Coopération renforcée avec Wallis-et-Futuna
Pour participer à cette commission de suivi très attendue – la précédente remontait à 2012 – Philippe Germain était entouré de Valentine Eurisouké, membre du gouvernement, Philippe Dunoyer, député de la Nouvelle-Calédonie et Dominique Molé, vice-président de la province Sud. Signé le 1er décembre 2003, l’Accord particulier entre l’État, la Nouvelle-Calédonie et les îles Wallis et Futuna fixe les relations entre les territoires et vise à accompagner et à soutenir le développement de Wallis-et-Futuna à travers des actions de coopération dans les domaines de la santé, l’éducation, la formation... « L’héritage de l’Accord, ce sont des générations d’enseignants du premier degré et d’infirmiers wallisiens et futuniens formés en Nouvelle-Calédonie. Nos sapeurs-pompiers en ont aussi bénéficié », a rappelé le président de l’Assemblée territoriale, David Vergé. Par ailleurs, des échanges se sont développés entre les chambres consulaires et les services administratifs, notamment dans le domaine de la santé.
Les projets en cours
Ce bilan a été dressé en ouverture de la 4e commission de suivi qui a eu lieu le lundi 25 mars dans les locaux de l’Administration supérieure à Mata-Utu. Il a été suivi par un point d’étape sur les nouveaux projets retenus dans le cadre de l’Accord et la signature de leurs conventions de financement. Des opérations qui ont pu être lancées grâce à la venue d’une mission technique de Nouvelle-Calédonie, menée par le secrétaire général du gouvernement Alain Marc, en juin 2018. Ces projets concernent l’enseignement agricole, l’animation jeunesse, l’ouverture du pôle espoirs rugby à de jeunes joueurs wallisiens et futuniens, les infrastructures terrestres ou encore la création d’une pépinière d’entreprises, pilotée par la dynamique Chambre de commerce, d’industrie, des métiers et de l’agriculture (CCIMA) de Wallis-et-Futuna (lire l’encadré).
Étendre l’Accord particulier
Lors de cette commission, Philippe Germain a appelé à « retrouver l’esprit de l’Accord particulier », mais aussi à l’étendre. Ouvrir à davantage de domaines de coopération, proposer un nouveau modèle de programmation et de suivi des projets, et sécuriser les moyens financiers, telles sont les intentions inscrites dans une déclaration signée l’après-midi même entre Philippe Germain et David Vergé. Une séquence forte qui s’est déroulée en présence de la délégation calédonienne et d’élus wallisiens et futuniens dans l’hémicycle de l’Assemblée territoriale. Chaque partenaire s’engagerait notamment à se doter d’une enveloppe annuelle de coopération, d’environ 50 millions de francs pour la Nouvelle-Calédonie, afin de mener à bien ces projets. Objectif ? Faire de l’Accord un véritable outil opérationnel pour le développement économique de Wallis-et-Futuna, et comme il le prévoyait, fixer la population du fenua. Mais aussi offrir l’opportunité aux deux territoires « d’approfondir leur intégration régionale et de renforcer leur poids dans leurs relations internationales », a déclaré le président du gouvernement.
Se concerter sur la desserte aérienne
Sujet de préoccupation pour la population de Wallis-et-Futuna, la problématique de la desserte aérienne intérieure de l’archipel, et vers la Nouvelle-Calédonie, a été largement abordée au sein de la commission de suivi. La venue du directeur général d’Aircalin, Didier Tappero, puis d’une mission d’experts mandatée par l’État sont prévues en avril. Pour le président du gouvernement, il faut « se mettre à trois autour de la table – État, Nouvelle-Calédonie et Wallis-et-Futuna – pour apporter des solutions satisfaisantes aux usagers et à chacune des parties ». Un groupe de travail sera constitué afin de formuler des propositions sur la base du rapport d’expertise.
Une ordination historique
Hasard du calendrier, la venue de la délégation calédonienne a coïncidé avec un grand événement religieux : l’ordination du nouvel évêque du diocèse de Wallis-et-Futuna, Susitino Sionepoe, le deuxième évêque d’origine wallisienne. De nombreux Calédoniens avaient aussi fait le déplacement. Le père Sionepoe a en effet exercé de 1996 à 2006 dans le Nord avant d’être chargé du service paroissial dans le Sud et dans la communauté mariste du Mont-Dore-Saint-Louis jusqu’en 2012, puis à partir de 2018 à Yaté. La messe a été suivie d’une cérémonie du kava et de festivités au palais royal d’Uvea en présence des autorités politiques calédoniennes.
Rencontre sur les questions économiques
La présidente de la CCIMA, Lauriane Vergé, et son directeur, Denis Ehrsam, ont reçu la délégation calédonienne pour aborder les questions économiques et les nombreux projets portés par la Chambre interprofessionnelle, souvent en lien avec les Chambres consulaires calédoniennes. Au menu des échanges : agriculture, élevage, artisanat, tourisme, pêche hauturière, mais aussi desserte aérienne et maritime de Wallis-et-Futuna. Des sujets importants qui méritent, pour le président du gouvernement, une meilleure coopération entre les services administratifs, les chambres consulaires et les établissements publics en s’appuyant sur l’Accord particulier et les moyens de ses trois partenaires.