La lecture, un trait d’union entre les générations
Deux fois par semaine pendant tout le mois de novembre, des élèves de l’école Robert-Abel, à Païta, se rendent à La Palmeraie pour faire la lecture aux personnes âgées dépendantes qui y résident. Objectif de ce projet initié par la direction de l’Enseignement, mettre la lecture au cœur d’un moment de partage entre générations.
Fiers et bien apprêtés, les élèves de la classe de CP prennent place sur la terrasse de la maison de retraite, face aux résidents ravis d’apprécier une nouvelle fois le spectacle. Arlette est aux premières loges. « Ces enfants sont magnifiques, ils ont du talent, du courage, se réjouit-elle. Chaque fois c’est un vent de fraîcheur qui nous arrive et on attend avec impatience qu’ils reviennent nous raconter la suite de l’histoire. » Car chaque récit débute le lundi, mais ne s’achève que le jeudi ! Heureusement, quelques poèmes sont également déclamés, ainsi que des comptines entonnées en français et en anglais par ces élèves de l’école bilingue Robert-Abel. La joie se lit alors sur les visages des pensionnaires et certains accompagnent quelques vers : « Maître corbeau, sur un arbre perché… » « On est contents de vous avoir fait plaisir ! », déclarent les petits orateurs avant de quitter la scène sous les applaudissements.
Lire pour le vivre ensemble
Proposé par la direction de l’Enseignement (DENC), ce projet interdisciplinaire s’inscrit dans le cadre de la prévention de l’illettrisme. « Il vise à favoriser le goût de lire et à construire une première culture littéraire chez les élèves, explique Laurence Zampiero, conseillère pédagogique référente maîtrise de la langue à la DENC. Il permet aussi de développer des compétences de lecteur-compreneur pour lire à haute voix, avec fluidité, un passage littéraire. »
Une soixantaine de classes de cycle 2 (CP, CE1 et CE2) ont participé cette année à ce projet et l’ont partagé à leur manière. À La Palmeraie pour l’école Robert-Abel, à la médiathèque de Rivière-Salée pour une école de ce même quartier, etc. « Pour moi, c’est la meilleure évaluation du niveau de lecture des enfants, indique Marie-Hélène Wamo inspectrice de l’enseignement primaire de la 6e circonscription où se trouve l’école Robert-Abel. Les élèves ont non seulement réutilisé leurs compétences de lecture en dehors de la salle de classe, mais ils ont contribué au vivre ensemble en créant du lien avec des aînés. Ce moment de bonheur partagé vaut au moins une leçon d’enseignement civique et moral. C’est tout gagné, bravo à eux et à l’équipe pédagogique ! ».