Un Jeudi de la route pour la sécurité au quotidien

Un Jeudi de la route pour la sécurité au quotidien

24 mars 2017

Société

Des exercices de désincarcération sur des carcasses de véhicules ont été organisés par des pompiers stagiaires du RSMA et la direction de la Sécurité civile.

Des exercices de désincarcération sur des carcasses de véhicules ont été organisés par des pompiers stagiaires du RSMA et la direction de la Sécurité civile.

L’opération « Jeudi de la route » s’est déroulée place des Cocotiers ce jeudi 23 mars durant toute l’après-midi. Dédié à la sécurité routière, cet événement qui a réuni acteurs institutionnels et associatifs donne le coup d’envoi des actions que le gouvernement entend mener au cours de l’année 2017.

Ce Jeudi du centre-ville un peu spécial, rebaptisé « Jeudi de la route », était organisé par le gouvernement, en partenariat avec Nouméa Centre Ville. Place des Cocotiers, le Sécuribus a connu un joli succès d’estime. Depuis 2016, à l’initiative de la direction des Infrastructures, de la topographie et des transports terrestres (DITTT), il participe à toutes les grandes manifestations publiques : douze foires et salons l’an dernier. Ce véhicule, qui n’hésite pas à se déplacer dans les établissements scolaires, contient un éventail d’outils pédagogiques, et permet aux agents de la Nouvelle-Calédonie, en collaboration avec les forces de l’ordre et les associations, de sensibiliser le grand public par des messages de prévention aux risques routiers.

Le Sécuribus propose en effet un simulateur d’accident « autochoc » qui, représentant un choc frontal, met en évidence la nécessité de porter sa ceinture de sécurité ;  des lunettes pour mesurer les conséquences de la diminution des capacités visuelles après l’absorption d’alcool ou de cannabis ; 
ou encore une piste d’éducation routière donnant aux jeunes l’occasion de tester leurs connaissances des principaux panneaux du code de la route. 
En 2017, il tournera à nouveau à une douzaine de reprises tout autour du pays : de Nouméa à Koné, via Kouaoua, la Fête de la mandarine de Canala, les foires de Bourail et Koumac, et même Lifou.

Des contrôles et des sanctions renforcés

Ce dispositif fait partie des nombreuses actions entreprises sur le terrain par le gouvernement depuis  2016, en partenariat avec Police et Gendarmerie, comme les opérations « Carton jaune » ou les contrôles spécifiques sur les poids lourds et les véhicules de transports collectifs. À savoir également que depuis le 1er février 2017, 53 policiers et gendarmes supplémentaires ont été affectés sur l’ensemble du territoire, et que deux agents de la DITTT prennent désormais en charge le traitement administratif de certaines contraventions, effectué jusque-là par les forces de l’ordre, afin d’optimiser leur temps de présence sur la voie publique. 


En parallèle, le corpus réglementaire a été musclé : abaissement des limitations de vitesse par temps de pluie (90 km/h au lieu de 110 et 70 km/h au lieu de 90, et 50 km/h en cas de visibilité très réduite), renforcement des sanctions pour l’usage du téléphone au volant (de 3 000 à 15 000 francs d’amende), 
possibilité pour le président du gouvernement de prolonger la suspension administrative du permis en cas de permis retiré pour conduite en état d’ivresse, sous l’empire de stupéfiants ou pour vitesse excessive, suspension du permis de six mois pour les jeunes conducteurs dès la première infraction grave…

Travailler étroitement avec les communes

Pourtant, sur la route, l’hécatombe ne relâche pas son étreinte et beaucoup de personnes continuent de se conduire au volant comme aux manettes d’un jeu vidéo. « Il faut que nous arrivions à changer notre comportement sur la route, indique Cynthia Ligeard, membre du gouvernement notamment en charge de la sécurité routière, avant de préciser que « la moitié des 50 morts sur les routes en 2016 auraient pu être épargnés si les victimes avaient porté la ceinture de sécurité ».

