Des rencontres fructueuses pour Thierry Santa à Paris et Bruxelles

Des rencontres fructueuses pour Thierry Santa à Paris et Bruxelles

24 février 2020

Relations extérieures Politique Économie

En déplacement à Paris et à Bruxelles du 16 au 21 février, Thierry Santa s’est notamment entretenu avec le Premier ministre Edouard Philippe et la ministre des Outre-mer Annick Girardin.

En déplacement à Paris et à Bruxelles du 16 au 21 février, Thierry Santa s’est notamment entretenu avec le Premier ministre Edouard Philippe et la ministre des Outre-mer Annick Girardin.

De Matignon à Oudinot en passant par l’Elysée, les interlocuteurs institutionnels de la Nouvelle-Calédonie, rencontrés par le président Santa la semaine dernière à Paris, ont tous été sensibles aux efforts du gouvernement pour redynamiser notre économie et pérenniser le RUAMM. Les échanges se poursuivront avec l’État, mais aussi avec la CDC, ERAMET, Atout France, l’AFD et l’INSEE pour que les projets calédoniens soient soutenus. L’accompagnement financier de l’Europe, au cœur du déplacement du président à Bruxelles vendredi dernier, devrait aussi se maintenir.

La semaine dernière, le président du gouvernement, Thierry Santa, était en déplacement à Paris. Au menu des rencontres ministérielles, le plan du gouvernement pour pérenniser le régime unifié d’assurance maladie maternité (RUAMM). La Caisse des dépôts et consignations (CDC) et l’Agence française de développement (AFD), rencontrés respectivement lundi et jeudi, sont « susceptibles de nous apporter ce financement pour rembourser la dette ancienne de notre système de santé », a précisé Thierry Santa. « Les deux organismes m’ont clairement signifié cette possibilité de leur côté, à condition que l’État apporte une garantie face à cet emprunt ».

La garantie de l’État pour solder la dette du RUAMM

L’État a entendu les arguments du gouvernement et laissé la porte ouverte concernant sa garantie à un tel prêt qui vise à assainir les comptes de la santé. « Le Premier ministre a compris que c’était un pilier fondamental du plan de redressement global que je lui ai présenté », a tenu à souligner Thierry Santa qui a reçu la même écoute favorable du côté du ministère des Outre-mer. « Madame la ministre [Annick Girardin] m’a annoncé que la réflexion était plutôt positive ».

La mise en œuvre du référentiel de la construction accompagnée

D’autres projets portés par le 16e gouvernement ont été évoqués. En particulier la mise en œuvre du référentiel de la construction en Nouvelle-Calédonie, pour davantage de sécurité et de qualité, qui entrera en vigueur en juillet. Là encore, Thierry Santa est confiant, « l’État est très intéressé par le partage de l’expérience calédonienne avec les autres ultra-marins et semble prêt à nous accompagner financièrement sur les normes de construction ».

La Nouvelle-Calédonie au One planet summit

Les projets de valorisation et de préservation de l’exceptionnelle biodiversité calédonienne, porteurs d’avenir et d’emplois, ont aussi séduit à Paris. À l’Agence française de développement, « très sensible aux projets qui contribuent à la mettre en valeur et à la préserver », a signalé Thierry Santa. Mais aussi à l’Elysée et rue Oudinot, où il a été assuré que « la Nouvelle-Calédonie a toute sa place au One planet summit », un sommet international imaginé par le président de la République, Emmanuel Macron, en 2017, pour appeler investisseurs publics et privés à œuvrer en commun. Cette année, la 4e édition se tiendra à Papeete en Polynésie française.

Une dynamique d’intégration régionale saluée

En marge de ce One planet summit, devrait être signé l’accord-cadre de coopération renforcée entre la Nouvelle-Calédonie et la Polynésie française sur lequel travaillent les exécutifs calédonien et polynésien. Une dynamique d’intégration régionale du 16e gouvernement qui a été saluée à l’Elysée et à Matignon. Le président du gouvernement a, par ailleurs, invité le Premier ministre, Edouard Philippe, à venir signer l’avenant à l’accord particulier qui lie l’État, la Nouvelle-Calédonie et Wallis-et-Futuna depuis 2003.

Différentes options à l’étude pour la SLN

Autre dossier éminemment délicat abordé à Paris, la survie de la SLN. Dans un secteur devenu très concurrentiel, réduire le coût de l’énergie est une nécessité pour l’usine pyrométallurgique historique. La construction de la centrale C pourrait venir y répondre, ou éventuellement des autorisations complémentaires d’exportations pour compenser ce coût de l’énergie. Le président du gouvernement reste prudent. « Pour l’instant, la réflexion est en cours, le choix définitif n’a pas été arrêté, de nouvelles options sont mises sur la table et on a décidé de prendre le temps pour étudier toutes ces options dans les meilleures conditions ».

Sécuriser l’internet et renforcer la sécurité civile

L’État viendra aussi nourrir la réflexion de l’exécutif concernant le projet de deuxième câble internet sous-marin. « Dans les prochains jours, l’État nous répondra pour nous accompagner dans l’analyse des deux projets de câble sous-marins », a indiqué Thierry Santa.

En matière de sécurité civile, en particulier de lutte contre les feux, le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie a par ailleurs lancé la réflexion sur une mutualisation des moyens humains et matériels nationaux, « comme cela se fait déjà à La Réunion », a rappelé le président Santa. « Nous pouvons jouer sur le décalage de calendrier entre la Nouvelle-Calédonie et la France métropolitaine. »

Un soutien européen

Auprès des institutions européennes, à Bruxelles, vendredi, le président du gouvernement a affirmé l’importance de la Nouvelle-Calédonie et des Pays et Territoires d’Outre-mer (PTOM) du Pacifique pour promouvoir les actions de l’Europe dans notre région. À l’heure où les négociations des enveloppes budgétaires sont engagées avec la fin du 11e Fonds Européen de Développement (FED) et le Brexit, le président Santa reste confiant, « je crois pouvoir dire que les négociations du Conseil européen ne devraient pas impacter négativement le Pacifique ».

La Nouvelle-Calédonie s’est également positionnée dans d’autres négociations cruciales actuellement en cours, celles du Pacte vert pour l’Europe, affiché comme la priorité d’Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne depuis décembre 2019. Le Green Deal représente une nouvelle opportunité pour que les actions de préservation et de sauvegarde de l’exceptionnelle biodiversité de la Nouvelle-Calédonie soient soutenues financièrement.

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