Une brigade pour la prévention de la délinquance juvénile
La première brigade de prévention de la délinquance juvénile en Nouvelle-Calédonie a été inaugurée officiellement le 10 juillet, à la caserne Bailly de Normandie. Composée de six personnes, cette unité de gendarmerie de terrain sensibilise les jeunes de 13 à 15 ans aux addictions, aux incivilités ou encore au harcèlement afin d’éviter qu’ils ne basculent dans la délinquance ou la récidive.
Membres du commandement de la gendarmerie nationale, élus et parlementaires étaient présents en nombre pour cette inauguration très attendue. « Cette brigade est une chance pour la Nouvelle-Calédonie et sa jeunesse, a indiqué le président du gouvernement Philippe Germain. Elle vient compléter notre dispositif de prévention de la délinquance qui repose sur deux axes forts : le service civique d’une part et, d’autre part, la coordination des moyens des collectivités et de l’État dans le cadre d’un plan territorial quinquennal de prévention de la délinquance, qui permettra de mener des actions complémentaires, organisées et donc plus efficaces pour lutter contre les addictions, les violences, les vols, etc. »
Une brigade de terrain
Quarante-quatrième brigade de ce genre à voir le jour en France (Métropole et Outre-mer), ce dispositif a déjà fait les preuves de son efficacité. Sa version calédonienne est composée de six personnes : quatre Calédoniens et deux Métropolitains ayant déjà exercé dans de telles structures. Créée en février 2017, elle arpente les collèges depuis mi-avril pour semer la bonne parole auprès des jeunes, dans le cadre d’une convention signée avec le vice-rectorat.
« En 2016, 2 130 mineurs ont été mis en cause dans des faits de délinquance, principalement pour des vols. 43 % d’entre eux sont âgés de 13 à 15 ans : cette tranche d’âge constitue donc notre cœur de cible », explique l’adjudante Céline Cuvillier, à la tête de la brigade. Une cible fragile et directement concernée par les thématiques proposées – et élaborées selon les besoins de prévention des établissements –, à savoir : incivilités et violences, harcèlement, internet et ses dérives, justice des mineurs, dangers de l’alcool.
Echanger et dialoguer
« Ces sujets sont des entrées en matière qui permettent de lancer la discussion avec les jeunes, de créer l’occasion de leur transmettre des savoirs, des valeurs, poursuit l’adjudante. Pour certains, c’est la première fois qu’on leur parle de ce que ressentent les victimes, des risques encourus pour faits de délinquance ou simplement de ce qui est mal... Se mettre à la place d’un élève harcelé ou apprendre qu’un casier judiciaire non vierge compromet l’accès à certaines professions peut provoquer un déclic qui modifiera un comportement. »
Empathie, pédagogie et psychologie sont les outils de ces gendarmes pas comme les autres chargés de prévenir la primo-délinquance et de lutter contre la récidive des mineurs.
Aux côtés de la DPJEJ
En complément de ces actions programmées dans les collèges, la brigade pourra aussi intervenir à la suite d’incidents survenus en milieu scolaire, mais aussi hors des établissements pour des interventions plus ludiques. Elle sera notamment un partenaire incontournable de la direction de la Protection judiciaire de l’enfance et de la jeunesse (DPJEJ). « Travaillant pour le même public, nous nous devons d’agir main dans la main. C’est pourquoi des actions communes sont d’ores et déjà en cours d’élaboration », indique sa directrice, Christiane Tetu-Wolff.
Une brigade sur recommandation
La création d’une brigade de prévention de la délinquance juvénile en Nouvelle-Calédonie a été validée lors du comité des signataires de novembre 2016, suite aux recommandations de deux rapports remis l’an dernier : celui de l’inspection générale de la gendarmerie et de l’inspection générale de la police sur l’évaluation du dispositif de sécurité intérieure en Nouvelle-Calédonie, et le rapport N’Gahane sur la prévention de la délinquance.