
Solidarité nationale
Ainsi, la solidarité nationale est d’ores et déjà en marche après l’appel lancé auprès des ressources hospitalières dans les régions. « Un premier contingent d’environ 70 personnes va atterrir mardi soir avec huit médecins, 40 infirmiers, 15 aides-soignants, des kinésithérapeutes et des techniciens de laboratoire, a détaillé l’anesthésiste-réanimateur Étienne Gayat. En fin de semaine, environ 60 personnes de la réserve sanitaire arriveront dans un vol qui transportera également du matériel ». Il s’agit par exemple de machines pour la réanimation avec 20 respirateurs, 150 dispositifs de perfusion et des systèmes d’alimentation pour les personnes dans le coma. Les personnels supplémentaires seront déployés au minimum pendant trois semaines au Médipôle, au Pôle sanitaire du Nord et sur d’autres sites en fonction des besoins. Des renouvellements d’équipes sont envisagés en sachant que les besoins en renforts estimés au plus haut niveau sont d’environ 300 personnes.
« La vaccination, c’est la planche de salut »
Ces renforts pourront aussi intervenir dans les hôtels qui ont été réorganisés afin d’accueillir des patients atteints du Covid après évaluation par un médecin. Un dispositif jugé « original et exemplaire » par le spécialiste. « Cela n’a pas pu être mis en place ailleurs. Ce système va permettre de libérer de la place à l’hôpital tout en proposant une bonne surveillance des malades qui ne peuvent pas s’isoler chez eux. »
À plus long terme, dans ce contexte de circulation du virus, le verdict de l’expert est sans appel : « La planche de salut, c’est la vaccination pour prévenir les formes graves de la maladie, limiter la circulation du virus et préserver l’hôpital. Il y a une prise de conscience, le retard est en train d’être rattrapé, il faut maintenir cette volonté partagée ».
Points d’attention et anticipation
La mission et les autorités ont aussi apporté une attention particulière à la coordination des transports sanitaires, indispensable pour une bonne prise en charge des patients. Celle-ci se met en place et impliquera tous les acteurs : ambulanciers, sécurité civile et militaires si nécessaire. Autre point de vigilance, la prise en charge des personnes décédées. Des protocoles d’inhumation seront bientôt présentés pour que les opérations se déroulent dans les meilleures conditions de dignité, de respect des familles et des contraintes sanitaires. Enfin, pour le Pr Étienne Gayat, l’anticipation des moyens doit rester de mise. Ainsi, la Nouvelle-Calédonie pourrait envisager deux autres dispositifs d’assistance : la mise à disposition des moyens militaires, actuellement déployés aux Antilles, et les évacuations sanitaires de patients en réanimation vers la Métropole.
