Accompagner la transformation numérique et l’innovation dans le secteur de la mine et de la métallurgie

Accompagner la transformation numérique et l’innovation dans le secteur de la mine et de la métallurgie

22 décembre 2023

Environnement et énergie Numérique

La signature de la convention s'est déroulée à la Station N.

La signature de la convention s'est déroulée à la Station N.

Christopher Gygès, membre du gouvernement chargé de l’économie numérique, a signé le jeudi 21 décembre 2023, avec l’Office des postes et des télécommunications (OPT) et les opérateurs métallurgiques calédoniens, une convention cadre visant à accompagner le secteur de la métallurgie dans sa transition numérique.

L’industrie minière mise sur la transformation numérique

L'industrie minière calédonienne a connu des périodes de difficultés ces dernières années, en raison de facteurs tels que les fluctuations des prix des métaux sur le marché mondial, les coûts d'exploitation élevés et les défis environnementaux.

Pour survivre dans un environnement très concurrentiel, elle se doit néanmoins de rester compétitive et d’être toujours plus performante et responsable. Pour y arriver, l’industrie minière investit dans la transformation numérique, qui constitue un facteur déterminant pour sa modernisation et son évolution. Ses principales priorités pour cette transformation s’appuient sur plusieurs axes :

  • L’optimisation de la production : l’internet des objets (IoT), l’analyse de données, ou encore l’intelligence artificielle, peuvent aider les entreprises minières à prendre des décisions plus éclairées, afin d’améliorer l’efficacité et la productivité.
  • La sécurité des opérations : améliorer la sécurité des opérations minières en utilisant des capteurs et des caméras connectés pour surveiller les équipements et les travailleurs.
  • La réduction des coûts d’exploitation : optimiser la production en améliorant la maintenance prédictive, ainsi que l'efficacité énergétique.
  • La responsabilité sociale et environnementale : suivre les impacts environnementaux de leur activité en améliorant la gestion des déchets et en suivant les normes de conformité réglementaires.
  • La gestion de la chaîne d’approvisionnement : piloter la chaîne d’approvisionnement en temps réel et aider ainsi à en améliorer la gestion et la surveillance des conditions de transport.

« Nous avons des infrastructures obsolètes, notamment dans le Sud, qui mènent à des problèmes de communications. Nos mines sont assez éloignées, les radios ne marchent pas toujours bien et la 5G déployée dans ces zones nous permettra d’être plus efficace en termes de productivité et de sécurisation », a confié– Sandrine Lambrigot, de Prony Ressources.

Des obstacles liés à la connectivité

Cette transformation numérique ne peut se faire sans une connectivité efficace. Cependant, l’industrie minière est aujourd’hui confrontée à trois problématiques majeures liées au domaine des télécommunications, à savoir :

  • l’obsolescence des réseaux mobiles professionnels (PMR) historiques ;
  • une couverture mobile dégradée (dont les performances ne permettent pas d’adresser de nouveaux usages), voire inexistante sur certaines zones d’exploitation ne permettant pas d’assurer la sécurité des travailleurs, notamment dans les centres d’exploitation miniers reculés voire isolés (pas de réseau électrique, pas d’eau, route d’accès complexes…) ;
  • un réseau public ne répondant pas aux besoins d’ordres critiques et ne recouvrant pas les enjeux de gestion d’appels, de performances data et de hautes disponibilités stratégiques dans des situations d’urgence.

L’OPT au service de l’industrie minière

Depuis 2021, l’OPT porte un plan stratégique nommé « Construire demain », dont l’ambition est de réinventer l’office en lui attribuant un rôle de partenaire business de référence, afin d’être un accélérateur du développement économique et numérique de la Nouvelle-Calédonie.

Pour répondre à ces objectifs et dans le cadre des besoins du secteur de la métallurgie , l’OPT souhaite créer une relation privilégiée avec chaque acteur de l’industrie minière calédonienne et consolider une stratégie télécoms permettant d’accompagner ces derniers dans leurs plans de transformation numérique et de modernisation.

Cette stratégie repose sur trois volets principaux :

  • densifier la couverture mobile sur l’ensemble des centres miniers, l’extension des capacités 4G des sites couvrant ces centres et le déploiement de solutions mobiles transportables pour répondre aux urgences de connectivité ;
  • adresser les besoins actuels et futurs de l’industrie minière calédonienne grâce au déploiement des technologies IoT cellulaires, au renforcement et à la sécurisation du réseau de transport, au déploiement de réseaux mobiles privés et de solutions de communications professionnelles, ou encore à l’organisation d’un démonstrateur 5G afin de stimuler les usages et d’accélérer le l’utilisation d’applications industrielles ;
  • transformer l’organisation de l’OPT pour garantir la qualité de service et la continuité opérationnelle nécessaires pour le développement de l’industrie minière à travers le renforcement de la relation technico-commerciale, une transformation du service client et la professionnalisation de la communication.

« L’OPT a pour ambition de s’engager avec de gros chantiers, comme l’accélération de la couverture mobile sur les zones minières, un positionnement sur l’aspect services notamment via un partenariat avec ces industriels afin d’être plus proches d’eux et mieux répondre à leurs attentes et leurs besoins », a précisé Jena Tual-Collet, responsable des projets d’évolution des réseaux de télécommunication à l’OPT.

Une convention cadre pour accompagner cette transition

Le gouvernement a réuni depuis le début de l’année 2023 les trois industriels métallurgiques locaux et l’OPT, dans l’optique d’élaborer une feuille de route commune et d’échanger sur les besoins de transformation numérique et de modernisation du secteur de la métallurgie.

« Nous travaillons depuis de nombreux mois avec les opérateurs métallurgistes pour améliorer leur compétitivité et baisser leurs coûts, a indiqué Christopher Gygès. Avec la 4G et la 5G industrielles, nous  pourront basculer dans une mine 2.0 et participer à améliorer la compétitivité et la survie des entreprises minières ».

La convention cadre signée par les partenaires est le fruit de ce travail commun et vise à :

  • engager les différents signataires autour d’une ambition commune de transformation numérique et de meilleure compétitivité du secteur du nickel en Nouvelle-Calédonie ;
  • établir un dialogue entre les acteurs pour adapter le déploiement des réseaux et des solutions aux contraintes du territoire ;
  • partager sur les besoins des acteurs et les solutions facilitant la transition de l’industrie minière calédonienne vers le numérique ;
  • accélérer la mise en œuvre de réseaux mobiles privés, basés sur la 4G ou 5G, pour en faire des leviers de compétitivité, d’attractivité et d’innovation de l’industrie métallurgique locale ;
  • formuler des propositions concrètes pour un déploiement des usages les plus prometteurs pour la compétitivité du secteur métallurgique en Nouvelle-Calédonie.

« Cette convention nous permet de poursuivre notre transition énergétique grâce à des infrastructures plus solides et à transporter plus de données.  C’est une réelle aide pour la performance globale de l’entreprise », a assuré Charles Dubois, directeur technique à la SLN.

Sur le même sujet