Risque requin : mouillages et baignade interdits
Dans le cadre d’un programme de lutte contre le risque requin, la province Sud et la Ville de Nouméa ont décidé de mettre en place un plan de protection de la population, deux semaines à peine après l’attaque du jeune Anthony par un bouledogue dans la marina de Port du Sud. Deux directions de la Nouvelle-Calédonie participent à l’opération : les Affaires maritimes (DAM) et la Sécurité civile (DSCGR).
Espèce protégée depuis 2013, le requin bouledogue est un redoutable prédateur qui, attiré par les déchets rejetés à proximité des côtes, a fini par se sédentariser aux abords des baies, des plages et des marinas de Nouméa. Raison pour laquelle, dans le cadre du plan de protection de la population, il a été décidé d’en prélever vingt spécimens en grande rade, le code de l’environnement de la province Sud autorisant la régulation d’un certain nombre de requins sur un périmètre restreint « si des intérêts relatifs à la protection de la vie humaine le justifient ».
Deux directions de la Nouvelle-Calédonie ont participé à cette opération débutée le mercredi 12 juin. La direction des Affaires maritimes (DAM) a pris un arrêté d’interdiction de circulation maritime du 12 au 23 juin dans la zone où les vingt requins devaient être capturés. Alors que la direction de la Sécurité civile et de la gestion des risques (DSCGR) assurait « la couverture sanitaire de l’opération de pêche, grâce à un binôme de sauveteurs se trouvant à bord de l’un de nos zodiaques », comme l’indique Éric Backès, directeur de la Sécurité civile. Des hommes qui se tiennent prêts à plonger en cas d’incident, de blessure, et à secourir toute personne en péril, afin qu’elle soit prise en charge par le Samu dans les meilleurs délais.
Interdiction de baignade dans les marinas
Le programme de lutte contre le risque requin mise, par ailleurs, sur la sensibilisation des usagers. Un processus par lequel « on engage chaque citoyen à prendre ses responsabilités aux côtés des pouvoirs publics afin de faire évoluer les comportements », explique Karine Lambert, directrice de l’Environnement à la province Sud.
« Nous travaillons de concert avec la Ville de Nouméa de manière à coordonner les messages de prévention au cours des manifestations nautiques », précise de son côté Émeric Faure, directeur adjoint de la DAM. Celle-ci contribuera activement au groupe de travail sur les actions à mener à moyen et long terme. Déjà, ce jeudi 13 juin, elle a signé un arrêté d’interdiction du mouillage forain en baie des Citrons. Dès lundi prochain, les Affaires maritimes prendront un nouvel arrêté qui, non seulement bannira la baignade dans les marinas de Nouméa (elle relevait jusque-là des règlements intérieurs), mais permettra de renforcer les contrôles et punir sévèrement les contrevenants.
Missions de couverture sanitaire
Dans un récent passé, la direction de la Sécurité civile et de la gestion des risques (DSCGR) a effectué d’autres missions de couverture sanitaire : comme à l’occasion du rapatriement du tirailleur Kalepo à Tiga ou pour la mise en place de systèmes d’apport complémentaire en eau potable à l’Île des Pins, du nickel ayant été découvert dans l’eau du robinet.