Cap sur le parcours éducatif « Mer »
Sous l’impulsion d’Érick Roser, vice-recteur, directeur général des enseignements, les acteurs du monde éducatif et de l'économie maritime ont signé une convention, vendredi 1er avril, pour mettre en place un parcours éducatif « Mer ». Objectif : former et renforcer la culture maritime des jeunes Calédoniens afin de répondre aux défis de la croissance bleue.
La zone maritime représente plus de 98,5 % de l’espace territorial de la Nouvelle-Calédonie. Or, la mer a longtemps été considérée comme un facteur d’isolement par les Calédoniens, résolument plus tournés vers la terre. « Les représentations se limitent souvent à la partie visible, comme la pêche ou le transport », a expliqué le vice-recteur Érick Roser. « Les Calédoniens ne mesurent pas toujours les richesses, les fragilités, les enjeux, ou encore le potentiel économique de l’environnement maritime. » Ce constat a conduit le vice-rectorat à mettre en place un partenariat avec le cluster maritime de Nouvelle-Calédonie, à vocation de développement économique maritime durable, et le cluster comité 3E, favorisant l’égalité des genres dans l’éducation et l’entreprenariat. « Nous souhaitons développer une véritable empathie et former des adultes qui auront une vision écoresponsable de la mer », a poursuit Érick Roser. Car pour comprendre, rien de tel que d’être ému.
Des ambassadeurs de la mer
Trois lycées du Grand Nouméa (Anova, Dick-Ukeiwé et Lapérouse) ont été choisis pour mettre en place le parcours éducatif « Mer » en 2022. Conçu comme une véritable immersion dans le monde maritime, il doit permettre de former 30 jeunes « ambassadeurs » de la mer, grâce à des enseignements dédiés les mercredis après-midi. Les élèves de seconde qui suivront ce cursus participeront à des « classes Mer », pendant lesquelles ils pourront « découvrir in concreto des métiers dont ils ne perçoivent pas la diversité et qui ne se limitent pas au travail de marin » a annoncé le vice-recteur. La Nouvelle-Calédonie bénéficie d’une économie bleue qui recouvre des domaines très variés. Néanmoins « elle a du mal à recruter dans ce domaine », a expliqué Philippe Darrason, président du cluster maritime, qui a signé la convention au nom des acteurs économiques du secteur. « Les jeunes doivent être sensibilisés, et formés pour acquérir des connaissances et des savoir-faire professionnalisants, et ainsi être acteurs du monde de l’économie bleue. »
Une approche systémique
Le parcours éducatif « Mer » est aussi l’occasion de mutualiser les axes stratégiques en portant les valeurs d’égalité. En effet, les filières maritimes sont, encore aujourd’hui, particulièrement masculines. À l'échelle de la planète, seulement 19 % des métiers de la mer sont occupés par des femmes (24% en Nouvelle-Calédonie). Or « les jeunes filles sont de plus en plus inspirées par le milieu marin », a indiqué Véronique Mollot, présidente du cluster Comité 3E (Éducation et égalité à l'école), qui a signé la convention. « Parmi les volontaires inscrits au parcours éducatif « Mer », 80 % sont des jeunes femmes », a-t-elle poursuivi. Le cluster Comité 3E, dont la présidente d’honneur est Isabelle Champmoreau, réunit des acteurs du monde éducatif de la société civile en vue de promouvoir les principes égalitaires et la mixité des filières de formation. Il a d’ailleurs initié, avec le gouvernement et le vice-rectorat, et l’appui du Cluster Maritime, un collectif dédié à la mer « les Elles des lagons », qui valorise le parcours de femmes porteuses de la diversité des métiers du maritime. De quoi susciter des vocations féminines.