Singapour : une moisson d’opportunités
48 heures chrono. C'est le temps qu'aura duré le déplacement de la délégation calédonienne, composée de représentants d’Aircalin, d’Airbus, de Nouvelle-Calédonie Tourisme (NCT), du gouvernement, du Congrès ainsi que de journalistes, les 2 et 3 juillet derniers à Singapour, à l'occasion du premier vol commercial d'Aircalin entre la Nouvelle-Calédonie et la cité-Etat, située au cœur de l'Asie du Sud-Est.
Le vol SB700 et ses 228 passagers ont été accueillis à l'aéroport de Changi, le 1er juillet dans la soirée, par un « salut aquatique », ce rituel qui voit les avions, lors d'une première, passer sous une arche formée de jets d'eau projetés par des camions de sapeurs-pompiers.
Promotion de la destination Nouvelle-Calédonie
À la sortie de l’appareil, la délégation calédonienne, emmenée notamment par Gilbert Tyuienon, membre du gouvernement chargé des transports, et Mickaël Forrest, chargé notamment de la promotion internationale du tourisme, a été conviée à une cérémonie d’accueil. Les autorités de Singapour, notamment Monsieur Keng, du ministère des transports, et Monsieur Lee, PDG de l'aéroport de Changi, ont salué la reprise de la rotation aérienne entre les deux pays, ainsi que les perspectives qu'ouvre cette ligne en matière de tourisme et d’activités économiques. Des opportunités saluées, en écho, par Didier Tappero, directeur général d'Aircalin, et Marc Abensour, ambassadeur de France à Singapour.
La matinée du 2 juillet a été consacrée à la présentation aux médias de Singapour des potentialités touristiques et naturelles du pays par Nouvelle-Calédonie Tourisme. Avec l’objectif affiché de convaincre un millier de Singapouriens à choisir le Caillou pour leurs vacances d'ici la fin de l'année, et 6000 par an d'ici à 2025.
La matinée s'est poursuivie par la visite de l'aéroport de Changi et notamment du Jewell, ce centre commercial flambant neuf, rendu célèbre par une cascade en forme de vortex qui tombe au cœur du bâtiment depuis la verrière située 40 mètres plus haut. Au-delà de la prouesse architecturale, le Jewell attire en moyenne 300 000 personnes par jour, des passagers en transit, mais aussi des consommateurs locaux avec leur famille, le lieu proposant boutiques, restaurants, jeux pour enfants et animations.
Opportunités économiques
En tout début d’après-midi, la délégation calédonienne a rejoint le centre de formation d'Airbus, le Airbus Asia Training Center, situé à proximité de l'aéroport de Changi. C'est là, dans ce qui est le plus grand « training center » de l'avionneur, plus important même que le site historique de Toulouse, qu'Aircalin et Airbus ont signé le contrat de formation des pilotes de la compagnie à l'hibiscus.
Avec ses dix simulateurs de vols (deux d’A320, deux d’A330, un d’A380, quatre d’A350 et un d’ATR 72-600), ce centre de formation est une alternative avantageuse à celui de Nandi, à Fidji, et permet d’éviter un déplacement jusqu’en métropole aux pilotes pour s'acquitter de l’obligation réglementaire de formation.
Étape suivante de ce premier jour de visite : la réunion de travail à l'ambassade de France entre la délégation calédonienne et les services de l’Etat à Singapour (Business France) L'occasion d'esquisser le champ des possibles en matière d'opportunités économiques et touristiques (lire encadré, ci-dessous). Deux heures de discussions qui se sont clôturées par l'échange de cadeaux à la résidence de l'ambassadeur de France.
La matinée du second jour a été l'occasion de faire un point détaillé sur les pistes de partenariats, avec une conférence de presse de Gilbert Tyuienon, puis de visiter l'ancienne cour suprême de Singapour, aujourd'hui transformée en musée, avec notamment, une salle dédiée à l'émancipation de la colonie et à la présentation de documents relatifs à la constitution du jeune État.
Après un déjeuner dans un snack local, la délégation calédonienne a repris la route de l'aéroport de Changi, avant de s’envoler pour Nouméa, au terme d'un vol, à bord de l’A330 neo Luengöni, un peu plus court qu'à aller, soit 8h30 au lieu de 9 heures, plus de trente ans après la dernière liaison aérienne sous les couleurs de la compagnie UTA.
À l’arrivée à l’aéroport de Tontouta, le groupe de sept journalistes et influenceurs de Singapour a été accueilli par un geste des coutumiers de l’aire Djubéa-Kapumë et par les danses de la troupe Wetr Kréation. Avant de partir pour une semaine de découverte du Caillou.
Des filières à l’export et des partenariats
Selon Gilbert Tyuienon, porte-parole du gouvernement, un certain nombre de filières ont été identifiées à l’export, à commencer par celles qui concernent « l’économie bleue avec les crevettes bleues, le thon blanc et les holothuries, des mets d’exception en Asie ».
D’autres pistes ont été́ évoquées lors de la réunion de travail à l’ambassade de France, dans le secteur agroalimentaire notamment, avec un approvisionnement en légumes, en particulier le squash. Les importateurs locaux sont également intéressés par la vanille, le santal, le miel et le café.
Des potentialités existent aussi dans le domaine des technologies, notamment autour de la communauté French Tech de Singapour, de la Chambre de commerce, des organismes de recherche (CNRS, CEA, Inserm), et de la communauté fédérée de chercheurs et de scientifiques (French Lab).
D’autres points de convergence ont été évoqués sur la formation, l’innovation, les questions de santé (notamment le projet Wolbachia contre la dengue), le tourisme vert ou la lutte contre le réchauffement climatique. La Nouvelle-Calédonie pourrait également devenir partenaire du prochain Voilah! France Singapore Festival, évènement annuel illustrant la proximité entre la France et Singapour.