Une nouvelle stratégie de vaccination contre la grippe

Une nouvelle stratégie de vaccination contre la grippe

22 mai 2017

Santé et social

La vaccination contre la grippe saisonnière débute désormais en mai, avant le pic épidémique.

La vaccination contre la grippe saisonnière débute désormais en mai, avant le pic épidémique.

Afin de mieux protéger la population contre la grippe saisonnière, la Nouvelle-Calédonie suivra à partir de cette année le même protocole que les autres pays de l’hémisphère sud. La campagne de vaccination contre la maladie débutera dorénavant en mai, avec le vaccin élaboré spécifiquement pour nos latitudes.

Si dans la très grande majorité des cas, les patients guérissent de la grippe spontanément en quelques jours, elle reste une maladie qui peut être grave, voire mortelle pour trois à quatre Calédoniens par an. Un prix humain auquel s’ajoute un coût social et économique engendré par les arrêts de travail, les hospitalisations, etc. Pour protéger la population, des campagnes de prévention et de vaccination sont lancées chaque année par la direction des Affaires sanitaires et sociales (DASS). Avec une nouveauté de taille pour 2017 : « Un changement de saisonnalité de la vaccination et du type de vaccin », indique Jean-Paul Grangeon, directeur adjoint de la DASS. « La vaccination débutera désormais en mai, au lieu de novembre, avec le vaccin conçu annuellement pour l’hémisphère sud, à l’instar de ce qui se fait dans les autres pays de la région. »

Épidémiologie

« Cette décision se justifie par la concordance des pics épidémiologiques de la maladie en Nouvelle-Calédonie, de juin à septembre, et de la période d’efficacité du vaccin qui est optimale les six premiers mois suivant l’injection, précise Carole Forfait, épidémiologiste à la DASS. Elle s’appuie aussi sur la correspondance entre les souches qui circulent localement et celles présentes dans le vaccin élaboré pour l’hémisphère sud. »

« L’étude détaillée des épidémies de grippe saisonnière survenues de 2001 à 2014 et l’analyse de 1 500 souches locales, en partenariat avec l’OMS à Melbourne, montrent la pertinence de cette stratégie », complète Ann-Claire Gourinat, responsable du laboratoire de microbiologie du CHT Gaston Bourret. Ce choix permettra aussi à la Nouvelle-Calédonie de « contribuer à l’élaboration annuelle du vaccin en fournissant des données sur les souches en circulation sur son territoire » pour in fine, développer un vaccin plus proche de la réalité du terrain et peut être plus protecteur.

Personnes à risques

Après une année de transition, en 2016, où la campagne de vaccination avait été décalée fin janvier, la campagne 2017 a commencé depuis quelques jours, au mois de mai donc, et avec le vaccin élaboré pour le sud. « Ce vaccin est fortement recommandé – et pris en charge à 100 % - pour les personnes à risque, rappelle le Dr Grangeon. Il s’agit notamment des plus de 65 ans, des femmes enceintes, des obèses, des diabétiques, des insuffisants rénaux, cardiaques, respiratoires… » Il est aussi conseillé à tous les soignants et aux personnes en contact avec le public.

Disponible en pharmacie sur ordonnance d’un médecin, le vaccin contre la grippe saisonnière est aussi un moyen de protéger les autres en se protégeant soi-même. D’après la DASS, seuls 15 000 à 20 000 Calédoniens se font vacciner contre la grippe saisonnière chaque année. Alors qu’il en faudrait 30 000 à 40 000 pour une couverture de la population à risque.

 

De gauche à droite, Ann-Claire Gourinat, Jean-Paul Grangeon et Carole Forfait

De gauche à droite, Ann-Claire Gourinat, Jean-Paul Grangeon et Carole Forfait

 

 

Vaccination des voyageurs

Entre novembre et février, les nombreux Calédoniens qui partent en vacances en Métropole sont invités à se faire vacciner deux semaines avant leur départ, avec le vaccin conçu pour l’hémisphère nord.

 

 

 

 

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