Le Médipôle met du cœur à l’ouvrage

Le Médipôle met du cœur à l’ouvrage

15 juin 2018

Santé et social

Une mission de chirurgie cardiaque s’est déroulée au Médipôle, en partenariat entre le centre hospitalier territorial Gaston-Bourret et l'institut mutualiste Montsouris. ©CHT-D. Mayeur

Une mission de chirurgie cardiaque s’est déroulée au Médipôle, en partenariat entre le centre hospitalier territorial Gaston-Bourret et l'institut mutualiste Montsouris. ©CHT-D. Mayeur

Le Médipôle a accueilli une mission-test de chirurgie cardiaque menée avec l'institut mutualiste Montsouris de Paris. Elle a permis d’opérer localement une trentaine de Calédoniens, leur évitant ainsi de pénibles et coûteuses évacuations sanitaires. Cette première s’inscrit dans l’esprit du plan Do Kamo qui vise à optimiser l’offre de soins en Nouvelle-Calédonie à destination des populations.

Pendant trois semaines, quinze membres de l'institut mutualiste Montsouris (IMM) ont posé leurs valises au Médipôle pour participer, en collaboration avec le service de cardiologie du centre hospitalier territorial (CHT) Gaston-Bourret, à une mission-test en chirurgie cardiaque.

Soutenue par le gouvernement et portée par le CHT, cette expérience est le fruit des réflexions des deux établissements. L’IMM, d’une part, qui cherche à développer son activité outre-mer et à l’étranger. Et le CHT, d’autre part, qui, malgré son plateau technique de dernière génération, peine à développer cette spécialité, faute d’interventions en nombre suffisant : environ 250 Calédoniens sont opérés chaque année contre un seuil minimum requis de 400 actes annuels. Les malades sont donc "évasanés" vers l'Australie ou la Métropole pour y être opérés du cœur. Des voyages souvent fatigants et stressants pour les patients et qui pèsent lourd sur les comptes de la Cafat.

28 interventions cardiaques

Alors que 80 % des interventions cardiaques réalisées dans le cadre d’évasans sont prévues à l’avance (seules 20 % sont urgentes), cette mission test avait pour objet d’expérimenter un nouveau dispositif. À savoir, programmer les opérations au Médipôle simultanément à la venue en Calédonie de spécialistes – en l’occurrence, les pontes de l’IMM.

Financée intégralement par la Nouvelle-Calédonie via l'Agence sanitaire et sociale, cette expérimentation s’est déroulée du 24 mai au 13 juin. Elle a mobilisé 15 professionnels de santé de l’IMM et l’équipe du service de cardiologie du CHT pour opérer 28 patients calédoniens (remplacements de valves, pontages, etc.).

À la clé : davantage de confort pour les malades qui ont pu rester près des leurs, tout en bénéficiant des mêmes conditions de prise en charge qu'en Métropole (et en français !) ; et un transfert inédit de compétences en chirurgie cardiaque au profit de l’équipe médicale locale.

Évaluer les bénéfices

Reste maintenant à évaluer les bénéfices de la mission pour valider ou non, selon son intérêt médical et son impact économique pour la Nouvelle-Calédonie, sa mise en place régulière.

Ce bilan sera conduit par le CHT, l’IMM, la Cafat et la direction des Affaires sanitaires et sociales de la Nouvelle-Calédonie.  S’il se révèle positif, et en fonction des besoins, de telles missions pourraient devenir récurrentes (tous les trois mois, par exemple) afin d’offrir aux patients calédoniens l’accès à des programmes équivalents à ceux de la Métropole.

 

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Valentine Eurisouké, membre du gouvernement en charge du secteur de la santé

« Cette mission s’inscrit dans les actions prévues par le plan Do Kamo. Elle répond en effet à deux de ses objectifs qui sont la maîtrise des dépenses de santé et l’optimisation de l’offre de soins en Nouvelle-Calédonie.

En 2016, 1 534 évasans ont eu lieu pour un coût de 7 milliards de francs. Ce chiffre, à l’image des dépenses santé, est en augmentation. C’est pourquoi il a été décidé de prévoir dans le budget 2018 de l’ASS, une enveloppe de 200 millions de francs dédiée à la mise en œuvre de missions expérimentales en partenariat avec des établissements de pointe. Celle qui vient de se dérouler est la première. Nous prévoyons de reproduire cet essai pour les greffes rénales, à partir de prélèvements sur donneurs vivants – soit deux évasans en moins pour chaque cas. Une mission en chirurgie plastique et reconstructive est aussi envisagée pour traiter les grands brûlés et réaliser des reconstructions mammaires à la suite de cancers, notamment.

Le bilan de la première mission nous dira si les économies espérées sont au rendez-vous. Mais il est certain qu’opérer les Calédoniens au Médipôle avec le concours d’équipes renommées favorise le confort des patients, la qualité des soins, la montée en compétences des équipes médicales et l’optimisation des blocs opératoires. »

 

 

 

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