L’aire Drubea-Kapumë s’engage dans la politique publique de gestion des risques

L’aire Drubea-Kapumë s’engage dans la politique publique de gestion des risques

19 septembre 2023

Sécurité et prévention

La convention a été signée dans les locaux du conseil coutumier de l’aire Drubea-Kapumë.

La convention a été signée dans les locaux du conseil coutumier de l’aire Drubea-Kapumë.

Le gouvernement a signé ce lundi 18 septembre, une convention de partenariat avec le conseil coutumier de l’aire Drubea-Kapumë, dans le cadre de la mise en œuvre de la politique publique de gestion des risques (PPGR). Cette collaboration marque la volonté commune des deux parties de renforcer la résilience de la Nouvelle-Calédonie, grâce à une gestion normée et concertée des risques.

Face à l’amplification des phénomènes naturels ou anthropiques et aux effets grandissants du changement climatique, le gouvernement déploie une politique publique de gestion des risques sur l’ensemble de la Nouvelle-Calédonie. En concertation et en collaboration avec la population et les acteurs de l’ensemble du Territoire, la PPGR vise à assurer une gestion harmonisée et normée des risques pour une meilleure efficacité globale. Pour le général Frédéric Marchi-Leccia, directeur de la Sécurité civile, « la PPGR, c’est d’abord un état d’esprit. Il faut mixer les savoirs et les connecter. Le rôle de la PPGR est de créer ce relai ».

Fédérer les acteurs pour une gestion des risques concertée

Autour des représentants coutumiers de l’aire Drubea-Kapumë, le président du conseil d’aire John Tindao a tenu à remercier les acteurs qui ont contribué à la finalisation de cette signature, parmi lesquels la direction de la Gestion et de la réglementation des affaires coutumières (DGRAC). Une démarche nécessaire en Nouvelle-Calédonie : « Chez nous, il y a par exemple des endroits tabous où l’on ne peut pas se rendre comme ça. La PPGR permet de construire une méthode pour intervenir efficacement. C’est un partenariat gagnant-gagnant » a déclaré John Tindao. « On espère que toutes les aires vont nous suivre dans cette démarche », a-t-il conclu.

« L’objectif est de s’appuyer sur les savoirs des gens qui vivent sur les territoires, chacun ayant ses particularités et ses propres risques. En faisant participer les habitants, on voit émerger des solutions inédites qui répondent à des besoins ressentis par les gens », a expliqué le général Marchi-Leccia.

D’autres conventions ont déjà été signées avec les aires coutumières coutumières Ajië-Arhö et Nengone, mais aussi avec la province Sud, ainsi qu’avec les communes de Moindou et de Poya.

 

L’aire Drubea-Kapumë rejoint les aires Nengone et Ajië-Arhö, qui ont déjà conclu des partenariats avec la DSCGR.

L’aire Drubea-Kapumë rejoint les aires Nengone et Ajië-Arhö, qui ont déjà conclu des partenariats avec la DSCGR.

 

Construire une stratégie territoriale de gestion des risques

Mise en œuvre par la direction de la Sécurité civile et de la gestion des risques (DSCGR), la PPGR s’inscrit dans la trajectoire donnée par le président du gouvernement Louis Mapou : « Pour être en capacité de gérer la diversité des besoins liés aux risques, la direction de la Sécurité civile sera réorganisée et ses missions redéfinies. [Cette réorganisation] devrait permettre une plus grande concertation entre tous les acteurs des communes et des provinces dans le cadre d’un schéma territorial des risques ».

La gestion des risques permet d’identifier, d’analyser et de décrire les enjeux pour la population, tout en considérant les aléas potentiels et la vulnérabilité des enjeux face aux aléas. Ce processus est donc capital pour identifier et mettre en œuvre les mesures nécessaires pour éviter, réduire, se préparer aux catastrophes et se rétablir après leur survenue.

La PPGR, approuvée en collégialité en octobre 2022, est déployée selon quatre principes :

  • harmoniser et normaliser le processus de gestion des risques ;
  • faciliter la transversalité et la co-construction de la gestion des risques avec tous les acteurs concernés, dont les citoyens ;
  • bâtir des politiques publiques ascendantes, en partant des communes pour parvenir à l’échelle territoriale ;
  • couvrir tous les risques, qu’ils soient naturels ou anthropiques.

La mise en place de cette stratégie globale et intégrée répond en outre aux recommandations internationales et régionales en matière de gestion des risques. Elle s’appuie notamment sur les principes du Cadre de Sendai pour la réduction des risques de catastrophes (2015-2030) et du Cadre pour un développement résilient dans le Pacifique.

 

La PPGR

La conclusion de conventions-cadre  marque l’adhésion des partenaires à la politique publique de gestion des risques et leur engagement à participer aux différentes instances de gouvernance prévues dans le cadre de la mise en œuvre de la PPGR :

  • La commission communale de gestion des risques

Elle vise à sensibiliser et impliquer la population dans la gestion des risques, en proposant notamment la création de réserves communales de sécurité civile. Grâce à leur action de proximité, ces réserves pourront s’appuyer sur la connaissance qu’ont les habitants de leur environnement et notamment des populations kanak. Elle réunira des élus et des agents communaux ainsi que des représentants d’habitants de la commune et des tribus qui la composent.

Chaque commission sera animée par une équipe composée d’un agent de la Nouvelle-Calédonie, d’un agent de la province concernée et d’un représentant de l’aire coutumière de la commune concernée.

  • Le comité technique de la gestion des risques

Son rôle est de préparer le schéma territorial de la gestion des risques à partir des travaux réalisés par les commissions communales et les autres acteurs, lequel sera présenté en conférence annuelle de gestion des risques chargée d’en entériner tout ou partie.

  • Le comité de pilotage de gestion des risques

Il est chargé d’entériner les mécanismes de financement destinés à co-construire et à mettre en œuvre le schéma territorial de la gestion des risques.

Les deux comités sont composés de représentants du haut-commissariat de la République en Nouvelle-Calédonie, du gouvernement, des provinces, des associations de maires et de chaque aire coutumière.