Le solaire vise les toits des immeubles

Le solaire vise les toits des immeubles

02 mars 2018

Environnement et énergie

Le dispositif pour inciter les particuliers à s’équiper en panneaux photovoltaïques a été étendu aux logements collectifs.

Le dispositif pour inciter les particuliers à s’équiper en panneaux photovoltaïques a été étendu aux logements collectifs.

Alors que le gouvernement lance le solaire pour l’habitat collectif, Nicolas Metzdorf, chargé du secteur de l’énergie, a dressé un bilan du photovoltaïque individuel. Avec à l’appui, le témoignage d’un particulier satisfait de son installation.

Bernard Blot est un client heureux ! Ses quinze panneaux photovoltaïques, posés depuis trois mois et demi, lui ont déjà permis de réduire de deux tiers sa facture mensuelle d’électricité. « Le retour sur l’investissement est évident et en plus, c’est de l’énergie verte ! », lance le Nouméen (lire aussi l’encadré). Depuis 2015, le gouvernement autorise tout particulier à produire son électricité à partir d’une instal­lation photovoltaïque individuelle. Il peut ainsi disposer de cette énergie pour sa propre consommation et revendre son surplus au réseau de distribution publique au tarif de 21 francs par kW, garanti 20 ans. La mesure a été ensuite étendue aux entreprises et aux collectivités. Aujourd’hui, 540 particuliers et 51 entreprises sont déjà équipés. La puissance produite équivaut à celle d’une ferme photovoltaïque de 4 hectares environ, soit plus de 6 GWh.

 Nicolas Metzdorf, membre du gouvernement chargé de l’énergie, aux côtés de Bernard Blot et de Philippe Mehrenberger, directeur général délégué d’EEC.

Nicolas Metzdorf, membre du gouvernement chargé de l’énergie, aux côtés de Bernard Blot et de Philippe Mehrenberger, directeur général délégué d’EEC.

 

Extension aux immeubles

« En développant de manière intensive le photovoltaïque, le gouvernement s’inscrit pleinement dans les objectifs du Schéma pour la transition énergétique*, a rappelé Nicolas Metzdorf. Il nous manquait un dernier pan : l’habitat collectif. C’est chose faite désormais puisque le gouvernement a pris un arrêté qui étend le dispositif aux habitants des immeubles résidentiels. » Ce qui devrait inciter les sociétés civiles immobilières, mais aussi les opérateurs sociaux dont le parc représente environ 17 000 logements, à doter les toits de leurs immeubles de panneaux solaires.

Système de répartition

Pour le logement collectif, un système particulier a été proposé par le gestionnaire du réseau public. « Il permet d’avoir une seule installation de panneaux solaires qui injecte l’énergie produite directement sur le réseau et de répartir la production électrique par appartement », détaille Philippe Mehrenberger, directeur général délégué d’EEC. À chaque instant, il sera possible de calculer via un système de télé-relève la part d’autoconsommation et de revente au réseau de chacun des clients de l’immeuble qui conserveront leurs compteurs individuels.

Facture réduite

« 55 % des particuliers vivant à Nouméa habitent des logements collectifs, cette solution permettra aux foyers modestes d’accéder plus facilement à l’énergie solaire », souligne le membre du gouvernement. Au-delà du bénéfice pour l’environnement, l’autre effet attendu est une diminution de la facture d’électricité des bâtiments équipés de 50 à 70 % en moyenne, soit 6 000 francs de moins sur la facture mensuelle du client et 1 000 à 4 000 francs de revenu par revente du surplus. Un argument de poids en faveur du photovoltaïque qui ne doit pas pour autant faire oublier un autre objectif du Schéma pour la transition énergétique : la maîtrise de sa consommation énergétique ! 

* L’un de ces objectifs est d’atteindre une production de source renouvelable représentant 100 % de la consommation d’électricité de la distribution publique d’ici à 2030.

Un équipement gagnant

Bernard Blot a investi un peu plus d’un million de francs, pose comprise, pour une installation de 3 900 watts-crête (puissance maximale du dispositif). « Le coût des panneaux a énormément baissé, ce qui m’a aussi incité à faire cet effort financier. Actuellement, je suis en autoconsommation et le surplus dégagé repart dans le circuit de distribution. Nous avons dû adapter notre manière de consommer en faisant fonctionner la journée, plutôt que le soir, les équipements électriques comme le lave-linge ou la pompe de la piscine. Au bout de quatre à cinq ans, l’investissement sera amorti ». Pour les particuliers, il est de plus déductible des impôts au titre des tra­vaux et équipements "verts".

 

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