Premier classement des eaux de baignade
Un classement officiel des eaux de baignade en zone côtière a été établi pour la première fois par la direction des Affaires sanitaires et sociales (DASS). Globalement, leur qualité est satisfaisante, mais cet outil d’information doit inciter les communes à apporter des améliorations.
Cet état des lieux inédit s’appuie sur les résultats d’analyses collectés dans le cadre du contrôle des eaux de baignade par la direction des Affaires sanitaires et sociales sur quatre saisons balnéaires consécutives (de novembre à avril)*. À raison d’un prélèvement au minimum par mois, 64 points – sur des plages, des îlots ou des baies – sont concernés sur l’ensemble du territoire, dont 21 à Nouméa. « Le contrôle de la qualité de l’eau s’effectue sur des paramètres bactériologiques. Les principales mesures concernent les indicateurs de contamination fécale, à savoir Escherichia coli et entérocoques intestinaux », détaille Muriel Hagen, chargée d’études au bureau Santé environnement de la DASS.
En fonction de plusieurs valeurs seuils, les eaux de baignade ont été classées dans quatre catégories : excellente qualité, bonne, suffisante et insuffisante. Un peu moins de dix lieux n’ont pu être qualifiés à ce jour en raison d’un manque de données, mais le seront lors de la mise à jour du classement désormais annuelle. « Certaines eaux de baignade ont connu des dépassements de seuils plus ou moins importants. Cela n’arrive pas tous les jours, mais cela signifie que l’eau de baignade sur ces sites est de qualité variable. Il faut être plus vigilant et la mairie concernée peut décider de fermer la plage à la baignade s’il y a un risque pour la santé des baigneurs », explique Muriel Hagen.
Accompagnement
Au-delà de l'aspect informatif, les autorités sanitaires souhaitent que ce classement renforce « la prise de conscience » au sein des municipalités afin qu’elles prennent les mesures nécessaires pour améliorer les eaux de baignade. « Chaque dépassement de seuil impacte directement le classement de la qualité des eaux de baignade sur les trois années suivantes. Que ce soit en zone urbaine ou en Brousse, tant qu’il y aura des rejets sources de contamination sur les plages, il y aura des conséquences sur la qualité des eaux », poursuit la chargée d’études. Le rôle de la DASS est aussi d’accompagner les communes dans la mise en place d’outils pour gérer les problèmes sanitaires. « Établir un profil des eaux de baignade consiste par exemple à identifier tout ce qui est rejeté sur la plage et dans les eaux, puis de proposer des pistes d’actions afin de limiter voire d’éliminer, à terme, ces rejets polluants », souligne Muriel Hagen. La commune de Koné a réalisé ce profil avec l’aide de la DASS pour la plage de Foué, tandis que la mairie du Mont-Dore en a fait la demande pour la plage des Piroguiers.
Le prochain classement des eaux de baignade en zone côtière sera disponible au premier trimestre 2017.
* Le classement 2015, ainsi que les résultats d’analyse mensuels des eaux de baignade en mer, sont disponibles sur le site de la DASS
Définition
Selon la réglementation de 2010 relative à la qualité des eaux de loisirs sur laquelle s’appuie la direction des Affaires sanitaires et sociales, il faut entendre par eau de baignade « toute eau de surface dans laquelle un grand nombre de personnes sont amenées à se baigner et dans laquelle la baignade n’est pas interdite ou déconseillée de façon permanente ».
Les bassins à l'inspection
Dans le cadre du contrôle des eaux de loisirs, la DASS inspecte également les piscines à usage collectif, tant au niveau des installations qu'au niveau de la qualité des eaux. Environ 100 bassins font ainsi l'objet de prélèvements tout au long de l'année, pendant la période d’ouverture de l’établissement : piscines municipales, de crèches, d'hôtels, de remise en forme, de résidences... Le contrôle de la qualité de l’eau s’effectue sur quatre paramètres bactériologiques et sur des paramètres physico-chimiques (pH, chlore, stabilisant, brome). « Depuis la réglementation votée en 2010, nous constatons avec satisfaction une très nette amélioration de la qualité de l’eau des piscines à usage collectif. À ce jour, 95 % des prélèvements ne présentent pas de risques sanitaires et la DASS a autorité pour fermer un bassin jusqu’au rétablissement de la situation », indique Muriel Hagen. Les autorités sanitaires ont effectué un important travail d’accompagnement auprès des établissements pour arriver à ce résultat : formations, intervention d’un “expert pisciniste”, élaboration de guides…