La stratégie calédonienne du changement climatique en action

La stratégie calédonienne du changement climatique en action

07 mars 2025

Environnement et énergie

Jérémie Katidjo Monnier a annoncé les prochaines étapes de la stratégie calédonienne du changement climatique, en présence des partenaires au service Météo et climat.

Jérémie Katidjo Monnier a annoncé les prochaines étapes de la stratégie calédonienne du changement climatique, en présence des partenaires au service Météo et climat.

Jérémie Katidjo-Monnier, membre du gouvernement chargé du secteur de la transition écologique et du changement climatique, a présenté ce vendredi 7 mars, les prochaines étapes de la stratégie calédonienne du changement climatique. L’occasion de revenir sur les grands axes de ce plan d’envergure, ainsi que sur les moyens mobilisés, à travers notamment l’appui de l’Agence française de développement (AFD).

Dans un contexte où les effets du changement climatique s’accentuent, la Nouvelle-Calédonie souhaite faire de l’adaptation au changement climatique une priorité, en se dotant d’un cadre d’action et de gouvernance dédié à cette problématique, conformément au vœu du Congrès du 23 décembre 2019.

Création de la stratégie calédonienne du changement climatique

En 2024, le gouvernement a réalisé un état des lieux de toutes les initiatives liées au climat engagées sur le territoire. Puis, un vaste processus de consultation s’est engagé, mobilisant l’ensemble des acteurs institutionnels, associatifs, économiques et sociaux.

A l’issue de ce processus, le premier Forum calédonien du changement climatique s’est tenu en avril 2024, réunissant plus de 400 participants, dont une part importante de jeunes, démontrant la volonté d’agir collectivement face au changement climatique.

Myriam Vendé-Leclerc, chargée de mission animation de la stratégie calédonienne d'adaptation au changement climatique

Myriam Vendé-Leclerc, chargée de mission animation de la stratégie calédonienne d'adaptation au changement climatique.

Ce processus a permis d’élaborer la stratégie calédonienne du changement climatique, adoptée par le gouvernement le 11 septembre 2024 sous la forme d’une délibération qui sera bientôt examinée par le Congrès.

Les problématiques liées au changement climatique sont transversales, elles touchent tous les secteurs, et tous les acteurs. Dès lors, il est essentiel que tous travaillent à la même table. « La stratégie nous offrira un cadre législatif de concertation qui permettra à chacun, dans le respect de ses compétences, de partager les travaux et les avancées sur le changement climatique », a déclaré le membre du gouvernement.

La stratégie sera mise en œuvre par le Comité calédonien du changement climatique, composé des acteurs institutionnels, d’un comité scientifique et de commissions sectorielles qui déclineront les enjeux d’adaptation dans tous les secteurs économiques et sociaux :

  • agriculture et transition alimentaire ;
  • infrastructures et bâtiments ;
  • planification territoriale et aménagement ;
  • préservation des écosystèmes ;
  • école, monde du travail et santé.

Une commission sur les données climatiques sera également créée, considérant leur importance dans la prise de décisions pour l’avenir.

Consortium des experts issus de différents cabinets de conseil.

Consortium des experts issus de différents cabinets de conseil.

 

Par ailleurs, le Forum calédonien du changement climatique, ouvert au grand public, continuera d’être organisé tous les ans afin de réunir l’ensemble des acteurs, enrichir la stratégie d’adaptation et suivre sa mise en œuvre de manière concertée. La deuxième édition se tiendra avant la fin de l’année 2025.

Le soutien technique de l’Agence française de développement (AFD)

La Nouvelle-Calédonie bénéficiera aussi du soutien de l’AFD, à travers une assistance technique pour établir un diagnostic des vulnérabilités des secteurs économiques et sociaux, identifier des priorités sectorielles d’adaptation et élaborer un plan d’action détaillant des mesures opérationnelles pour l’adaptation aux changements climatiques.

Virginie Bleitrach, directrice régionale Océan Pacifique de l’AFD.

Virginie Bleitrach, directrice régionale Océan Pacifique de l’AFD.

 

Dotée d’un montant de 24 millions de francs sur deux ans, cette assistance technique permettra l’intervention d’une équipe de consultants spécialisés en appui du Service météo et climat de la Nouvelle-Calédonie, dans le cadre de ses nouvelles missions liées à l’adaptation au changement climatique.

Thomas de Gubernatis, directeur de l’agence de Nouméa de l’AFD

Thomas de Gubernatis, directeur de l’agence de Nouméa de l’AFD.

 

Cet appui s’inscrit dans le cadre du projet CLIPSSA (Climat du Pacifique, Savoirs locaux et Stratégies d’adaptation), co-financé par l’AFD, l’institut de recherche et de développement (IRD) et Météo-France. Ce projet repose sur 3 piliers :

  1. développer des données scientifiques sur le climat futur du Pacifique Sud (jusqu’à 2100) à l’échelle des territoires insulaires ;
  2. analyser les impacts sectoriels sur l’agriculture et l’eau et les mettre en perspective avec les savoirs locaux ;
  3. appuyer la formulation de stratégies du changement climatique.
Frédéric Atger, directeur interrégional Météo France en Nouvelle Calédonie et à Wallis-et-Futuna

Frédéric Atger, directeur interrégional Météo France en Nouvelle Calédonie et à Wallis-et-Futuna.

 

Grâce à la production de simulations climatiques inédites à haute résolution pour l’ensemble du Pacifique Sud et à très haute résolution à l’échelle de la Nouvelle-Calédonie, le territoire disposera d’une meilleure connaissance de l’évolution du climat en termes de vagues de chaleur, de précipitations, de sécheresses et d’activité cyclonique et ce, sur une période allant de 2020 à 2100.

Signature entre le gouvernement et l’AFD

Signature entre le gouvernement et l’AFD.

 

Le projet CLISPSSA

CLIPSSA est un projet de recherche financé par Météo-France, l’IRD et l’AFD. Il vise à améliorer les connaissances sur les évolutions possibles du climat de la Nouvelle-Calédonie, de Wallis-et-Futuna, de Polynésie française et du Vanuatu sous l’effet du réchauffement global.

Ces travaux reposent notamment sur des simulations climatiques réalisées sur les supercalculateurs de Météo-France à Toulouse.

Des recherches sont également menées en sciences humaines et sociales sous l’égide de l’IRD pour mieux comprendre comment les populations de ces quatre archipels appréhendent les variations du climat d’aujourd’hui et quels sont les savoirs et les pratiques locales qui sont mobilisés pour faire face aux aléas climatiques.

CLIPSSA se nourrit des échanges entre les différentes disciplines scientifiques. À la jonction entre l’étude du climat et les sciences humaines et sociales, une équipe de chercheurs est dédiée à la modélisation des impacts du climat sur les pratiques agricoles et l’utilisation de l’eau dans les différents systèmes agricoles qui façonnent nos paysages océaniens.

CLIPSSA est un projet scientifique tourné vers l’action et l’appui aux décideurs. Les nouvelles données produites faciliteront la formulation de stratégies d’adaptation et le développement de plans d’action d’adaptation face au changement climatique à Wallis-et-Futuna, en Polynésie française, en Nouvelle-Calédonie et au Vanuatu.

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