Des loisirs pour les personnes handicapées

Des loisirs pour les personnes handicapées

22 février 2018

Société

De gauche à droite : Philippe Roux (MCI), Christopher Gyges (gouvernement), Catherine Peyrache et Richard Fournier (Collectif Handicaps).

De gauche à droite : Philippe Roux (MCI), Christopher Gyges (gouvernement), Catherine Peyrache et Richard Fournier (Collectif Handicaps).

Membre du gouvernement en charge notamment de la solidarité et du handicap, Christopher Gyges a présenté ce jeudi 22 février les cinq dossiers retenus dans le cadre d’un appel à projets pour l’investissement des collectivités en faveur de l’accessibilité aux loisirs des personnes en situation de handicap. Un dispositif pour lequel le gouvernement a prévu une enveloppe de 25 millions de francs.

En septembre 2017, le gouvernement a lancé un appel à projets pour inciter les collectivités publiques à s’investir en faveur de l’accessibilité aux loisirs des personnes en situation de handicap. Une initiative originale – une première en Nouvelle-Calédonie – qui s’inscrit dans le cadre des orientations du Schéma directeur du handicap et de la dépendance en cours d’élaboration. Objectif principal d’un dispositif baptisé “Handi’loisirs”, faciliter l’accès aux loisirs de plein air et de proximité (plages, rivières, sites patrimoniaux, parcs, mobiliers de jeux…), ainsi qu’à la culture (offre de diffusion dans les espaces culturels, pratiques artistiques…).

Les candidats, vivement encouragés à nouer des partenariats avec des associations, avaient jusqu’au 17 novembre pour soumettre leur projet à un jury présidé par Christopher Gyges, membre du gouvernement notamment en charge de la solidarité et du handicap, et composé de représentants des associations du secteur. Une douzaine de projets ont ainsi été déposés (par six collectivités) sur le bureau du Conseil du handicap et de la dépendance (CHD). Réuni le 20 février, le jury en a retenu cinq (lire ci-dessous).

L’accessibilité pour tous, un réflexe automatique

« Aujourd’hui, certains sites sont accessibles aux personnes en situation de handicap, mais leur nombre est insuffisant, souligne Christopher Gyges. Le rôle du gouvernement est d’engager une véritable dynamique à travers ce genre d’opération ». Pour Philippe Roux, du Mouvement pour la Calédonie inclusive (MCI), « faire changer le regard, c’est bien, mais au-delà il faut que le réflexe de prévoir une accessibilité pour tous, quel que soit le handicap, devienne automatique ».

Président du Collectif Handicaps, Richard Fournier insiste : « Ce n’est pas tout de sortir son fauteuil et de traverser la rue. Là, on ne parle plus d’aménagements spécifiques, mais bien de véritables projets donnant droit à la culture et au sport ». Et d’espérer que ces derniers puissent permettre l’emploi de personnes en situation de handicap.

De son côté, la secrétaire générale du Collectif Handicaps, Catherine Peyrache, se félicite du projet porté par la Ville du Mont-Dore, « parce qu’il privilégie le tourisme pour des handicapés adultes, et ça c’est une réelle avancée ! ». Pour rappel, 6 850 adultes et 1 650 enfants sont reconnus handicapés en Nouvelle-Calédonie.

Financés à 80 % par le gouvernement

Les cinq dossiers retenus, qui devraient tous se concrétiser courant 2018, seront financés par le gouvernement à hauteur de 80 % de leur budget. « Nous avons souhaité que les porteurs de projets contribuent a minima », explique Christopher Gyges. Sur l’enveloppe dédiée à l’opération, 25 millions de francs, il en reste environ la moitié pour déclencher une seconde phase, au mois de juin ou juillet prochain. Le temps de laisser mûrir certains projets pas encore tout à fait bouclés. Et de bien faire comprendre que l’un des objectifs essentiels du dispositif est de « créer davantage d’échanges entre les gens, de pratiquer les activités ensemble, personnes handicapées et celles qui ne le sont pas », comme le précise Philippe Roux.

Dès le 28 février, les travaux sur le Schéma directeur du handicap et de la dépendance reprendront. Le CHD étudie la possible mise en place d’un label sur les sites accessibles aux personnes en situation de handicap. Une idée que le membre du gouvernement chargé du secteur souhaite voir aboutir rapidement.

Le projet de sentier aménagé du Parc des Grandes Fougères. © PPGF
Le projet de sentier aménagé du Parc des Grandes Fougères.  © PPGF

 

Modèle de tricycle à assistance électrique qui permettra aux personnes lourdement handicapées de se promener sur les boucles de Tina ou promenade Pierre-Vernier. © Draisin

Modèle de tricycle à assistance électrique qui permettra aux personnes lourdement handicapées de se promener sur les boucles de Tina ou promenade Pierre-Vernier. © Draisin

 

Les cinq projets retenus

- Parc provincial des Grandes Fougères : sentier pédagogique aménagé comprenant des aires d’observation et de repos. Projet le plus abouti, qui a obtenu le plus large consensus, « avec une vraie volonté du parc de s’inscrire dans la démarche ». Coût : 4,370 millions de francs.

- Ville de Dumbéa : réalisation de chemins d’accès à la plage de Nouré pour les personnes à mobilité réduite. En partenariat avec Dumbéa Handicap. Coût : 3,645 millions.

- Ville du Mont-Dore : aménagement des locaux de l'association des Piroguiers du Mont-Dore, afin de favoriser l’accès aux activités socio-éducatives du centre de vacances et de loisirs qui accueille depuis de nombreuses années des personnes en situation de handicap. En partenariat avec l’APEH et la FOL. Coût : 3,540 millions.

- Province Nord : dans le cadre de l’aménagement d’un sentier pédestre et pour vélo tout-terrain, aménagement spécifique pour les personnes en situation de handicap, avec sécurisation des sentiers par des bordures pour personnes malvoyantes et agrès work-out adaptés. Coût : 1 million.

- Province Sud : achat d’un tricycle à assistance électrique pour permettre aux personnes lourdement handicapées de se promener sur les boucles de Tina ou la promenade Pierre-Vernier. Géré par la province Sud, avec Pierre Fairbank au cœur du dispositif, cet équipement sera accessible à tous sur simple réservation. Coût : 960 000 francs.

 

 

 

 

 

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