L’engagement résolu de la France dans le Pacifique
L’engagement résolu de la France dans le Pacifique
05 mai 2018
Sous l’égide du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, et du président du gouvernement, Philippe Germain, une table ronde sur le changement climatique et la biodiversité s'est tenue vendredi après-midi. Elle a réuni les dirigeants et représentants de l'ensemble des pays et territoires membres de la Communauté du Pacifique (CPS).
Organisée à l'initiative du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie et de la CPS, dans le cadre de la visite officielle d'Emmanuel Macron, cette rencontre de haut niveau entre la France et les pays océaniens a mobilisé en très peu de temps nos voisins du Pacifique. Il faut dire que le sujet est d’importance et les attentes toutes aussi fortes.
Aux côtés du président du gouvernement, le ministre de l'Europe et des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a coprésidé cette séance exceptionnelle. Une présence qui « démontre l'engagement résolu de la France aux côtés de nos territoires dans le combat que nous menons pour relever notre plus grand défi du siècle : la préservation de nos ressources, de notre biodiversité et l'adaptation aux changements climatiques », a relevé Philippe Germain.
Soutien de la France
Le ministre a d’abord salué la détermination des États insulaires du Pacifique et « le travail remarquable » mené par la présidence fidjienne lors de la COP23, avant de rappeler que « la solidarité est le dénominateur commun de tous les engagements de la France pour le climat ». Ainsi, elle a décidé « de faire évoluer son aide publique au développement pour soutenir les pays les plus vulnérables et qu’ils puissent eux-aussi mettre en œuvre les objectifs de l’Accord de Paris ». Au moins 50 % des engagements annuels de l’Agence française de développement (AFD) devraient bénéficier au climat, soit plus de 5 milliards d'euros (600 milliards de francs) par an.
Jean-Yves Le Drian a également rappelé le lancement, au Sommet One Planet en décembre dernier, d'une initiative sur l'adaptation et la biodiversité pour le Pacifique, en partenariat avec l'Australie et la Nouvelle-Zélande, qui vise à mettre en place avec l'AFD un mécanisme multi-bailleur pour simplifier l'accès aux financements de projets concrets. « Notre objectif est de rendre ce fonds opérationnel avant la fin de l'année », a ajouté le ministre.
Renforcer les partenariats
Dans la lignée du thème choisi lors du 48e Forum des Îles du Pacifique, le « Pacifique bleu », Philippe Germain a souhaité aborder les problématiques de la biodiversité et du changement climatique sous l'angle marin. Pour lancer la réflexion, il a décliné cinq orientations qui pourraient être partagées dans la région, avec le soutien des grandes nations qui ont une responsabilité dans le dérèglement climatique : « Formaliser une gouvernance avec les principaux bailleurs de fonds de la région afin de s'entendre sur des politiques régionales concrètes et sur des moyens précis à mettre en œuvre ; développer la recherche pour mieux préserver notre biodiversité et nous ouvrir une vitrine sur le monde ; améliorer la surveillance et la sécurisation de nos espaces maritimes en mutualisant nos moyens ; renforcer l'innovation et se réapproprier nos ressources de pêche et leur transformation ». Une conviction partagée par le ministre de l’Europe et des affaires étrangères pour qui, sur toutes ces thématiques, la coopération régionale est la clé.
« La France a un destin dans le Pacifique »
Une trentaine de chefs d'État et de gouvernement du Pacifique ont été conviés le soir même par le président de la République au Haut-commissariat. Le président du gouvernement Philippe Germain a été invité à prononcer un discours au nom des dirigeants océaniens dans lequel il a développé plusieurs ambitions pour la région : coordonner les politiques de soutien des grands pays influents de la zone (Australie, Nouvelle-Zélande, France, Union européenne, États-Unis, Japon et Chine) ; associer les territoires de la région à l'élaboration de ces politiques ; bâtir une véritable politique de soutien au développement (agriculture, pêche, tourisme, énergies renouvelables) ; mettre en place des outils accessibles pour s'adapter au changement climatique et soutenir la préservation de la biodiversité. Des défis repris par Emmanuel Macron qui a réaffirmé dans sa déclaration son engagement pour un partenariat stratégique avec les pays de la région, persuadé que la France a un destin dans le Pacifique. Face à l'influence grandissante de la Chine, le président est revenu sur l'axe indo-pacifique auquel il croit beaucoup et a terminé en évoquant la tenue du 5e Sommet France-Océanie, en sa présence, l'année prochaine à Papeete.