Le Sécuribus gagne le Nord
Du 24 au 27 avril, le Sécuribus a sillonné pour la première fois les routes de la province Nord. À Kouaoua, Hienghène, Koumac et Koné, représentants de la DITTT, de la gendarmerie nationale et des sapeurs-pompiers sont allés à la rencontre de la population et des scolaires. Environ 1 000 jeunes ont ainsi été sensibilisés à la sécurité routière.
Depuis 2016, la direction des Infrastructures, de la topographie et des transports terrestres (DITTT) se rend sur les grandes manifestations publiques à bord du Sécuribus. Ce véhicule contient un éventail d’outils pédagogiques, comme l’autochoc, une installation qui simule un choc frontal et met en évidence la nécessité d’attacher sa ceinture de sécurité, des lunettes qui permettent de mesurer les conséquences de la diminution des capacités visuelles après absorption d’alcool ou de cannabis, ou encore une piste d’éducation routière.
Du lundi 24 au jeudi 27 avril, il s’est successivement garé en face du collège de Kouaoua, sur le plateau sportif entre le collège et l’école primaire de Hienghène, près de la piste d’éducation routière de Koumac et sur le parking de la salle omnisports de Koné. Une première en province Nord. Environ 1 000 jeunes ont ainsi pu être sensibilisés en quatre jours. Des élèves de CM1-CM2, ainsi que des enfants de 3e et 5e, accompagnés d’un enseignant, parfois par des personnels de cantine et des surveillants.
Choc l’autochoc !
Face à eux, sept personnes : quatre agents volontaires de la DITTT, Sylvie Soubrier, chargée de mission sécurité routière pour la Province Nord, Michel Hue, gendarme réserviste, et Heidi Hénin. « On a pu constater un véritable engagement de la part des communes qui ont mis à disposition des gardes champêtres et des sapeurs-pompiers et, à chaque fois, ont dépêché le maire ou un représentant du conseil municipal », se réjouit la chargée de mission sécurité routière du gouvernement, laquelle animait un atelier alcool. Si les exercices de désincarcération réalisés par les pompiers ont forcément marqué les esprits, c’est surtout l’autochoc qui a donné à réfléchir. « Les jeunes croient qu’à vitesse réduite ils ne craignent rien, mais lorsqu’ils redescendent du véhicule, on sait déjà que la prochaine fois ils diront à leurs parents de mettre leur ceinture. »
L’alcool, le premier incriminé
Membre du gouvernement notamment en charge de la sécurité routière, Cynthia Ligeard a rejoint la caravane du Sécuribus à Kouaoua et Koné. Elle se félicite des « véritables échanges avec des jeunes particulièrement intéressés, qui ont posé des questions pertinentes, et, au-delà du public captif des scolaires, avec l’ensemble de la population ».
Depuis le début de l’année, 23 personnes ont perdu la vie sur les routes calédoniennes. Et l’on se dirige tout droit vers un – navrant – nouveau record en 2017. Les trois quarts avaient moins de 35 ans. Si la vitesse est un facteur aggravant, la conduite sous l’empire de l’alcool reste la cause numéro un. La répression et la peur du gendarme ne suffiront pas. La sensibilisation, sur le terrain, est plus que jamais d’actualité. À quel moment un adolescent plein de bon sens, qui sait qu’il doit attacher sa ceinture et ne pas prendre le volant après avoir consommé de l’alcool ou fumé du cannabis, bascule dans un comportement irresponsable, s’interroge Cynthia Ligeard. « Le message passe bien chez les enfants. Mais nous voulons que la prévention touche également les familles. » Mais à travers quel type de message ?
Changer de message ?
« Tout ce qui est trash ne choque plus, poursuit Heidi Hénin. Certains enfants sourient ou rigolent en voyant ces images. C’est un monde qu’ils connaissent et ça ne fonctionne pas ». « Les images extrêmement violentes semblent ne pas les concerner, confirme Cynthia Ligeard. Mais lorsqu’on leur montre une vidéo de gendarmes venus annoncer à des parents la mort sur la route de leur enfant, la souffrance des familles, on les sent un peu déstabilisés et en proie à la réflexion ».
De quoi s’interroger et réfléchir à une nouvelle façon de véhiculer les messages préventifs en matière de lutte contre l’alcool au volant ?
En tournée
Le Sécuribus poursuit son travail de sensibilisation. Voici son programme :
- Drift à Moindou : 10 et 11 juin- Fête de la Mandarine à Canala : du 30 juin au 2 juillet
- Salon de l’Étudiant à Nouméa : 28 et 29 juillet
- Salon de l'Orientation, de la formation et de l'insertion professionnelle (SOFIP) à Poindimié : 4 et 5 juillet
- Foire de Bourail : du 12 au 14 août- Foire de Koumac : du 22 au 25 septembre
- Journée culturelle Shaxhabign à Poum : octobre
- Brigade des collégiens à Lifou : date à définir…
Modifications du Code la route
En décembre 2016, le Code de la route de Nouvelle-Calédonie a enregistré quelques nouveautés :
- amende de 15 000 F au lieu de 3 000 F pour l'usage du téléphone au volant.
- en cas de pluie, abaissement de la vitesse maximale autorisée à 90 km/h (au lieu de 110 km/h) et à 70 km/h (contre 90 km/h jusque-là) selon la catégorie de route.
- rétention par les forces de l’ordre, puis suspension administrative par le président du gouvernement, du permis de conduire dès le dépassement de la vitesse maximale d’au moins 40 km/h (au lieu de 50 km/h).
L'un des textes adoptés par la Commission permanente du Congrès le 25 avril dernier assortit cette dernière infraction d’une peine complémentaire que le juge pourrait prononcer à l'encontre du contrevenant : suspension du permis pour trois ans au plus, qui peut être limitée à la conduite en dehors de l’activité professionnelle, et obligation d’accomplir, à ses frais, un stage de sensibilisation à la sécurité routière.
Par ailleurs, en cas de dépassement de la vitesse autorisée de moins de 50 km/h, l'amende s'élève à 15 000 F. Si le dépassement est inférieur à 20 km/h et que la vitesse maximale autorisée est supérieure à 50 km/h, l’amende encourue est de 10 000 F.
La Commission permanente du Congrès a également adopté les dispositions suivantes :
- amende de 3 000 F pour un conducteur qui, en agglomération, ne ralentit pas ou, au besoin, ne s'arrête pas pour laisser un véhicule de transport en commun quitter un arrêt.
- amende de 3 000 F pour un arrêt ou stationnement « gênant », de 15 000 F pour un arrêt ou stationnement « très gênant » ou « dangereux ».
- amende de 15 000 F pour circulation sur une voie réservée et matérialisée (bus, voie verte, aire piétonne).