Un comité de sauvetage pour la SLN
Les membres du gouvernement en charge de la mine et de l’énergie, la présidente de la province Sud et la maire de Nouméa ont appelé à la création d’un comité de coordination de sauvetage de la SLN. Objectif ? Mettre en œuvre des actions concertées pour porter secours à la société historique calédonienne et ses quelque 1 800 emplois directs. Un signal fort envoyé à la maison-mère Eramet.
Les mines graves mais résolues, les représentants des institutions ont d’abord évoqué la situation préoccupante de la SLN qui a affiché un nouveau déficit en 2018 de 10,7 milliards de francs. Dans le plan de sauvetage qui a été engagé par la société, deux points ont d’ores et déjà été menés : la réorganisation du temps de travail et l’autorisation pour de nouvelles exportations de minerai à basse teneur qui devraient s'accompagner de la création de 200 emplois sur mine. Le troisième volet n’a, quant à lui, pas encore abouti. « Il concerne le coût de l’énergie, a rappelé Christopher Gygès, chargé de ce secteur au gouvernement. Et en particulier la négociation du tarif de l’électricité du barrage de Yaté vendue à la SLN. Dès l’attribution des secteurs, des discussions ont été engagées par le gouvernement avec Enercal et la SLN pour la mise en place d’un calendrier de travail. Mais de nombreux acteurs sont concernés par ce plan de sauvetage dont les actions ont besoin d'être coordonnées ».
Réactivité
D’où le souhait de mettre en place un comité de coordination de sauvetage de la SLN qui réunirait autour de la société minière et métallurgique, les collectivités, l’État et Enercal. Car le temps presse : lors du prochain conseil d’administration d'Eramet, le 24 juillet, l'ouverture d'une procédure de sauvegarde auprès du tribunal de commerce de Nouméa pourrait être demandée. « Il paraît donc essentiel de montrer à Eramet l’attachement de l’ensemble des acteurs institutionnels à la SLN. Ce comité de coordination permettra d'être le plus réactif possible » , a souligné Sonia Backès, présidente de la province Sud.
Une responsabilité
« Tout le monde peut imaginer l’impact qu’aurait la perte de 1 800 emplois directs et de 8 000 emplois induits sur nos comptes sociaux déjà mal en point. La SLN et ses salariés ont fait des efforts pour la productivité. Il est de notre responsabilité aujourd'hui d'apporter des réponses au troisième pilier du plan de sauvetage, a enchaîné Thierry Santa, président du gouvernement également en charge du secteur de la mine. Ce comité visera à améliorer la coordination entre les différentes institutions pour élaborer des solutions et aider la SLN à trouver son équilibre financier ». La création de cette instance sera débattue dès la semaine prochaine au sein du gouvernement collégial. Une fois l'accord de tous les partenaires, un premier comité devrait se tenir au plus vite.
Le coût de l'énergie en discussion
La SLN affichait fin 2018 un coût de production, non compétitif, de 5,80 dollars par livre de nickel. L'objectif est de le réduire de 1,30 dollar d’ici à 2021. Le surcroît d’exportations compte pour 0,60 dollar, le plan sur la productivité et l'emploi pour 0,45 dollar, et l'énergie pour 0,25 dollar. Une énergie qui pèse 40 % des coûts de production de la SLN notamment à cause de tarifs d’électricité les plus élevés au monde dans la profession selon la filiale d'Eramet. L'objectif est de faire baisser le prix du kilowatt-heure vendu par Enercal à la SLN sans impacter le tarif de la distribution publique. Autre sujet qui doit être mis en œuvre sans attendre pour tenir les délais : la construction de la nouvelle centrale pour l'alimentation de l'usine.