160 ans d’histoire de l’école en Nouvelle-Calédonie
L’historienne Christiane Terrier vient de publier un livre qui retrace l’histoire de l’école en Nouvelle-Calédonie depuis les années 1840. Un ouvrage remarquable de 500 pages, qui a été présenté le lundi 20 mars lors d’une soirée de lancement organisée par Isabelle Champmoreau, vice-présidente du gouvernement chargée de l’enseignement, à la mairie de Nouméa.
500 pages trois kilogrammes, il fallait au moins cela à l’historienne Christiane Terrier pour retracer l’histoire de l’école en Nouvelle-Calédonie sur une période de 160 ans. « Le but de cet ouvrage était de reconstituer l’histoire de l’enseignement en Nouvelle-Calédonie depuis les origines, en 1840 lorsqu’arrivent les premiers missionnaires, jusqu’en 2000, au moment du transfert de la compétence du primaire à la Nouvelle-Calédonie, explique Christiane Terrier. L’idée était également de montrer la diversité des systèmes d’enseignement qui ont pu exister sur le territoire. »
Pour voir le jour, Vers une école pour tous, l’histoire de l’enseignement en Nouvelle-Calédonie des années 1840 à 2000, a nécessité des années de travail, notamment de recherche. « Je l’ai entrepris lorsque j’étais professeure à l’École normale puis à l’Institut de formation des maîtres (IFM). J’ai cumulé des données, des dossiers, des interviews, raconte l’historienne. Et lorsque j’en ai envisagé l’écriture, je me suis rendue compte qu’il fallait aller vers des archives pour compléter les trous. Je les ai trouvées en Nouvelle-Calédonie, en France et parfois même à Rome. Il a fallu élargir le champ pour arriver à une écriture historique fondée sur une chronologie solide. »
Toutes les communautés représentées
Le travail fourni par Christine Terrier offre un ouvrage comportant un grand nombre de photographies, de portraits d’enseignants, de petites histoires et d’anecdotes, qui en font un livre s’adressant aussi bien aux passionnés d’histoire qu’à un public scolaire.
Enseignements privé et public, provinces Nord, Sud et Îles, différentes communautés, tout le paysage scolaire calédonien y est représenté. « C’est presque une histoire familiale. Chacun peut y retrouver une partie de son parcours, assure Isabelle Champmoreau. Il est important de transmettre à notre jeunesse une histoire commune avec un sujet positif où toutes les Calédoniennes et tous les Calédoniens se reconnaissent. »
Le soutien des collectivités
C’est pour cela que le gouvernement, aux côtés d’autres institutions, a tenu à soutenir la publication de cet ouvrage. « Il est toujours compliqué économiquement de réaliser et de commercialiser ce type d’ouvrage, ajoute la vice-présidente. Les collectivités doivent donc soutenir leurs auteurs pour que les Calédoniens puissent y avoir accès à des prix abordables. »
À travers son livre, Christiane Terrier espère aussi mobiliser la jeunesse, notamment les étudiants en histoire, pour poursuivre le travail qu’elle a entamé. « C’est une tentative de synthèse mais la thématique est énorme, confie-t-elle. J’espère que ce travail suscitera des vocations en termes d’écriture historique complémentaire et peut être de préservation de bâtiments qui sont maintenant à l’abandon et qui ne sont pas estimés comme ils le devraient. »
Pour se procurer l’ouvrage :
Vers une école pour tous, l’histoire de l’enseignement en Nouvelle-Calédonie des années 1840 à 2000 est disponible dans les librairies ou auprès du Cercle des musées de la ville de Nouméa.