Les “blue boats” démantelés
Ce jeudi 7 décembre, Jean-Louis d’Anglebermes, vice-président du gouvernement, a participé à la visite du chantier de déconstruction des blue boats vietnamiens, organisée par le haut-commissaire de la République Thierry Lataste.
Depuis juin 2016, seize navires de pêche vietnamiens en situation de pêche illégale dans notre Zone économique exclusive (ZEE) ont été arraisonnés par les Forces armées de Nouvelle-Calédonie (Fanc). Six d’entre eux ont été confisqués par décision de justice, et les capitaines condamnés à des peines de prison allant de 8 à 12 mois.
La justice a par ailleurs validé la saisie, par le service des Affaires maritimes de la Nouvelle-Calédonie, des produits de la pêche réalisée en infraction et leur vente au plus offrant, pour un montant total de 27 millions de francs (sans tenir compte de la dernière affaire jugée le 5 décembre).
Une vente pour financer la destruction des navires
Cette somme a pu être mobilisée pour payer l’ensemble des frais relatifs à la gestion des navires, et surtout à leur destruction. Les opérations de dépollution selon les règles environnementales, de remise à flot, de démantèlement, etc. ont été confiées à des entreprises locales. Le principal chantier, la découpe du navire, le tri des déchets et leur recyclage, a été attribué à l’Association pour la formation professionnelle des adultes (AFPA) dans le cadre d’ateliers d’insertion.
Le reliquat du produit de la vente des holothuries a été reversé aux collectivités impliquées : la Province Nord, qui a perçu une subvention de 4,8 millions de francs pour l’acquisition de matériels de radiocommunication et de sécurité au profit des navires de pêche des Bélep ; et les services du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie qui ont bénéficié, pour un montant de 2,4 millions, d’un équipement d’analyse de la fréquentation des sites sensibles du Parc naturel de la mer de Corail.
Mobilisés contre la pêche illégale
Pour lutter contre la pêche illégale des holothuries (et le trafic d’ailerons de requins, comme on l’a vu tout dernièrement) à laquelle sont confrontés l’ensemble des pays du Pacifique Sud, l’État a déployé des efforts importants en termes de surveillance aérienne et de contrôle en mer. Il a également décidé d’apporter une réponse ferme et rapide aux infractions constatées, en réduisant le nombre de jours entre l’arrestation et la sanction judiciaire : six jours seulement lors de la dernière affaire entre l’interception des deux blue boats et la condamnation par le tribunal correctionnel des capitaines à un an de prison ferme.
De son côté, le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie appuie l’action de l’État par la mise à disposition de ses services dans la gestion matérielle des déroutements de navires (Affaires sanitaires, vétérinaires, maritimes, Sécurité civile). Enfin, l’Union européenne a engagé une procédure à l’encontre du Vietnam pour l’inciter à lutter plus efficacement contre la pêche illégale. À défaut de résultats concrets, le marché européen sera fermé aux importations d’origine vietnamienne.