Des Assises sous le signe de la jeunesse
Les Assises des Outre-mer ont été lancées mardi matin, en présence d’Annick Girardin, ministre des Outre-mer. Ce temps d’échanges et de réflexion avec l’ensemble des ultramarins est consacré, en Nouvelle-Calédonie, à la jeunesse.
L’objectif de ces Assises, portées par l’État, est de construire des politiques innovantes pour l’avenir des territoires ultramarins après avoir pris le temps de connaître les priorités de chacun, à travers des travaux spécifiques. En Nouvelle-Calédonie, la thématique retenue d'un commun accord est celle de la jeunesse. À travers quatre ateliers, elle permettra aux élus, partenaires institutionnels, acteurs du monde économique et social d'échanger. « Car le sujet de la jeunesse permet de tout aborder, a lancé Annick Girardin. Nous avons la responsabilité collective de lui préparer un destin commun, mais aussi un avenir avec beaucoup de possibilités. Une partie de ces jeunes attend que nous lui donnions une nouvelle chance ».
Démarche participative
L'ouverture des Assises a été l'occasion de présenter à la ministre des Outre-mer les grands axes de travail des ateliers à travers la voix de leur pilote : le directeur de la Formation professionnelle continue, Philippe Martin, pour l'insertion et l'emploi, le directeur de l'éducation de la province Sud, Romain Capron, pour la réussite scolaire, le secrétaire général du centre culturel Tjibaou, Ashley Vindin, pour le vivre ensemble et le coordonnateur sécurité et prévention de la délinquance au gouvernement, Sébastien Lemoine, pour la prévention de la délinquance. Annick Girardin l'a rappelé, elle souhaite que la démarche soit la plus participative possible, « en faisant intervenir les professionnels, mais aussi les usagers et bien sûr les jeunes ». Les participants sont invités à établir d'abord un diagnostic sur les outils existants, puis à imaginer des solutions adaptées à leurs problématiques. Et dans ce cadre, « se demander comment l’État peut mieux [nous] accompagner sur la question de la jeunesse ? ».
Soutenir les politiques publiques
La Nouvelle-Calédonie a adopté des politiques publiques comme le projet éducatif, la stratégie emploi et insertion, le service civique et prochainement, le plan territorial de sécurité et de prévention de la délinquance. Les Assises des Outre-mer seront l’occasion pour l’État de soutenir l'institution dans la mise en œuvre de ces politiques au moyen de dispositifs nationaux. La création d'un Epide (Établissement pour l'insertion dans l'emploi) pour les jeunes à partir de 16 ans ou de son équivalent pour les 12-16 ans en voie de déscolarisation, le déploiement des « emplois d'avenir » et de la « garantie jeunes » en sont des exemples.
« Ensemble, nous pouvons être plus efficaces et innovants, pour répondre aux besoins du territoire. C'est, selon moi, l'enjeu de ces Assises sur la jeunesse », a conclu la ministre. Les contributeurs rendront la synthèse de leurs travaux en mars 2018 afin d'enrichir le Livre bleu des Outre-mer qui sera publié en mai. À partir du 15 janvier, tous les Calédoniens pourront aussi participer à travers une grande consultation numérique sur le site www.assisesdesoutremer.fr.
Appel à « Projets Outre-mer »
Dans le cadre des Assises, un concours d’innovation vient d’être lancé. Il vise à récompenser des projets issus des Outre-mer dans six catégories : numérique, mobilité, environnement, culture, production économique et lien social. À la clé, un financement de 10 000 euros (1,2 million de francs) et un accompagnement personnalisé pour accélérer, faire connaître et déployer son projet. La date limite de dépôt des candidatures est fixée au 28 février 2018.
Tous les renseignements sur : www.assisesdesoutremer.fr
Annonce sur la jeunesse
Dans son discours au Congrès, le Premier ministre a fait référence à l’ouverture des Assises : « je souhaite que l’État accompagne, par son expertise (…), les initiatives d’expérimentation que plusieurs collectivités – je pense notamment au gouvernement et à la province Sud – souhaitent conduire, en direction des 16-18 ans ». Édouard Philippe a d’ores et déjà répondu à l’une des demandes de la Nouvelle-Calédonie avec la création « d’une nouvelle unité d’environ 80 volontaires » au Régiment du service militaire adapté (RSMA), « un puissant outil d’insertion professionnelle » qui « devra proposer de nouvelles filières de formation et s’adresser en priorité aux jeunes de l’agglomération de Nouméa ». Cette nouvelle compagnie devrait s’installer à Bourail, sur le camp de Nandaï.