Une taxe sur le sucre pour lutter contre l’obésité

Une taxe sur le sucre pour lutter contre l’obésité

10 décembre 2019

Santé et social Économie

La taxe sur le sucre doit inciter les consommateurs à acheter moins de produits sucrés et encourager les fabricants à améliorer la composition de leurs produits.

La taxe sur le sucre doit inciter les consommateurs à acheter moins de produits sucrés et encourager les fabricants à améliorer la composition de leurs produits.

Lors de sa réunion hebdomadaire, le gouvernement a examiné un avant-projet de loi du pays qui prévoit d’appliquer une taxe sur certains produits sucrés. Prévue dans le plan de santé Do Kamo et annoncée dans la déclaration de politique générale du gouvernement, cette mesure complètera l’arsenal de combat contre l’obésité et le diabète.

Sodas, jus de fruit, sirops, glaces, bonbons, chocolat… Ces produits devraient être prochainement soumis à une taxe calculée sur la quantité de sucre qu’ils contiennent. Un signal fort adressé aux populations pour qu’elles adoptent un comportement plus protecteur de leur santé, mais aussi aux producteurs pour qu’ils diminuent la quantité de sucre présente dans leurs produits.

Cette taxe a vocation à lutter contre l’obésité et sa conséquence majeure et irréversible, le diabète. « Un fléau important en Nouvelle-Calédonie face auquel il est urgent d’agir », a déclaré le porte-parole du gouvernement Christopher Gygès.

À l’origine de maladies graves et pourtant évitables

Les chiffres sont en effet alarmants. La Nouvelle-Calédonie compte déjà 14 000 diabétiques de type 2 pris en charge en longue maladie. Et l’on sait que, compte tenu des données actuelles, les statistiques ne feront qu’augmenter dans les années à venir puisque deux enfants de 12 ans sur cinq sont aujourd’hui en surcharge pondérale. Un tiers des 6 à 9 ans consomme quotidiennement des boissons sucrées (36 % pour les 18-24 ans) et un jeune sur cinq déclare boire plus de boissons sucrées que d’eau dans la journée.

Des constats qui pèsent lourd sur la société, ainsi que sur le budget de la santé avec un coût estimé à 7,7 milliards de francs en 2017 pour les soins courants du diabète de type 2, hors hospitalisation et Evasan.

L’ASS percevra le produit de la taxe

Cet avant-projet de loi du pays doit maintenant être soumis au Conseil d’État. « À son retour, a indiqué Christopher Gygès, une délibération fixant le taux de la taxe sera proposée. Le rendement de cette mesure fiscale pourra alors être estimé. Ces recettes nouvelles seront consacrées principalement à l’Agence sanitaire et sociale pour financer des campagnes de prévention du surpoids et du diabète, et dans une moindre mesure, aux comptes sociaux. » 

À noter que l’entrée en vigueur de cette taxe s’accompagnera d’un arrêté relatif à l’étiquetage nutritionnel afin d’informer les consommateurs du niveau de sucre présent dans les aliments.

* Chiffres de l’Agence sanitaire et sociale.

 

 

Les produits visés par la taxe

La taxe sera applicable sur :
- les boissons qui contiennent du sucre, ajouté ou non (jus de fruits, sirops, eaux minérales ou gazéifiées additionnées de sucre, bières sans alcool) ;
- les boissons lactées contenant du sucre ;
- les préparations, concentrées ou déshydratées, permettant la reconstitution de boissons contenant du sucre ;
- les crèmes glacées et sorbets ;
- les confiseries ;
- le chocolat et les préparations à base de cacao.

Ne seront pas concernés : les boissons et préparations sucrées médicales, les boissons et produits exclusivement édulcorés, les biscuits, gâteaux et préparations pour gâteaux.

Bien manger, dès le plus jeune âge

Le gouvernement a également attribué 38,3 millions de francs à 45 crèches et garderies afin de contribuer à l’amélioration de la qualité des repas servis aux enfants. Cette décision fait suite à une demande du Conseil calédonien de la famille. Les établissements aidés doivent s’engager dans une démarche qualitative nutritionnelle : élaboration des menus par un professionnel, respect de la saisonnalité des produits, promotion d’une alimentation équilibrée, respect des rythmes alimentaires, etc. L’aide financière est établie pour un trimestre sur une base forfaitaire de 369 francs par repas délivré.
« Il s’agit d’une aide importante pour le gouvernement dans la période actuelle, qui illustre notre volonté de favoriser le bien-manger dès la petite enfance », a souligné le porte-parole du gouvernement.

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