Le gouvernement uni pour redresser l’économie calédonienne
Le président Louis Mapou et les membres du gouvernement Adolphe Digoué, Mickaël Forrest, Thierry Santa, Vaimu’a Muliava et Christopher Gygès, ont tenu une conférence de presse vendredi 3 mai afin d’annoncer au nom du gouvernement collégial, les orientations qui seront mises en œuvre dans le cadre du plan de relance de l’économie calédonienne.
Face à une croissance économique en berne et devant les difficultés rencontrées par le secteur du nickel qui ébranlent le monde économique calédonien, le gouvernement a décidé d’engager des travaux pour l’élaboration d’un plan de relance économique. « La situation nous oblige à retrousser les manches et à aller au-delà de ce que nous sommes car l’avenir de la Nouvelle-Calédonie en dépend, a confié le président du gouvernement Louis Mapou. C’est un travail que nous devons réussir ».
Dans un contexte budgétaire très contraint, ce plan a pour objectif de répondre en priorité à l’urgence économique, mais aussi au besoin de restaurer la confiance des entreprises et de relancer la création de richesses et d’emplois en Nouvelle-Calédonie.
« Cette démarche est collective et volontaire. Elle a pour objectif le redressement de notre système économique et elle a aussi un objectif que je qualifie de psychologique, a indiqué Thierry Santa. Dans le contexte actuel qui est morose, beaucoup de Calédoniens s’interrogent sur leur avenir. Cette démarche commune pourra peut-être apaiser quelques inquiétudes ».
La conférence économique et sociale
Chaque membre du gouvernement a établi, en lien avec les directions du gouvernement, des mesures prioritaires à mettre en œuvre dans ses secteurs respectifs. Ces mesures seront présentées et discutées avec les acteurs du monde économique et social durant des ateliers de travail dans le courant du mois de mai. « Nous avons l’intention de mobiliser toute la Nouvelle-Calédonie, afin de repenser l’avenir économique et social de la Nouvelle-Calédonie sur des termes renouvelés », a ajouté le président.
« Nous allons confronter à la société civile et au reste du paysage économique calédonien les propositions sur lesquelles nous nous sommes mis d’accord, au travers d’une conférence économique et sociale le 30 mai prochain, a indiqué Christopher Gygès. L’objectif est d’arriver sur un événement conclusif qui aboutira à un projet définitif de plan de relance économique, dont les mesures seront mises en œuvre rapidement ».
Les grands axes du plan de relance économique
Le plan de relance économique s’appuie sur quatre axes prioritaires identifiés par le gouvernement collégial, tous secteurs confondus :
- La relance par la consommation ;
- La relance par l’investissement ;
- Le soutien à la trésorerie des entreprises ;
- Le soutien à l’emploi et au maintien des compétences.
La relance par la consommation
La relance par la consommation, proposée par la Nouvelle-Calédonie, implique de stimuler les dépenses des ménages pour soutenir l'activité économique et se repose sur cinq leviers : la fiscalité, la maîtrise des dépenses, le pouvoir d’achat, l’amélioration du cadre de vie et le développement d’une énergie durable.
Cela peut être réalisé par des mesures telles que des réductions d'impôts pour les particuliers, des incitations fiscales à la consommation, ou encore des programmes de soutien financier directs aux ménages. En encourageant les consommateurs à dépenser davantage, on stimule la demande globale, ce qui peut inciter les entreprises à augmenter leur production pour répondre à cette demande accrue.
La relance par l'investissement
Le volet investissement de ce plan de relance s’appuie sur les quatre leviers suivants : un plan d’investissement « grands projets », la fiscalité, une simplification administrative et la mise en place d’un pacte social.
Des leviers qui peuvent se matérialiser par le biais de subventions, de crédits d'impôt ou de partenariats public-privé visant à encourager les entreprises à investir dans des projets à long terme. L'augmentation des investissements peut contribuer à accroître la productivité, à créer des emplois et à renforcer la compétitivité de l'économie.
Le soutien à la trésorerie des entreprises
Pour soutenir la trésorerie des entreprises, le gouvernement a identifié trois leviers : la consommation, l’épargne et le financement et la simplification administrative.
Le soutien à la trésorerie des entreprises est crucial pour assurer leur survie à court terme et leur permettre de maintenir leurs opérations. Cela peut se faire par le biais de prêts à des conditions avantageuses, de reports ou de réductions d'impôts, de subventions directes ou de programmes de garantie de prêts. En assurant une stabilité financière aux entreprises, on évite les fermetures d’entreprise et on préserve l'emploi ainsi que le tissu économique.
Le soutien à l'emploi et au maintien des compétences
Afin de soutenir l’emploi et de maintenir les compétences, le plan de relance va s’appuyer sur la formation, le marché du travail et le soutien à l’innovation et à l’entrepreneuriat.
Le soutien à l'emploi implique des mesures visant à préserver les emplois existants et à en créer de nouveaux. Cela peut être réalisé par le biais de subventions à l'embauche, de programmes de formation professionnelle pour réorienter les travailleurs vers des secteurs en croissance, ou encore par des politiques d'incitation au maintien de l'emploi telles que des réductions de charges sociales pour les entreprises. Le maintien des compétences est également crucial pour garantir une main-d'œuvre qualifiée et adaptable aux besoins changeants du marché du travail, ce qui nécessite des investissements dans l'éducation et la formation.
En combinant ces quatre axes de relance, le gouvernement souhaite mettre en place une stratégie globale visant à stimuler l'activité économique, à soutenir les entreprises et à préserver l'emploi, contribuant ainsi à une relance économique durable.