Sur le terrain du développement durable
Sur le terrain du développement durable
17 juillet 2020
Financé par l’Union européenne, le Projet Régional Océanien des Territoires pour la Gestion durable des Écosystèmes (PROTEGE) déroule son plan d’actions en Nouvelle-Calédonie. Son comité de coordination territorial s’est réuni pour la deuxième fois afin de faire un point d’avancement.
Les acteurs calédoniens engagés dans le programme PROTEGE ont répondu présent lors du deuxième comité de coordination territorial qui s’est tenu le 9 juillet. Cette réunion annuelle a d’abord été l’occasion de faire un retour sur le comité de pilotage régional organisé en visio-conférence le 23 avril, crise sanitaire oblige. Financé par le 11e Fonds européen de développement (FED), PROTEGE bénéficie aux pays et territoires d’Outre-mer (PTOM) européens du Pacifique : Nouvelle-Calédonie, Polynésie française, Wallis-et-Futuna et Pitcairn. L’objectif est de soutenir leurs politiques publiques afin de construire, dans le cadre d’une coopération régionale, un développement durable et résilient des économies de ces territoires face au changement climatique, en s’appuyant sur la biodiversité et les ressources naturelles renouvelables. Une enveloppe globale de près de 4,3 milliards de francs sur quatre ans (2018-2022) a ainsi été allouée afin de soutenir des initiatives locales ou régionales.
Fermes de démonstration
En Nouvelle-Calédonie, les équipes en place (lire l’encadré) ont pu faire un point sur les quatre thématiques du projet et constater le bon avancement du plan de mise en œuvre élaboré en concertation avec les autorités locales. Ainsi, dans le domaine de l’agriculture et de la foresterie, « quinze fermes ont été sélectionnées sur l’ensemble du territoire pour s’inscrire dans une démarche d’agro-écologie et former un réseau de démonstration », indique Julie Petit. La coordonnatrice territoriale du projet PROTEGE pour la Nouvelle-Calédonie ajoute : « Piloté par l’Adecal Technopole, un observatoire des pêches côtières est aussi désormais opérationnel. Son rôle sera de suivre l’état de la ressource et de préconiser des mesures de gestion ».
Baromètre eau-santé
Sur la thématique de l’eau, une enquête, qui s’est déroulée sur 33 communes, a sondé près de 1 500 foyers calédoniens au mois de mai sur leurs habitudes de consommation. Sa finalité : « Réaliser le premier baromètre eau-santé et concevoir des messages de sensibilisation, notamment pour lutter contre le gaspillage », signale Angèle Armando, chargée de communication de PROTEGE. Autre action bien engagée, l’élaboration d’outils d’aide au suivi et au contrôle d’espèces envahissantes comme le cerf. Sur ce sujet, les équipes du Conservatoire d’espaces naturels et de PROTEGE souhaitent mobiliser les associations locales sur le terrain et organiser des formations aux méthodes de gestion (chasse et piégeage participatifs). Pour suivre les actions mises en place dans le cadre de ce vaste programme, un site internet a été lancé, ainsi qu’une « application mobile pour rester informé en temps réel », précise Angèle Armando.
Les acteurs de PROTEGE
La mise en œuvre du programme est assurée par la Communauté du Pacifique (CPS) et le Programme régional océanien de l’environnement (PROE). Localement, des « chefs de file » et leurs animateurs sont chargés d’animer et de coordonner les actions sur le terrain dans chacune des thématiques, en lien avec l’équipe PROTEGE de la CPS. Ainsi, la Chambre d’agriculture de Nouvelle-Calédonie a été désignée pour le thème agriculture et foresterie, et l’Adecal Technopole pour celui de la pêche côtière et aquaculture. La direction des Affaires vétérinaires, alimentaires et rurales a en charge le sujet de l’eau et le Conservatoire d’espaces naturels, celui de la lutte contre les espèces envahissantes. Ce projet de coopération régionale est mené en étroite collaboration avec l’État, le gouvernement, les trois provinces et l’Agence rurale.
Mieux gérer les forêts
Exemple d’initiative régionale dans le cadre de PROTEGE, un atelier technique sur la gestion intégrée des ressources forestières et le développement de l'agroforesterie s’est tenu du 9 au 13 mars à la CPS, à Nouméa. Il a réuni près de 80 personnes – membres d'associations, représentants des collectivités et des ONG, acteurs économiques, scientifiques, experts fidjiens et agriculteurs – qui ont salué la qualité des échanges et des résultats. Prochaine étape : la mise en œuvre d’actions proposées dans le document final validé à l’issue des travaux, comme des opérations de restauration forestière ou encore l’appui à la production et la diffusion de semences.