Le droit du travail au menu des Matinées de la prévention
Les Matinées de la prévention proposées par la direction du Travail et de l’emploi (DTE) enrichissent leur registre. Après « Les instances représentatives du personnel » en avril, la séquence de mai portait sur « Le droit d’alerte et de retrait des salariés ». Une question pointue qui a attiré plus de 60 personnes lors de la session de Nouméa.
Clarifier le droit des travailleurs face à un danger grave et imminent, notamment par rapport aux droits d’alerte et de retrait des salariés, tel était l’objectif des dernières Matinées de la prévention de la DTE. En province Sud, le mardi 28 mai, et à Koné le lendemain, ce nouveau thème a séduit un large public. « Des fidèles du programme, mais aussi quelques nouvelles personnes, probablement interpelées par ce sujet dont tout le monde a déjà entendu parler sans vraiment savoir de quoi il retourne », commente Philippe Di Maggio, chef du service prévention des risques professionnels à la DTE.
Souvent confondu avec le droit de grève et parfois mal compris par certains employeurs, le droit d’alerte et de retrait des salariés est défini par le Code du travail, à travers trois articles seulement qui ne précisent pas ses modalités d’application.
De quoi s’agit-il ?
Le Code prévoit ainsi qu’un salarié se trouvant en situation de danger grave et imminent dans l’exercice de ses fonctions doit alerter son employeur. Il peut ensuite légalement se retirer de la situation de travail dans l’attente de mesures visant à faire disparaître la menace. « En ce sens, le droit de d’alerte et de retrait du salarié est un outil efficace de prévention des accidents du travail, souligne le représentant de la DTE. Mais il reste complexe à mettre en œuvre dans la mesure où la notion de danger grave et imminent est subjective. » En effet, si le droit de retrait est exercé dans une situation non reconnue comme légitime, le salarié peut se retrouver exposé à des retenues de salaire ou à des sanctions, voire à un licenciement.
Le bon usage de ce droit repose donc sur « l’adoption de bonnes pratiques au sein des entreprises. » Favoriser le dialogue, former les salariés ou encore prévenir les situations de danger en font notamment partie.
Quelques chiffres
Chaque année en Nouvelle-Calédonie, il se produit en moyenne 3 000 accidents du travail à l’origine de 4 à 5 décès et de 164 000 journées de travail indemnisées ; soit l'équivalent d'une entreprise de 650 salariés arrêtée toute l'année.
Prochain rendez-vous
Les prochaines Matinées de la prévention porteront sur les notions de risques psychosociaux. Elles se dérouleront le lundi 17 juin de 7 h 30 à 11 h 30 à Nouméa et le mardi 18 juin de 7 h 30 à 11 h 30 à Koné.