Le lycée du Grand Nouméa baptisé lycée Dick Ukeiwë

Le lycée du Grand Nouméa baptisé lycée Dick Ukeiwë

17 novembre 2020

Éducation et formation

« En prononçant le nom du lycée Dick Ukeiwë, c’est plus largement toute l’ambition républicaine que nous faisons résonner », a souligné Thierry Santa.

« En prononçant le nom du lycée Dick Ukeiwë, c’est plus largement toute l’ambition républicaine que nous faisons résonner », a souligné Thierry Santa.

Le lycée du Grand Nouméa porte désormais le nom de lycée Dick Ukeiwë. À l’occasion des 20 ans de l’établissement, une cérémonie de baptême s’est déroulée lundi 16 novembre en présence notamment du président du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie.

Après un avis favorable du maire de Dumbéa et du conseil d’administration du lycée du Grand Nouméa, le gouvernement a fixé, par un arrêté en date du mardi 24 mars 2020, le nom de cet établissement. Le lycée du Grand Nouméa s’appelle désormais lycée Dick Ukeiwë. À l’occasion de cette dénomination, une célébration officielle s’est tenue dans l’enceinte de l’établissement en présence de nombreuses personnalités publiques et de membres de la famille Ukeiwë venues saluer le parcours de cette figure emblématique de la vie politique calédonienne.

 

Pour Gilles Ukeiwë, l’un des sept enfants de Dick Ukeiwë, cette reconnaissance doit « encourager la jeunesse à aller à l’école et à se former ».

Pour Gilles Ukeiwë, l’un des sept enfants de Dick Ukeiwë, cette reconnaissance doit « encourager la jeunesse à aller à l’école et à se former ».

 

« Au-delà de l’hommage à l’homme »

 

 « Baptiser officiellement ce lycée Dick Ukeiwë va bien au-delà de l’hommage à l’homme, a déclaré le président du gouvernement Thierry Santa. C’est un acte fondateur de l’identité de cet établissement scolaire, porteur de sens et de succès. C’est un devoir de mémoire, comme une source d’inspiration pour les générations de lycéens, d’enseignants, de parents, de citoyens, d’élus que nous sommes, et pour celles de demain. C’est transmettre la force du courage d’un mélanésien, calédonien, français, libre de ses ambitions, de ses convictions et de ses engagements. C’est imprégner ces murs de l’indépendance d’esprit d’une figure tutélaire qui incarne la puissance émancipatrice de l’école de la République. »

 

« Cette dénomination nous permet d’inscrire dans la mémoire de l’institution scolaire le parcours remarquable de cet homme qui a consacré sa vie aux autres » a souligné le vice-recteur directeur général des enseignements Érick Roser.

« Cette dénomination nous permet d’inscrire dans la mémoire de l’institution scolaire le parcours remarquable de cet homme qui a consacré sa vie aux autres » a souligné le vice-recteur directeur général des enseignements Érick Roser.

 

« Poursuivre sur la voie de la conciliation »

 

Après plusieurs prises de paroles, la lecture d’un texte préparé par des élèves et le visionnage d’un film retraçant la destinée de Dick Ukeiwë, une plaque apposée sur la façade du lycée a été dévoilée. On peut y lire ceci : « Nous ne méritons pas l'estime de nos fils si chacun d'eux ne peut trouver sa place en Calédonie, si chacun d'eux ne peut y cultiver son champ, si chacun d'eux ne peut, en paix, en savourer les fruits et en contempler le ciel ». Des mots empruntés à Dick Ukeiwë qui, a indiqué Thierry Santa, « doivent sonner comme un appel à poursuivre cette œuvre collective sur la voie de la conciliation ».

Jules Hmaloko, Érick Roser, Roch Wamytan, Thierry Santa et Georges Naturel ont dévoilé la plaque.

Jules Hmaloko, Érick Roser, Roch Wamytan, Thierry Santa et Georges Naturel ont dévoilé la plaque.

 

 

Dick Ukeiwë

Né à Lifou en 1928 d’une famille modeste, Dick Ukeiwë a enseigné en tribu avant d’entrer en politique en tant qu’élu à l’Assemblée territoriale en 1957 et en 1972, puis comme président en 1975. Il devient ensuite vice-président du conseil de gouvernement, puis sénateur de la République en 1983. Il est alors le premier Kanak à siéger dans cette assemblée. Il consacre son mandat à la défense de la Nouvelle-Calédonie, tout en étant président du nouveau gouvernement territorial en 1984, du Congrès de 1985 à 1988, et du Conseil exécutif du Territoire en 1988. Après les Événements, il est, aux côtés de Jacques Lafleur et de Jean-Marie Tjibaou, l’un des négociateurs et des signataires des accords de Matignon-Oudinot de 1988 qui ont ramené la paix en Nouvelle-Calédonie. De 1989 à 1994, il siège au Parlement européen de Strasbourg en tant que député français. Il s’est ensuite retiré de la vie politique jusqu’à sa mort, le 3 décembre 2013 à l’âge de 83 ans.

Premier sénateur mélanésien à représenter la Nouvelle-Calédonie au Palais du Luxembourg et premier député européen calédonien, la République l’a récompensé en le faisant Chevalier, puis Officier de la Légion d’Honneur et Officier de l’Ordre National du Mérite.

 

 

Sur le même sujet