Prévenir la souffrance au travail

Prévenir la souffrance au travail

18 juin 2019

Emploi et travail

Sur les 55 cas de souffrance au travail reconnus par la Cafat en 2018, 39 % trouvent leur origine dans l’organisation et le management.

Sur les 55 cas de souffrance au travail reconnus par la Cafat en 2018, 39 % trouvent leur origine dans l’organisation et le management.

Ouvertes gratuitement aux entreprises, les Matinées de la prévention du mois de juin, proposées par la direction du Travail et de l’emploi (DTE) et la Cafat, étaient consacrées aux risques psychosociaux (RPS). Une thématique qui a attiré une cinquantaine de personnes à la session de Nouméa.

Animées par Philippe Di Maggio, chef du service prévention des risques professionnels à la DTE et son homologue à la Cafat, Olivier Marion, ces Matinées de la prévention visaient à « informer et donner les clés nécessaires pour agir de la bonne manière en cas de souffrance au travail ». Après une présentation des chiffres de la Cafat, les intervenants sont revenus sur la notion de risque psychosocial, en abordant plus particulièrement les violences internes à l’entreprise, comme le harcèlement moral et sexuel, ainsi que les violences externes. Un rappel de la réglementation et des exemples extraits de la jurisprudence invitaient enfin les participants à interagir et à poser des questions.

Alerter et se protéger

Stress, mal-être, dépression, burnout… Subjective, la souffrance au travail est un phénomène difficile à définir, à identifier et à prévenir. « La première des choses à faire est d’alerter l’employeur pour qu’il réagisse face à la situation, et de se protéger. Le médecin du travail a aussi un rôle essentiel, insiste Philippe Di Maggio. Seulement, très souvent, les personnes font tout pour résister alors que les conséquences peuvent être dramatiques d'un point de vue personnel comme professionnel ».

Entre 2009 et 2011, la Nouvelle-Calédonie a doté son Code du travail d’une obligation pour l’employeur de prendre toutes mesures pour préserver la santé mentale des travailleurs qu’il emploie. En parallèle, les RPS doivent être pris en compte dans le cadre de l’évaluation des risques professionnels. Depuis 2012, la DTE s’est attachée à communiquer largement sur ce phénomène qui n’épargne pas les entreprises calédoniennes. L’année dernière, la Cafat a enregistré 55 cas reconnus (sur 101 cas déclarés) d’accidents du travail liés à des risques psychosociaux. Un chiffre qui demeure assez constant d’année en année.   

Les Matinées de la prévention sur les risques psychosociaux se sont tenues le 17 juin à Nouméa et le lendemain à Koné.

Les Matinées de la prévention sur les risques psychosociaux se sont tenues le 17 juin à Nouméa et le lendemain à Koné.

 

Données 2018

En plus des chiffres sur les RPS, la Cafat a dévoilé pendant cette matinée des données plus générales sur les risques professionnels pour l’année 2018. Ainsi, 3 402 accidents du travail ont été dénombrés. Un chiffre en baisse constante depuis 2014, à l’instar de l’indice de fréquence (36,16 pour mille salariés) et du taux de gravité estimé (0,78 par million d'heures travaillées). Concernant les maladies professionnelles, les troubles musculo-squelettiques (TMS) arrivent largement en tête avec une augmentation des cas par rapport à 2017. Viennent ensuite les maladies liées à des agents infectieux ou parasitaires en milieu hospitalier, les affections provoquées par l'inhalation de poussières d'amiante ou encore les affections chroniques du rachis lombaire dues au port manuel de charges.

Prochain rendez-vous

Les prochaines Matinées de la prévention, en août, porteront sur les formations à la sécurité. Les dates exactes seront annoncées prochainement sur le site de la DTE.

 

 

 

 

 

 

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