La Nouvelle-Calédonie sécurise ses routes numériques
Louis Mapou, président du gouvernement, a participé, mardi 22 mars, à l’inauguration du troisième atterrage du câble sous-marin Gondawa 2 et picot 2 à Nouville. Il était entouré de Yoann Lecourieux, président du conseil d’administration de l’OPT, et Philippe Gervolino, directeur général de l’office.
L’OPT déploie un second câble sous-marin combinant une route numérique internationale entre la Nouvelle-Calédonie et Fidji (Gondwana-2) et des liens domestiques reliant Ouémo, Mont-Dore, Nouville, l'île des Pins, Yaté, Maré et Lifou (Picot-2). Ce nouveau câble permettra à la Nouvelle-Calédonie de renforcer sa présence dans le paysage numérique de la zone Pacifique, tout en répondant aux enjeux sociétaux, économiques et d’aménagement du territoire.
Sécurisation territoriale et internationale
Depuis 2008, la Nouvelle-Calédonie est connectée à un seul câble sous-marin international reliant Nouméa à Sydney (Gondwana-1). En cas de panne ou de coupure, le territoire se retrouverait déconnecté de l’internet mondial pour plusieurs jours, voire plusieurs semaines. Les répercussions seraient très importantes sur les usages de l’Internet, les communications téléphoniques internationales, les transactions bancaires et commerciales, les systèmes d’informations et les médias.
C’est pourquoi, dès 2017, l’OPT s’est engagé dans un projet de sécurisation domestique et internationale de l’Internet calédonien par la mise en place d’un second câble sous-marin.
Ce projet s’est concrétisé en 2019 autour de deux volets : une extension du réseau local de télécommunications par câble domestique (Picot-2) qui viendra compléter le dispositif local existant et permettra de réduire la fracture numérique. Et la mise en place d’un câble international (Gondwana-2) qui reliera la Nouvelle-Calédonie à Fidji. Il permettra ainsi de sécuriser et de garantir la continuité des communications extérieures et favorisera la coopération régionale.
Accélérer le développement économique et numérique
« L’ensemble de ce plan, s’inscrit dans le plan stratégique de l’OPT, Construire demain – OPT 2025 », a rappelé Yoann Lecourieux, président du conseil d’administration de l’OPT. Il s’agit d’un projet de 4,5 milliards pour les deux câbles, que l’on a pu réaliser grâce à un prêt de l’Agence française de développement (AFD), des financements de l’État avec le Fonds exceptionnel d’investissement (FEI), une demande de défiscalisation en cours d’instruction et un apport de 50 % de l’OPT ».
L’Office des postes et des télécommunications a pour ambition d’accélérer le développement économique et numérique de l’ensemble de la Nouvelle-Calédonie.
« C’est un projet qui va changer la donne du numérique pour les années à venir et qui va sécuriser le réseau domestique de toute la Nouvelle-Calédonie » a souligné Phillippe Gervolino, directeur général de l’OPT.
En 2025, 98 % de la population sera couverte en 4G et 98 % des foyers seront raccordés à la fibre optique.
« Outre le fait de sécuriser les relations du numérique international, a ajouté Yoann Lecourieux, l’objectif est de favoriser l’égalité numérique sur l’ensemble du territoire ».
En guise de conclusion, Louis Mapou, président du gouvernement, a rappelé l'importance de ce projet qui « s'inscrit dans l'insertion de la Nouvelle-Calédonie dans la région et dont les investissements contribuent à assurer l'avenir des générations futures de nos enfants et à renforcer la coopération entre les peuples du Pacifique".
Le câblier René Descartes de la société Orange Marine a déjà équipé trois des huit sites d’atterrage.
L’installation complète s’échelonnera sur les sept prochaines semaines pour se terminer à Fidji, début mai. Il permettra ainsi le déploiement de 1 515 km de câble sous-marin. La mise en service est prévue au mois d’août.