Si, en 2017, plusieurs nouveaux textes réglementaires sont prévus – contrôle technique des véhicules, normalisation des plaques d'immatriculation pour permettre une lecture automatisée des images obtenues par radar… (deux machines supplémentaires seront livrées courant de l’année, ce qui portera leur nombre à six) – et que le gouvernement subventionnera l’achat de huit appareils éthylotests électroniques anti-démarrage, l’essentiel pour Cynthia Ligeard, qui revient de Maré et sera à Lifou en fin de mois, repose sur la sensibilisation et la prévention. Sur le terrain. « Nous devons nous rapprocher le plus possible de la population, travailler avec les maires en nous appuyant sur les autorités coutumières et religieuses et les associations, pour, petit à petit, arriver à un maillage le plus étroit possible. »

Pas de conducteur héros ou caïd

Par ailleurs, deux campagnes de communication seront lancées dans les prochains mois, dont l’une, au cours du second semestre, axée sur les conséquences des comportements délinquants sur la route (souffrance des proches, d'une autre famille, handicap…). Enfin, une charte de déontologie devrait bientôt circuler à destination des concessionnaires, pour qu’ils ne financent plus de publicités encensant le conducteur “héros” ou “caïd”. « L'idée est de casser cette image, de ne plus utiliser de langage guerrier. »

 

Le Sécuribus dispose d’un éventail d’outils pédagogiques, comme un simulateur d’accident « autochoc », des lunettes simulant la vision sous l’empire de l’alcool ou du cannabis, ou une piste d’éducation routière.

Le Sécuribus dispose d’un éventail d’outils pédagogiques, comme un simulateur d’accident « autochoc », des lunettes simulant la vision sous l’empire de l’alcool ou du cannabis, ou une piste d’éducation routière.

 

 

Cynthia Ligeard, en charge de la sécurité routière au gouvernement, a entamé une tournée de sensibilisation dans les communes.

Cynthia Ligeard, en charge de la sécurité routière au gouvernement, a entamé une tournée de sensibilisation dans les communes.

 

 

 

Les participants

Une quinzaine d’acteurs, et autant de stands, ont animé l’opération « Jeudi de la route ». Deux directions du gouvernement, la DITTT et la DSCGR (Sécurité civile) ; les polices nationale et municipale et la Gendarmerie ; les associations et acteurs du secteur comme l’Union des pompiers 988, la Prévention routière, Antinéa, Vivre sans dépendance, le Collectif « Contre la délinquance en Nouvelle-Calédonie » (Je suis Aurélie), le Syndicat mixte des transports urbains du Grand Nouméa (SMTU), des étudiants infirmiers, 
ou encore un pôle automobile et un pôle moto.

 

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L’heure des bilans

Le bilan de l'année 2016 est de 45 accidents mortels, ayant induit 51 tués et 48 blessés dont 41 hospitalisés. Si l’on enregistre 66 accidents corporels et 98 blessés de moins qu’en 2015, le nombre de vies fauchées sur la route augmente d’une unité par rapport à l’exercice précédent. 17 victimes, soit un tiers d’entre elles, avaient entre 25 et 34 ans, et 12 entre 18 et 24 ans. 74 % des personnes tuées circulaient dans une voiture, 14 % en deux roues et 10 % étaient des piétons. 23 des 45 accidents mortels ont eu lieu le week-end. On note la présence d’alcool et/ou de stupéfiants dans 91 % des accidents mortels (!!!), une vitesse excessive ou inadaptée dans 69 % des cas et un défaut de permis à 38 %. Un autre chiffre choc : 82 % des victimes n’avaient pas attaché leur ceinture de sécurité ! En 2016, comme en 2015, le coût des accidents corporels s’élève à quelque 31 milliards de francs. L’année 2017 a démarré sur un tempo hélas très soutenu. Au 19 mars, le bilan très provisoire est déjà de 11 accidents mortels, pour 14 tués et 8 blessés.

 

Plusieurs directions du gouvernement engagées

- La DITTT (direction des Infrastructures, de la topographie et des transports terrestres) dispose d’un service entièrement dédié à la sécurité routière et participe à la formation et à la sensibilisation de la population par des actions de terrain (Sécuribus, interventions en collèges et lycées, en entreprises...).


- La DTE (direction du Travail et de l’emploi) organise tous les ans, le 28 avril, la Journée de la sécurité et de la santé au travail. En 2016, quatre matinées de la prévention ont été consacrées aux conduites addictives. En fin d’année, une sensibilisation particulière à l’intention des chefs d’entreprise est effectuée sur le thème « alcool et pot de fin d’année ». 


- La DENC (direction de l’Enseignement) s’investit chaque année dans la lutte contre l’insécurité routière, tant auprès des élèves que par la formation initiale ou continue des enseignants. 


- Le vice-rectorat délivre des attestations scolaires de sécurité routière aux classes de 5e et 3e. Il répond également aux initiatives de certains établissements pour sensibiliser les élèves aux risques routiers (brigade des collégiens à Lifou, lycée Petro-Attiti, lycée Père-Guéneau de Bourail).

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