La régulation du fret aérien sous contrôle
Le gouvernement a créé une cellule dédiée au fret maritime et aérien, ce dernier étant particulièrement déstabilisé par la pandémie de Covid-19. Cette décision a permis de fluidifier l’acheminement des marchandises vers et depuis la Nouvelle-Calédonie en faveur des acteurs économiques et de la population calédonienne.
« Depuis le début de la crise sanitaire, la direction des Affaires économiques suit l’approvisionnement du marché calédonien afin d’alerter sur d’éventuelles ruptures en matières premières ou en biens de consommation, rappelle Éric Backès, directeur de la DAE. Cette surveillance, ainsi que les remontées des entreprises, ont révélé des problématiques au niveau de l’acheminement des marchandises par avion ». Depuis la suspension des vols internationaux réguliers, le fret aérien est en effet dépendant des vols de rapatriement décidés par le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie et opérés par la compagnie Aircalin qui a été réquisitionnée. Pour des raisons de réactivité ou de volumes, un certain nombre de produits ne peuvent être acheminés par bateau et nécessite de recourir à la voie aérienne. En particulier les traitements médicaux, les colis postaux "express" ou encore les denrées alimentaires qui doivent voyager à une certaine température. « Avec la crise, plus de 100 tonnes de fret étaient bloquées à l’aéroport de Roissy-Charles de Gaulle, signale Éric Backès. Il était nécessaire de remettre de l’ordre pour éviter que des commandes de livres passent avant des traitements médicaux urgents ! »
Cellule multipartenariale
Le gouvernement a donc mis en place une cellule dédiée au fret qui vise à mieux coordonner l’acheminement des marchandises vers et depuis la Nouvelle-Calédonie en réunissant l’ensemble des acteurs concernés. Ainsi, depuis le 11 mai, les représentants des services administratifs (DAE, douanes, direction de l’Aviation civile, direction des Affaires sanitaires et sociales), d’Aircalin, de l’État, de la CCI, des distributeurs, des importateurs et des transitaires se mettent autour de la table pour exposer les problématiques, définir les grands principes et les objectifs. « Cette cellule s’appuie sur un poste de commandement opérationnel (PCO) composé d’agents de la DAE qui sont chargés de régler, au quotidien, les problématiques de fret selon les priorités posées par le gouvernement », précise le directeur de la DAE. Un agent de la direction de la Sécurité civile et de la gestion des risques (DSCGR) fait, quant à lui, le lien avec le centre des opérations du gouvernement qui pilote la gestion de crise.
Priorisation des marchandises
La première décision de la cellule fret a été de faire adopter un schéma de priorisation pour l’acheminement des marchandises par les compagnies aériennes et les transitaires (lire l’encadré). « Cette priorisation a été une très bonne chose. Elle repose sur les besoins du territoire plutôt que sur des critères uniquement commerciaux ou d’affinités opérationnelles. La mise en place d’une troisième rotation (cargo, ndlr) par semaine, et donc de capacités supplémentaires, a aussi facilité la régulation du fret », souligne Arnaud Gervais. Le directeur commercial et marketing d’Aircalin, membre de la cellule fret, voit dans cette organisation « une mise en cohésion qui fédère les acteurs ».
La cellule via son PCO fret a notamment pu débloquer des situations urgentes telles que l'acheminement de traitements de chimiothérapie ou encore de pièces de rechange pour le laboratoire d'analyses du Centre hospitalier Nord.
Embarquement des marchandises
Le gouvernement a priorisé l’embarquement du fret aérien par grande typologie de marchandises :
1) médicaments, traitements et dispositifs médicaux, matériel, équipements et fournitures pour les établissements sanitaires et de soins ;
2) matériel et outillage nécessaires au dépannage d’une chaîne de production d’une entreprise, d’un établissement sanitaire ou d’un opérateur stratégique (eau, électricité, etc.) sur validation de la DAE ;
3) fret postal et sous statut « express » (DHL, UPS, Fedex, Chronopost) ;
4) denrées alimentaires périssables à température dirigée ;
5) fournitures ou marchandises indispensables pour le maintien de l’activité d’une entreprise en grande difficulté (sur validation de la DAE) ;
6) denrées alimentaires périssables ;
7) pièces de rechange pour véhicules, aéronefs et bateaux à usage professionnel ou des services publics ;
8) autres marchandises.