Budget supplémentaire : + 34,6 Milliards de Francs
Lors de sa séance du 20 juillet, le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie a adopté le compte administratif 2009 et le projet de budget supplémentaire 2010.
À travers ces décisions, le gouvernement a souhaité réaffirmer sa volonté de maîtrise des dépenses de fonctionnement et de soutien à l’activité puisque près de 3 Mds F supplémentaires seront réinjectés dans l’économie calédonienne sous forme d’interventions ou d’investissements qui viendront s’ajouter aux 15 milliards de crédits reportés.
Le compte administratif 2009 illustre une trajectoire de finances publiques qui n’est pas viable.
Si la croissance calédonienne a plutôt bien résisté en 2009, avec une très faible inflation (+0,2 %) et une augmentation du PIB de l’ordre de 2 %, on ne peut pas faire le même constat sur les finances publiques de la Nouvelle-Calédonie. Il ne faut pas le cacher, l’exécution du budget 2009 n’est pas bonne. L’exercice comptable 2009 se clôture avec un déficit de
-2,6 Mds F (déficit qui s’élève à -5,8 Mds F pour le seul budget propre).
Avec un dynamisme des dépenses largement supérieur au rythme d’augmentation des recettes, la Nouvelle-Calédonie se retrouve à fin 2009 avec un autofinancement négatif
(-3,9 MdsF). L’augmentation des dépenses de personnel, supérieure à 8 % sur les cinq dernières années, le dynamisme des subventions et participations versées n’apparaissent plus soutenables. La Nouvelle-Calédonie devra changer ses habitudes.
Aussi le bon maintien des fondamentaux économiques en 2010 (consommation, bâtiment et travaux publics), malgré un relatif attentisme, doit être l’occasion pour la Nouvelle-Calédonie de restaurer ses capacités financières. Le gouvernement veillera donc, à l’instar de ce qui a été entrepris pour le BP2010, à contenir ses dépenses de fonctionnement pour nous permettre de dégager des marges d’action en investissement. C’est seulement en alliant rigueur et performance dans la gestion des dépenses publiques que la Nouvelle-Calédonie pourra efficacement et durablement soutenir son économie.
Le budget supplémentaire pour 2010 favorise le soutien à l’investissement et aux filières économiques
Ce projet de budget supplémentaire intervient au terme des six premiers mois de l’année 2010. Il permet d’ajuster les inscriptions de crédits votés au budget primitif, et de reprendre les résultats de l’année 2009. Ce projet représente au global, c'est-à-dire y compris reports de crédits et inscriptions nouvelles, 34,6 Mds F (dont 27,777 Mds F pour le budget propre). Le budget consolidé est ainsi porté à 196,592 Mds F.
Ce projet de budget supplémentaire illustre également des engagements significatifs avec 5,8 Mds F de mesures nouvelles sur lesquelles les dépenses de fonctionnement des services et les dépenses de personnel ne représentent que 10 % ; l’accent étant mis sur les interventions et les investissements.
Il est de ce fait proposé d’engager la dernière ligne droite dans la réalisation des infrastructures sportives devant accueillir les Jeux du Pacifique 2011. Ainsi, pour que nos collectivités, et en premier lieu nos communes, puissent boucler le financement et la construction des équipements sportifs, ce projet de budget supplémentaire propose d’inscrire le solde des subventions que la Nouvelle-Calédonie a décidé d’accorder à ces projets (810 MF). Il n’y a pas de surcoût financé dans ce projet de budget, juste l’inscription du solde des engagements déjà pris. La Nouvelle-Calédonie respecte ainsi, dans les temps, sa parole donnée.
Ce projet de budget supplémentaire est également l’occasion d’ajuster la dotation 2009 définitive attribuée aux collectivités provinciales et communales, au regard de la fiscalité collectée l’an passé. Il s’agit ainsi de répartir 1,795 Mds F pour les provinces et 442 MF pour les communes. Ces dernières seront également bénéficiaires de 362 MF de subvention exceptionnelle, de manière à ce que, conformément aux dispositions de la loi organique, leur dotation définitive 2009 ne soit pas inférieure à celle de 2008.
Enfin, ce projet est également l’occasion pour le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie de proposer au congrès d’ajuster les crédits dédiés aux différentes politiques publiques.
C’est ainsi que dans le domaine économique, de l’agriculture et de la pêche 372 MF sont programmés dont 205 MF au bénéfice de l’Erpa, missionné sur un plan d’urgence pour la filière aquacole. Par ailleurs, 585 MF sont destinés à la mise en œuvre de notre politique de formation professionnelle, dont le déploiement devra dès 2011 intégrer les évolutions qui seront arrêtées suite aux États généraux de la formation professionnelle et aux résultats de l’évaluation de cette politique qui est conduite en parallèle. Il est également proposé d’abonder de 300 MF les crédits destinés aux infrastructures de transport et plus particulièrement à l’amélioration de notre réseau routier. Enfin, le secteur sanitaire et social (177 MF principalement dédiés à l’IFPSS pour assurer une montée en puissance progressive de ses capacités de formation avant l’ouverture du Médipôle) et la culture (87 MF au bénéfice essentiellement des actions culturelles portées par les associations) voient également leurs crédits abondés.