Un baromètre pour évaluer le bien-être des enseignants

Le Baromètre enseignants calédonien s’inspire du Baromètre du bien-être des personnels de l’éducation nationale, mis en place au niveau national par la direction de l'Évaluation, de la prospective et de la performance (DEPP). L’étude a été menée par l’ISEE, à la demande du gouvernement, du 26 juin au 21 juillet 2023 auprès des enseignants et personnels de direction du second degré public et privé. 1377 d’entre eux ont répondu à cette enquête, soit environ 50 % des effectifs.

Les objectifs du baromètre

S’il fait régulièrement l’objet d’études dans l’Hexagone, le bien-être au travail des personnels des établissements scolaires n’avait, jusque-là, pas encore été évalué en Nouvelle-Calédonie.

Les objectifs de ce baromètre sont de :

• mieux connaître le niveau de bien-être au travail des personnels de l’éducation ;
• suivre, de manière fiable et à intervalles réguliers, son évolution ;
• analyser ses déterminants,
• effectuer des comparaisons avec d’autres professions.

« Ce baromètre est crucial car il nous permettra de travailler à l’amélioration du bien-être des enseignants et donc, à leur efficacité auprès de nos élèves, a indiqué Isabelle Champmoreau. Par ailleurs, on voit qu'il y a au niveau national et international, une crise du recrutement. Nous souhaitons éviter de nous retrouver dans cette situation en Nouvelle-Calédonie, d’où l’importance de faire des analyses. Le baromètre est aussi un outil de management pour le gouvernement, afin de trouver des pistes d’améliorations ».

Les enseignants calédoniens globalement satisfaits

Selon les résultats du baromètre, près de sept enseignants calédoniens du secondaire sur dix (huit sur dix pour les directeurs d’établissements) sont satisfaits vis-à-vis de leur travail contre près de six sur dix en Métropole. Avec des facteurs bien identifiés et considérés comme portant atteinte à l’exercice du métier à savoir : un nombre important d’élèves par classe, un manque d’équipements et d’outils pédagogiques, un souhait d’amélioration du lieu de travail.

Malgré ces facteurs, les enseignants calédoniens estiment leur niveau de rémunération, ainsi que la possibilité de trouver un équilibre entre vies professionnelle et personnelle satisfaisants.

S'ils ont le sentiment que leur vie professionnelle a du sens pour près de huit sur dix d’entre eux, ils n'ont néanmoins pas l'impression que leur métier est valorisé dans la société avec un résultat de seulement quatre sur dix. Ils sont aussi en manque de perspectives de carrière, de formation continue et de possibilités de reconversion.

« C'est une enquête qui nous donne des informations nouvelles, complémentaires, a confié Didier Vin-Datiche. Elle va nous permettre de consolider des politiques RH de proximité que nous avons commencé à mettre en place tout au long de l'année 2023. Effectivement, ce que les enseignants nous renvoyaient, et cette étude le conforte, c'est qu'ils expriment un besoin d'accompagnement professionnel. Donc cet accompagnement professionnel, c'est pour nous de répondre à des préoccupations relatives au développement professionnel des agents qui veulent pouvoir évoluer, et puis aussi à des questions relatives à la conduite de leur parcours professionnel ».

Un autre point de vigilance concerne le sentiment d’insécurité des personnels d’éducation qui est plus élevé en Nouvelle-Calédonie que dans l’Hexagone. « Nous avons été étonnés des retours concernant la problématique du sentiment d’insécurité, a ajouté la vice-présidente du gouvernement. Nous allons donc, avec l’ISEE, aller plus en profondeur dans certains sujets avec des questionnaires particuliers afin de comprendre quelles sont les attentes de nos personnels ».

Cette étude sera reconduite à intervalles réguliers afin d’avoir des données à jour sur le bien-être des personnels enseignants pour permettre de mettre en place les mesures adaptées et d’évaluer leur pertinence.