Forêts et agroforesterie au cœur de PROTEGE
Dans le cadre du Projet régional océanien des territoires pour la gestion durable des écosystèmes (PROTEGE), un atelier technique sur la gestion des ressources forestières et l’agroforesterie se tient du 9 au 13 mars en Nouvelle-Calédonie. Objectif : identifier des actions concrètes qui pourront être intégrées au programme.
Projet de coopération régionale financé par l’Union européenne, PROTEGE vise à accompagner les territoires européens du Pacifique – Nouvelle-Calédonie, Pitcairn, Polynésie française et Wallis-et-Futuna – dans leurs politiques publiques en matière de développement durable. Parmi les quatre secteurs d’intervention prioritaires qui ont été identifiés, figurent l’agriculture et la foresterie (lire aussi l’encadré). Un atelier dédié à cette dernière thématique a débuté le 9 mars en présence de Jean-Pierre Djaïwé, membre du gouvernement en charge des questions environnementales, et de Christopher Gygès, au titre de l’économie.
Dynamique océanienne
« Aujourd’hui, à cause du réchauffement climatique, la forêt fait face à un défi d’une ampleur considérable. Nous voyons des forêts feuillues et résineuses dépérir. Des incendies devenir plus fréquents et plus intenses, comme en 2019 en Nouvelle-Calédonie. Or, les forêts sont des sentinelles précieuses. Elles alertent. Elles protègent », a déclaré Jean-Pierre Djaïwé en ouverture. Pour le membre du gouvernement, « un projet tel que PROTEGE invite à construire intelligemment une dynamique océanienne sur la forêt et l’agroforesterie qui pourrait être une vitrine diplomatique de nos actions locales ».
Visites de terrain
Stuart Minchin, directeur de la Communauté du Pacifique (CPS) qui accueille l’atelier, s’est « félicité de l’intérêt qu’il suscite ». Institutions, organismes de recherche, associations, ONG… De nombreux acteurs vont s’impliquer toute la semaine lors de séances de travail animées par des experts régionaux. Elles vont porter sur l’économie forestière, la protection de l’environnement ou encore les dispositifs de compensation carbone. Des visites sur le terrain sont aussi au programme, comme celle d’une exploitation agricole à Dumbéa sur le modèle de l’agroforesterie, c’est-à-dire qui associe des plantations d’arbres à des cultures ou des élevages. À l’issue des travaux, les organisateurs espèrent voir « émerger des pistes d’action qui pourront être financées dans le cadre du programme PROTEGE ».
Conférence publique
Une conférence ouverte au public se tiendra le mercredi 11 mars à 17 h 30 dans la salle Jacques-Iékawé de la CPS sur le thème suivant : « La forêt du Pacifique, un joyau oublié pour répondre à nos urgences climatiques, économiques, sociales, sanitaires… ».
Un programme, quatre thèmes pour agir
Programme déployé sur quatre ans, PROTEGE vise à construire un développement durable et résilient des économies des pays et territoires d’Outre-mer (PTOM) du Pacifique face au changement climatique. Pour cela, il s’appuie sur la biodiversité et les ressources naturelles renouvelables. Ce projet régional est doté d’une enveloppe de 4,295 milliards de francs dans le cadre du 11e Fonds européen de développement. Il est consacré aux filières de l’agriculture, de la forêt, de l’aquaculture et de la pêche, à la gestion durable de la ressource en eau et à la lutte contre les espèces envahissantes. Fin 2019, deux ateliers techniques régionaux ont déjà eu lieu en Polynésie française sur la filière cocotier et à Wallis-et-Futuna sur la pêche côtière et l’aquaculture.