Une pirogue pour se reconstruire

Une pirogue pour se reconstruire

02 novembre 2020

Jeunesse et sports Culture Sécurité et prévention

Meryemana a été remise à l’eau sous le regard attentif du membre du gouvernement en charge de la protection judiciaire de l’enfance et de la jeunesse. Elle pourrait, par la suite, ouvrir la voie à une filière de voile traditionnelle.

Meryemana a été remise à l’eau sous le regard attentif du membre du gouvernement en charge de la protection judiciaire de l’enfance et de la jeunesse. Elle pourrait, par la suite, ouvrir la voie à une filière de voile traditionnelle.

Après quinze mois de travaux de rénovation réalisés par des mineurs confiés à la direction de la Protection judiciaire de l’enfance et de la jeunesse, la pirogue Meryemana a été remise à l’eau vendredi 30 octobre, à Nouville. « Un symbole d’espoir pour la jeunesse », selon le membre du gouvernement Didier Poidyaliwane.

Lancé le 18 juin 2019, le plus important chantier éducatif jamais piloté par la direction de la Protection judiciaire de l’enfance et de la jeunesse (DPJEJ) s’est achevé la semaine dernière. La pirogue Meryemana, d’une longueur de 15 mètres pour environ 5 tonnes, vogue à nouveau fièrement sur le lagon. Sa remise à l’eau s’est déroulée en présence d’un public nombreux composé notamment de représentants coutumiers, de professionnels du monde de la mer ou encore d’associations.

Un grand jour que n’aurait pas manqué Didier Poidyaliwane, en charge de la protection judiciaire de l’enfance et de la jeunesse au gouvernement. « Je suis fier de conduire ce secteur et de voir aujourd’hui cette magnifique pirogue remise à flot, a-t-il confié. C’est l’aboutissement d’un beau projet porté par la DPJEJ, sa directrice, l’équipe éducative et de nombreux partenaires. Mais c’est aussi un véritable symbole d’espoir pour tous nos jeunes. »

 

Un moment de joie partagé par Didier Poidyaliwane et Jéna Bouteille.

Un moment de joie partagé par Didier Poidyaliwane et Jéna Bouteille.

 

Une belle réussite d’équipe

 

Ce chantier éducatif aura mobilisé près de 60 jeunes confiés à la DPJEJ, en suivi judiciaire, placés dans des foyers ou accueillis en milieu ouvert. « Il s’agit du premier projet à travers lequel nous sommes parvenus à mailler autant de partenaires », a indiqué la directrice de la DPJEJ Jéna Bouteille.

Initiée par les associations Vakalédonie et Kenu One Project, cette opération avait été proposée à la DPJEJ afin que des jeunes en difficulté puissent « réparer ce qui a été abîmé pour en faire quelque chose de beau », avait déclaré, lors du lancement du chantier, le président de l’association Vakalédonie, Philippe Naudin. Également propriétaire de l’embarcation, il n’a pas hésité, quinze mois d’efforts plus tard, a partagé sa joie « de la revoir en état et prête à naviguer bientôt », car quelques petits travaux restent à faire.

 

Le grutage de la pirogue a demandé tact et précision. Philippe Naudin, sur le pont, dirigeait les opérations.

Le grutage de la pirogue a demandé tact et précision. Philippe Naudin, sur le pont, dirigeait les opérations.

 

Donner un cap à la jeunesse

 

Du côté des jeunes impliqués dans le chantier, la fierté du travail accompli a délié quelques langues… Chanel, 14 ans, a contribué à la dernière semaine de labeur. « C’était intéressant, mais j’aurais aimé faire les poteaux en bambou et le toit. La menuiserie m’a plu, a raconté le jeune homme, bravant sa timidité. C’est une fierté d’avoir donné la main, nos anciens naviguaient sur ce type de pirogue. »

« Fort » pour les jeunes, comme pour les éducateurs de la DPJEJ, « ce projet aura permis de montrer de quoi est capable notre jeunesse, a tenu à souligner Jéna Bouteille. Elle est capable de choses magnifiques à partir du moment où on lui donne les moyens d’y arriver, un encadrement adapté et un projet. Ils ont besoin de projections ces jeunes ! » C’est pourquoi la DPJEJ a d’ores et déjà engagé un nouveau programme qui démarrera dès lundi 2 novembre, au centre culturel Tjibaou. Des jeunes suivis par la DPJEJ y participeront à la rénovation des cases traditionnelles de l’espace Mwakaa, dans le cadre de travaux d’intérêt général et de mesures de réparation pénale.  

 

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